17 août 2007

Journées noires pour les Bourses

Vendredi noir pour les Bourses asiatiques

MAJ 17 août 2007

Les Bourses d’Asie ont connu vendredi une nouvelle journée noire liée à la crise des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis (« subprime ») et marquée par la dégringolade de Tokyo, tandis que les places européennes, hésitantes à l’ouverture, repassaient dans le vert.

Après avoir dévissé jeudi, les places financières européennes semblaient soutenues par la performance meilleure que prévu de Wall Street jeudi soir qui s’est stabilisé in extremis, après avoir évolué en forte baisse durant presque toute la séance. L’indice Dow Jones a terminé sur une baisse de 0,12 %.

Vers 08H10 GMT, la Bourse de Londres gagnait 0,98 % à 5.916,50 points. Elle avait perdu 4,10 % la veille. La Bourse de Paris était en hausse de 0,68 % à 5,301,05 points. Le CAC 40 avait terminé pour la troisième fois consécutive en baisse jeudi, abandonnant 3,26 % à 5.265,47 points.

A Francfort, le Dax s’établissait à 7.280,10 points, en hausse de 0,14 %. Jusqu’alors relativement épargnée par la crise du crédit, il avait clôturé à 7.270,07 points jeudi en forte baisse de 2,36 %.

Dans le reste de l’Europe, les Bourses relevaient également la tête : +1,25 % pour le Bel-20 à Bruxelles, +0,96 % pour l’indice S&P/Mib à Milan, +0,82 % pour l’AEX à Amsterdam, +0,70 % pour l’Ibex à Madrid, +0,48 % à Stockholm et +0,16 % pour le SMI à la Bourse suisse.

Forte baisse à Tokyo

En revanche, l’Asie connaissait un vendredi noir. La Bourse de Tokyo, deuxième place financière mondiale, a enregistré sa plus forte baisse vendredi depuis avril 2000 en plongeant de 5,42 %. Le Nikkei a terminé à 15.273,68 points, son plus bas niveau depuis le 7 août 2006, la remontée en flèche du yen paniquant le marché.

L’indice avait déjà perdu 1,99 % jeudi et 2,19 % mercredi. Depuis le début de la tourmente boursière mondiale le 10 août, il a cédé 11,05 %.

La crise des « subprimes » pousse les investisseurs japonais à rapatrier au plus vite leurs avoirs placés aux Etats-Unis et dans d’autres pays à taux d’intérêt élevés, afin de se mettre à l’abri du risque, ce qui a brusquement renforcé la devise nippone par rapport aux autres monnaies.

La plupart des autres places asiatiques ont chuté à l’instar de Tokyo, malgré des démarrages en hausse, liés à des achats opportunistes. Séoul, la place d’Asie la plus meurtrie jeudi (-6,93 %), a de nouveau fortement chuté en clôture (-3,19 %) après avoir hésité en début de journée.

A Hong Kong, l’indice Hang Seng a terminé en baisse de 1,4 % après avoir chuté de 6 % en séance, reculant temporairement sous les 20.000 points.

Relativement épargné jusqu’ici, Shanghaï a tourné le dos à ses records en série pour chuter à nouveau, plombé par la déroute en séance de Hong Kong. L’indice composite a reculé de 2,28 % à 4.656,57 points.

Après un début prometteur, Manille a également replongé dans le rouge et terminé à son plus bas niveau depuis le 27 décembre, abandonnant 1,97 %. Taïpeh a terminé en baisse de 1,35 % à son plus bas niveau sur trois mois.

Même scénario à Singapour où l’indice Straits Times s’effondrait de 4,99 % en début d’après-midi après un bref passage dans le vert et à Kuala Lumpur, où l’indice a plongé brièvement de plus de 5 % avant de limiter ses pertes.

Les courtiers ont vécu une séance un peu moins infernale à Sydney, où l’indice général a terminé en baisse de 0,73 %.

Bombay était en net recul de 3,06 % à la mi-séance, tandis que Jakarta était fermée pour cause de jour férié. Les analystes n’entrevoient toujours pas la fin du krach boursier, craignant que nombre de banques ne dissimulent en ce moment de graves problèmes de recouvrement liés à la crise des « subprimes ».

« Il est difficile de croire qu’il ne reste pas des cadavres dans les placards. Les problèmes sortent au grand jour seulement quand les banques le veulent bien », a commenté Eric Betts, stratège chez Nomura Securities à Sydney.

Les banques centrales du Japon et d’Australie sont à nouveau intervenues vendredi sur le marché monétaire, injectant des liquidités pour répondre à un regain de la demande d’argent frais de la part des banques.

La Banque du Japon (BoJ) a déversé 1.200 milliards de yens (8 milliards d’euros) dans le système financier, et la banque de réserve d’Australie (RBA) 3,87 milliards de dollars australiens (2,25 milliards d’euros).

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