03 août 2007

Un tribunal ordonne la libération d'Angelica

MAJ 03/08/2007
L'épouse du président équatorien se fâche à nouveau

Anne Malherbe, l'épouse belge du président équatorien Rafael Correa, qualifie la politique belge d'immigration d'"hypocrite" et reproche à la Belgique ses "pratiques dignes de la Gestapo", écrit vendredi "Het Laatste Nieuws". Dans une interview avec une agence de presse espagnole, Anne Malherbe s'emporte à nouveau à propos de l'affaire Angelica, dans le cadre de laquelle elle avait déjà largement critiqué la Belgique. "Il n'est quand même pas admissible de laisser une jeune fille de 11 ans étudier pendant cinq ans puis, au début des vacances, de l'arrêter et de l'expulser. Cela ressemble aux pratiques de la Gestapo." Anne Malherbe ajoute espérer que le prochain gouvernement belge mettra en place une politique d'immigration "moins violente envers les enfants". (NLE)

L'Equateur proteste du traitement d'Angelica et Ana par la Belgique

Le gouvernement équatorien a annoncé lundi son intention de protester pour les mauvais traitements subis en Belgique par une Equatorienne et sa fillette de 11 ans, Angelica, sous le coup d'une mesure d'expulsion suspendue par la justice belge. Le ministère des Affaires étrangères "va remettre (à la Belgique), dans les prochaines heures, une nouvelle note de protestation concernant le cas de deux citoyennes équatoriennes", a-t-il indiqué.La note de protestation entend souligner, selon le ministère équatorien, "le fait que les mauvais traitements physiques et psychologiques auxquels nos compatriotes ont été soumises sont inacceptables et représentent une violation des accords internationaux de protection des droits de l'homme". En fin de semaine, le gouvernement équatorien avait déjà fait part de sa désapprobation à la Belgique."Nous ne pouvons tolérer que notre soeur équatorienne soit maltraitée dans une prison de Belgique et nous adressons notre plus vive protestation aux autorités belges", avait déclaré la ministre des Affaires étrangères Maria Fernanda Espinosa. "Nous estimons qu'une personne sans papier n'est pas un délinquant, elle ne doit ni être sanctionnée ni traitée comme quelqu'un qui a commis un grave délit", avait-elle souligné.Lundi, alors que l'enfant et sa mère devaient être transférées à l'aéroport d'Amsterdam en vue de leur expulsion vers Quito dans la soirée, le tribunal de première instance de Bruxelles a créé la surprise en décidant leur libération, sous peine d'une astreinte financière de 500 euros par heure de retard. Dès l'ordonnance rendue, les autorités belges ont décidé de rapatrier les deux Equatoriennes vers Bruxelles.

Le tribunal de première instance sauve Angelica et sa mère de l'expulsion. Au moins provisoirement.

Le grand sac noir de voyage est encore à leurs pieds. Ana Elisabeth Cajamarca et sa fille Angelica, 11 ans, viennent d'être déposées par une voiture de la police devant leur domicile. Libres. Ce matin, elles avaient toutes deux été transférées du centre 127 bis en vue de leur expulsion vers l'Equateur. Douze heures plus tard, c'est le retour à Saint-Josse. Mais ce n'est pas encore la joie qui apparaît sur les visages. Ana paraît exténuée, au bord des larmes. Elle ne souhaite qu'une chose : récupérer.
Ana et Angelica auraient été brutalisées par des policiers lors de leur transfert vers l'aéroport de Schiphol. « Ils m'ont jetée brutalement sur la banquette, explique Angelica. J'ai eu très mal au dos. J'ai surtout eu tellement peur. J'étais certaine que j'allais partir. » La mère raconte aussi brièvement les coups portés aux genoux, à la poitrine. La peur est encore perceptible dans ses propos. Les amis d'Ana et d'Angelica avaient prévu une fête à l'occasion de leur retour. Trop tôt ? Pas pour Angelica dont les yeux pétillaient à cette idée. « Mais d'abord, je veux m'occuper de mes chats. Cela fait si longtemps que je ne les ai plus vus. »



Pour Angelica et sa maman, la journée aura été surréaliste. Les deux « clandestines », arrêtées le 30 juin dernier à Dilbeek après qu'un délateur les eut dénoncées à la police comme étant des « Gitanes », ont été extraites à 7h15 du centre fermé 127 bis. Elles ont été rassemblées dans une salle du centre avec d'autres « résidents » (terme utilisé par l'Office des étrangers pour désigner les détenus en voie d'expulsion) en attente d'un transport vers le centre de transit INAD, un « mini-centre fermé » situé au cœur de l'aéroport de Bruxelles-National. Selon leurs avocats, M es Benkhelifa et Hinkebrant, leur transfert a été contraint. « Ana Elisabeth était menottée. Un agent lui a appliqué un genou sur le thorax. Elle était couchée sur le plancher de la camionnette. »
Ana Elisabeth Cajamarca a confirmé cette version des faits à son compagnon Leon Ruis Gonzales lors d'un entretien téléphonique. « Elle m'a dit qu'elle avait les mains en sang à cause des menottes. Qu'elle avait des écorchures aux genoux et aux bras. On a essayé de leur donner des calmants. »
Forts de cette situation dramatique, les avocats des deux expulsées ont adressé dans l'après-midi une requête en extrême urgence auprès du tribunal de première instance de Bruxelles, auquel fut transmis par fax un certificat médical détaillant les lésions subies par la maman et sa fillette : des douleurs au dos pour Angelica, les griffures et écorchures causées à Ana par les menottes, une situation de stress intense pour toutes les deux.
La famille et les amis des deux expulsées, ainsi que des associations comme l'UDEP (l'Union de défense de sans-papiers), s'étaient réunis dès le matin dans le hall de départ de l'aéroport de Bruxelles-National pour manifester et tenter de sensibiliser les voyageurs au départ du vol Amsterdam-Quito de 18h50. A 16h45, on apprenait que l'Office des étrangers avait décidé de procéder à l'extraction d'Angelica et de sa maman par voiture vers Schiphol. Selon Dominique Ernould, la porte-parole de l'Office des étrangers, toutes deux étaient rentrées dans le minibus sans opposer de résistance et sous le regard du consul d'Equateur. Quatre policiers, dont un officier-psychologue, étaient commis à leur surveillance. Cette opération était encadrée par deux agents du Comité P, la police des polices, chargée de contrôler la régularité de la procédure. Et 25 minutes plus tard, le téléphone de l'avocate d'Ana et Angelica sonnait : le greffe du tribunal annonçait la libération des deux expulsées (lire ci-dessous). Leur minibus était rappelé peu avant le passage de la frontière hollandaise et prié de faire demi-tour pour regagner Bruxelles. L'Office des étrangers a déjà fait appel.
Luz, la tante d'Angelica, ne pouvait contenir ses larmes : « Je ne le croirai que lorsque je les serrerai dans mes bras », nous disait-elle. Leon Ruis Gonzalez, le compagnon d'Ana , promettait « la fête ce soir. Et je tiendrai ma promesse. Je vais la marier. Elle va devenir Belge, comme moi ! »




La libération d’Angelica et Ana ordonnée
lundi 30.07.2007, 17:22

Le tribunal de première instance de Bruxelles a ordonné qu’Angelica et Ana Cajamarca, qui doivent être expulsées ce soir vers l’Equateur, devaient être libérées immédiatement sous peine d’astreintes, a déclaré leur avocate, Me Selma Benkhelifa.

L'avocate dénonce des coups portés à la maman d’Angelica
lundi 30.07.2007, 17:15

Ana Cajamarca a reçu des coups lors de son transfert entre le centre 127bis et le centre INAD de l'aéroport de Bruxelles-national, a dénoncé son avocate. Me Selma Benkhelifa a saisi le tribunal de première instance demandant de suspendre l'expulsion. Elle compte saisir un juge d'instruction pour coups. Me Benkhelifa, un médecin et le consul d'Equateur ont pu voir Ana Cajamarca et sa fille Angelica (11 ans) au centre INAD lundi après-midi. La maman présente des traces de coups aux genoux et au thorax et des traces d'entraves aux poignets et aux chevilles, a dit l'avocate.



L'épouse du président équatorien se dit « gênée d'être belge »



Anne Malherbe, épouse belge du président équatorien Rafael Correa, a exprimé son indignation dimanche, après avoir rendu visite à Angelica, au centre 127bis.

La petite clandestine devrait toutefois être rapatriée ce lundi soir, a annoncé l'Office des étrangers.




Je suis gênée d'être belge ! » Dans le minibus aux vitres teintées de l'ambassade d'Équateur qui s'est positionné devant le « centre de rapatriement 127 bis » de Steenokkerzeel, Anne Malherbe, l'épouse belge du président équatorien Rafael Correa, a du mal à contenir son indignation.
Il est 10 h 45 ce dimanche matin. Elle vient de sortir de ces bâtiments « où les conditions de détention sont horribles » après y avoir passé plus d'une heure trente en compagnie d'Ana Elisabeth Cajamarca et de sa fille Angelica, 11 ans, ces deux Équatoriennes arrêtées le 30 juin dernier à un arrêt de bus après avoir été dénoncées par un habitant de Dilbeek raciste qui craignaient qu'il ne s'agisse de « Gitanes ».


« Il faut le voir pour le croire. Je ne m'imaginais pas que pareille situation soit possible en Belgique », lâche, dans un souffle indignation, la première dame d'Équateur. Elle a dû sentir ces odeurs d'urine. Respirer cette fumée qui envahit les couloirs. Apercevoir comme autant de cris de révolte les graffitis qui parsèment les murs du centre fermé.
En ce dimanche matin, la pluie, drue, qui s'abat sur le 127 bis et sur la voiture présidentielle, tombe comme les pleurs qu'Ana, la maman, et Angelica, sa fillette, ont offerts à la « Présidente », sans égard pour son rang, durant ce long mais réconfortant entretien. « Angelica a peur. Sa maman est angoissée », nous dit Mme Malherbe, dont l'un des enfants, Anne-Dominique, a le même âge que la petite prisonnière. « Elles ne veulent pas partir », confirme l'épouse du président équatorien. « Mais Angelica a surtout peur des policiers, peur d'être obligée sous la contrainte de rentrer dans l'avion. Cela, elle ne veut pas l'endurer. »
M me Correa a tenté de rassurer cet enfant, certes émerveillée de rencontrer « la Présidente », mais surtout terrorisée à l'idée de d'être renvoyée, « comme une criminelle », de cette Belgique où elle a grandi. « Je reviendrai », nous assure avec fermeté M me Correa. « Elle n'a pas de jouets ! »
Le beau-père d'Angelica, Leon Ruis Gonzales, nous avait déjà dit qu'on lui avait interdit d'apporter ses poupées à Angelica. « Et, poursuit la première dame, je lui apporterai de la crème pour soigner les champignons qu'elle a aux pieds. Ça ne se passe pas bien avec le service médical du centre. » Elle a encore une fois raison. Angelica elle-même nous avait dit, il y a trois jours, qu'elle n'avait pu obtenir la visite du médecin pour soigner cette constipation tenace, née de son stress, qui ne la quitte pas. L'épouse du président équatorien transformée en pourvoyeuse de médicaments pour une fillette de 11 ans confiée à l'État belge !
Angelica a encore raconté à Anne Malherbe l'effroi qu'elle éprouvait en sortant sous surveillance pour cette promenade quotidienne limitée à une heure par jour. Elle lui a aussi affirmé qu'on la dissuadait de téléphoner à l'extérieur. Qu'on « faisait pression » sur elle et sa maman pour qu'elle ne s'oppose pas à leur expulsion. « Il ne faut pas qu'elles partent », nous dit Anne Malherbe. « Elle a fait sa vie ici. »
En débutant notre entretien, l'épouse belge du président Correa nous avait signifié diplomatiquement qu'elle exprimait « une opinion personnelle ». Nous ne la croyons pas. Son époux, qui avait lui aussi visité Angelica et sa maman le 18 juillet dernier, n'avait rien dit d'autre que son épouse à l'issue de cette visite : sa stupéfaction et son indignation.
Il l'a répété vendredi à Giusto Catania (Refondation communiste), le vice-président de la Commission des Droits civils et des libertés du Parlement européen, lors d'une rencontre, samedi à Quito. Il est « surprenant que ce soit précisément le gouvernement belge, organisateur du “Forum international sur les migrations” qui s'est tenu à Bruxelles à la mi-juillet, qui ait procédé à ces arrestations provoquées par une dénonciation raciste.

L'épouse du président équatorien se dit « gênée d'être belge »

lundi 30 juillet 2007, 07:00
Anne Malherbe, épouse belge du président équatorien Rafael Correa, a exprimé son indignation dimanche, après avoir rendu visite à Angelica, au centre 127bis. La petite clandestine devrait toutefois être rapatriée ce lundi soir, a annoncé l'Office des étrangers.

Je suis gênée d'être belge ! » Dans le minibus aux vitres teintées de l'ambassade d'Équateur qui s'est positionné devant le « centre de rapatriement 127 bis » de Steenokkerzeel, Anne Malherbe, l'épouse belge du président équatorien Rafael Correa, a du mal à contenir son indignation.
Il est 10 h 45 ce dimanche matin. Elle vient de sortir de ces bâtiments « où les conditions de détention sont horribles » après y avoir passé plus d'une heure trente en compagnie d'Ana Elisabeth Cajamarca et de sa fille Angelica, 11 ans, ces deux Équatoriennes arrêtées le 30 juin dernier à un arrêt de bus après avoir été dénoncées par un habitant de Dilbeek raciste qui craignaient qu'il ne s'agisse de « Gitanes ».


« Il faut le voir pour le croire. Je ne m'imaginais pas que pareille situation soit possible en Belgique », lâche, dans un souffle indignation, la première dame d'Équateur. Elle a dû sentir ces odeurs d'urine. Respirer cette fumée qui envahit les couloirs. Apercevoir comme autant de cris de révolte les graffitis qui parsèment les murs du centre fermé.
En ce dimanche matin, la pluie, drue, qui s'abat sur le 127 bis et sur la voiture présidentielle, tombe comme les pleurs qu'Ana, la maman, et Angelica, sa fillette, ont offerts à la « Présidente », sans égard pour son rang, durant ce long mais réconfortant entretien. « Angelica a peur. Sa maman est angoissée », nous dit M me Malherbe, dont l'un des enfants, Anne-Dominique, a le même âge que la petite prisonnière. « Elles ne veulent pas partir », confirme l'épouse du président équatorien. « Mais Angelica a surtout peur des policiers, peur d'être obligée sous la contrainte de rentrer dans l'avion. Cela, elle ne veut pas l'endurer. »
M me Correa a tenté de rassurer cet enfant, certes émerveillée de rencontrer « la Présidente », mais surtout terrorisée à l'idée de d'être renvoyée, « comme une criminelle », de cette Belgique où elle a grandi. « Je reviendrai », nous assure avec fermeté M me Correa. « Elle n'a pas de jouets ! »
Le beau-père d'Angelica, Leon Ruis Gonzales, nous avait déjà dit qu'on lui avait interdit d'apporter ses poupées à Angelica. « Et, poursuit la première dame, je lui apporterai de la crème pour soigner les champignons qu'elle a aux pieds. Ça ne se passe pas bien avec le service médical du centre. » Elle a encore une fois raison. Angelica elle-même nous avait dit, il y a trois jours, qu'elle n'avait pu obtenir la visite du médecin pour soigner cette constipation tenace, née de son stress, qui ne la quitte pas. L'épouse du président équatorien transformée en pourvoyeuse de médicaments pour une fillette de 11 ans confiée à l'État belge !
Angelica a encore raconté à Anne Malherbe l'effroi qu'elle éprouvait en sortant sous surveillance pour cette promenade quotidienne limitée à une heure par jour. Elle lui a aussi affirmé qu'on la dissuadait de téléphoner à l'extérieur. Qu'on « faisait pression » sur elle et sa maman pour qu'elle ne s'oppose pas à leur expulsion. « Il ne faut pas qu'elles partent », nous dit Anne Malherbe. « Elle a fait sa vie ici. »
En débutant notre entretien, l'épouse belge du président Correa nous avait signifié diplomatiquement qu'elle exprimait « une opinion personnelle ». Nous ne la croyons pas. Son époux, qui avait lui aussi visité Angelica et sa maman le 18 juillet dernier, n'avait rien dit d'autre que son épouse à l'issue de cette visite : sa stupéfaction et son indignation.
Il l'a répété vendredi à Giusto Catania (Refondation communiste), le vice-président de la Commission des Droits civils et des libertés du Parlement européen, lors d'une rencontre, samedi à Quito. Il est « surprenant que ce soit précisément le gouvernement belge, organisateur du “Forum international sur les migrations” qui s'est tenu à Bruxelles à la mi-juillet, qui ait procédé à ces arrestations provoquées par une dénonciation raciste.

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