20 décembre 2007

L’union CD&V/NVA, VLD, MR, PS, CDH difficile à vivre

Pas de cadeaux pour Verhofstadt III

CONFLITS ET POLÉMIQUES traversent la toute nouvelle coalition pentapartite. Pendant que Verhofstadt prépare son entrée au Parlement.

Le gouvernement bientôt, mais pas la paix. On ne sort pas indemne d’une mêlée de six mois. Alors ? Alors, avez-vous entendu Didier Reynders mercredi matin, interviewé à la RTBF-radio ? Pour la première prestation d’un nouveau « premier » vice-Premier ministre, on se croyait presque en campagne électorale. La résolution de la crise ? Lui et Guy Verhofstadt en sont les artisans, entendez la famille libérale, qui a réglé l’affaire en quinze jours après que la chrétienne-démocrate, et ses explorateurs-démineurs-formateurs, eut plongé le pays dans le noir près de 200 jours. Les difficultés ces dernières 48 heures ? Certains réclamaient des mandats, il fallait régler ça… Au CDH, on s’étrangle. Au PS aussi.
Et puis il y a cette thèse qui a la cote chez les libéraux, celle du « cartel PS-CDH », voire d’un « préaccord électoral » (lire en page 6), qui explique l’échec de l’Orange bleue… Une thèse potentiellement dévastatrice pour les relations entre partenaires.
En quelque sorte, Didier Reynders dit la vérité de cette coalition pentapartite asymétrique, disparate, conflictuelle dans tous les sens ; une coalition de Noël, toute boules et guirlandes. Sans programme au départ, et intérimaire. Mais aussi une coalition conçue aux forceps. De secours. Presque de salut national après les déchirures que l’on a connues. Mais qui a tout à prouver. À commencer par sa capacité à dépasser les dissensions entre gens qui se toisent, parfois jusqu’à la détestation. Certains disent : « fédérer les partenaires », « apaiser », « tourner la page », « pas de rancœur », « rétablir la confiance »… On verra.
Il n’y a pas que les francophones, d’ailleurs. Qui peut croire qu’au Nord, un Guy Verhofstadt et un Yves Leterme puissent être à l’unisson ? Qu’ils partent à l’aventure en bons copains ? Il nous revient ceci : le CD&V, et Yves Leterme en particulier, s’attribue l’idée d’avoir proposé Josly Piette comme ministre CDH, un nom qui a fait consensus directement, même en pleine bisbrouille autour du CDH et du veto MR à son encontre. Eh bien non : Guy Verhofstadt a eu l’idée. Lui s’est souvenu du syndicaliste fréquenté durant la négociation pour le pacte des générations. Et le formateur-Premier ministre n’a pas du tout apprécié de voir le chrétien-démocrate tirer la couverture à lui. L’épisode le montre : c’est tendu. Fragile.
Alors, Guy Verhofstadt accélère. Surtout, ne pas s’égarer. Rester concentré. Hier, il a fait défiler un à un au « Seize » les présidents des partis de la majorité en leur soumettant son brouillon de discours de politique générale, qu’il prononcera vendredi au Parlement, au nom de son Verhofstadt III, cela avant de réclamer la confiance à la Chambre dimanche.
Un discours en une dizaine de points (Le Soir de lundi) : réaliser un budget 2008 en équilibre ; assurer la liaison des allocations sociales au bien-être ; baisser les impôts sur les bas et les moyens revenus ; agir sur les prix de l’énergie pour les citoyens ; soutenir les entreprises ; prolonger le pacte des générations ; conforter les soins de santé ; relever les pensions ; assumer les engagements écologiques de Kyoto ; développer une politique de mobilité… Un programme d’urgence.
Rien à voir avec les groupes de travail sur le socio-économique et sur l’institutionnel, coachés par Didier Reynders et Yves Leterme, qui verront le jour en janvier, et annonceront le gouvernement définitif, du 23 mars 2008, lorsque Guy Verhofstadt et Verhofstadt III céderont le témoin à Yves Leterme et Leterme Ier. Et que viendra le temps de la réforme de l’Etat. Ne l’oublions pas.

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