22 décembre 2007

Bus gratuits et circulation limitée à Charleroi

La circulation ne sera pas interdite à Charleroi en raison des pics de pollution enregistrés ces deux derniers jours, mais la vitesse des véhicules sera fortement limitée, selon les termes de l'arrêté pris vendredi par le bourgmestre de la ville Jean-Jacques Viseur. Cette mesure est effective depuis vendredi 17h00 et sera d'application jusque dimanche minuit. Des bus seront également mis gratuitement à disposition des usagers dès samedi matin. Le TEC (Transport en Commun) de Charleroi a décidé de la gratuité de tous ses bus et métros afin de persuader l'usager de ne pas utiliser son véhicule personnel. Il n'a toutefois pas été possible d'augmenter le nombre de véhicules prévus sur les lignes pendant le week-end. Cette mesure de gratuité débute samedi, dès le premier départ, jusqu'à dimanche, dernier trajet.Des mesures ont également été prises au niveau communal. Une circulaire a été émise, demandant aux responsables de bâtiments communaux de réduire le chauffage dans tous les bâtiments publics. Une réduction d'un degré doit réduire la pollution de 7 à 8 pc, a indiqué l'échevin responsable des bâtiments Paul Ficheroulle. Parallèlement, des contacts avaient été pris dès jeudi par l'échevin de l'Environnement, Philippe Sonnet, avec les industries considérées comme particulièrement polluantes en leur demandant de réduire leur production. Carsid a réduit de 40 pc, Industeel de 50 pc, TMM a arrêté sa production. Ces réductions et arrêts doivent se poursuivre jusqu'à ce que soit inversé le processus atmosphérique qui engendre les pics de pollution à Charleroi. En présentant ces différentes mesures vendredi, le bourgmestre ne souhaitait pas affoler la population, mais plutôt la conscientiser de la gravité du problème de pollution rencontré. Cette situation a amené M. Viseur à prendre un arrêté relatif à la circulation des véhicules. "Il n'était matériellement pas possible de l'interdire purement et simplement, même par zones", a expliqué Jean-Jacques Viseur, précisant que cela était également impossible sur la route de Mons, proche des principales industries polluantes.Il a donc été décidé, par arrêté, de réduire la vitesse à 90 kms/heure sur le grand ring R3, l'A54 et l'embranchement entre le petit et le grand ring, l'A 503. Le petit ring, lui est désormais sous le coup d'une limitation de vitesse généralisée de 50 km/heure. Des radars de dissuasion indiquant la vitesse de roulage aux automobilistes seront installés sur la route de Mons. Ces différentes dispositions sont entrées en vigueur dès ce vendredi à 17h00 et jusqu'à dimanche minuit avec possibilité de prolongation si la situation de la pollution l'imposait. Des conseils sont également donnés aux automobilistes: éviter autant que possible le centre-ville, si cela ne leur est pas nécessaire; emprunter les itinéraires de déviation, qu'ils viennent du R3 ou de l'A54 et contourner le centre de Charleroi. En fin de matinée, un groupe de travail avait réuni le ministre wallon de l'Environnement Benoît Lutgen, sa collègue de la Santé Catherine Fonck, et les échevins de l'Environnement Philippe Sonnet et de la Santé Bernard Dallons, afin d'étudier les mesures à prendre. Benoît Lutgen y a notamment rappelé les mesures prises par les entreprises sidérurgiques pour limiter la pollution due aux émissions de gaz à effet de serre.De son côté, Catherine Fonck a souligné l'importance, pour les personnes plus fragiles, de rester autant que possible à l'intérieur de leurs habitations dans les zones touchées, et d'éviter les efforts physiques. Le numéro 105 de la Croix-Rouge a été activé, afin d'informer le public. L'échevin de l'Environnement Philippe Sonnet a également indiqué, à l'issue de cette réunion, que la Ville n'avait pas attendu ces pics de pollution pour découvrir l'importance du problème posé à Charleroi, et particulièrement dans certaines zones. Il a rappelé que Charleroi, qui souffre de problèmes d'inversion thermique, les conjugue actuellement avec des additions d'autres phénomènes polluants, comme les entreprises et la pollution due au trafic. Il a souhaité qu'à l'avenir, des équipements soient mis en place, permettant de mieux prévoir ces pics, afin de réagir en temps opportun. Enfin, l'échevin de la Santé Bernard Dallons a signalé qu'il allait coordonner les actions relatives à la Santé découlant de ces problèmes de pollution, qu'il s'agisse d'avertir la population par le biais de toutes-boîtes ou par des haut-parleur, mais sans affoler inutilement, a-t-il précisé. (belga/7sur7)
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