Les belles cagnottes de nos grands patrons
L'émission Questions à la Une de ce soir s'intéresse aux salaires et avantages des grands patrons belges. Étourdissant !
Les grands patrons méritent-ils leur salaire explosif ? C'est la question que se posera ce soir l'émission de la RTBF Questions à la Une. Il ne faut pas s'en cacher, le sujet est tabou. Tabou parce qu'il frise le voyeurisme. Dans le même temps, s'intéresser de plus près aux rémunérations étourdissantes des managers de nos entreprises publiques n'est pas indécent : leurs émoluments proviennent pour partie de nos impôts.
Les dix fiches des plus grands patrons belges dans votre DH
Le niveau de rétribution peut parfois choquer, même si, dans le privé, on atteint des sommets hallucinants pour le commun des mortels.
Avec le piquant qu'on connaît à l'émission, celle-ci ne se cantonnera donc pas uniquement à ce dossier des sociétés dont l'État belge est le principal actionnaire. L'investigation s'insinuera jusque dans arcanes des systèmes de gratifications financières des administrateurs-délégués, CEO et autres P-DG du secteur privé.
La journaliste Christine Lenaerts a la décence de démarrer son enquête dans le milieu de l'audiovisuel. Si Jean-Paul Philippot, patron de la RTBF, télévision publique, accepte de révéler son salaire, de l'ordre de 200.000 euros brut par an, il n'en est pas de même pour Philippe Delusinne, de RTL. "Je ne suis pas malheureux", se contentera-t-il, notamment, de déclarer au sujet de ses rentrées tout en estimant que celles-ci ne sont "sûrement pas plus" élevées qu'au boulevard Reyers. À voir ?
La litanie des montants évoqués est parfois ponctuée de sommes affolantes. Dans de précédentes éditions, nous avions aussi révélé les salaires des patrons des entreprises publiques. Champion toutes catégories, Didier Bellens, le boss de Belgacom, avec 2,2 millions d'euros brut par an (1,6 million cité dans le reportage). Marc Descheemaecker, patron de la SNCB, avoue sur antenne 404.000 euros brut par an. Luc Lallemand, de la division Infrabel, tourne dans les mêmes zones. Tout comme Jannie Haek, le patron du holding. Dans le public toujours, Johnny Thijs, de La Poste, est gâté avec ses 800.000 euros brut.
Chez Dexia, la transparence est de mise. Axel Miller, le patron en Belgique, déclare toucher 725.000 euros par an, hors partie variable comprise entre 60 et 110 % du fixe. Chez Fortis, Jean-Paul Votron avoisinerait les 2,150 millions tandis que, chez Delhaize, Pierre-Olivier Beckers ne dépasse pas la barre du 1,5 million d'euros, même si d'autres sources annoncent le chiffre de 2,2 millions.
Trop ? Trop peu ? Difficile de se prononcer, même si les analystes économiques s'accordent à dire que ces noms n'ont pas démérité à la barre de leur entreprise. La prime de risque serait dès lors justifiée, permettant en même temps de maintenir ces experts en Belgique. La question se pose plutôt pour ceux qui n'ont toujours rien prouvé. Que dire en outre de ceux qui n'acceptent pas de jouer le jeu ? Question à la Une n'a ainsi pas hésité à balader son micro au très sélect Club de Lorraine où les langues, contrairement aux bourses, ne se délient pas aussi facilement.
Questions à la Une (RTBF) à 20 h 20.
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