Le Conseil de l'Europe dénonce le traitement des clandestins en Italie
Les principes humanitaires sont "largement absents" des récentes mesures adoptées en Italie qualifiant d'infraction pénale l'entrée et le séjour clandestins des immigrés, estime le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.Ces mesures, qui "peuvent compliquer les demandes d'asile des réfugiés et risquent d'ajouter encore à la stigmatisation et à la marginalisation sociales des immigrés", constituent un "inquiétant éloignement" des principes de droit international, écrit Thomas Hammarberg dans un communiqué publié mardi à Strasbourg.
Inquiétudes
Selon lui, la valorisation des droits fondamentaux et des principes humanitaires "est largement absente des mesures actuellement prises en Italie" et elles "risquent d'aggraver le climat de xénophobie". Le commissaire s'inquiète ainsi du rapatriement de force d'immigrés "vers certains pays où la torture est attestée". L'extension, vendredi, de l'état d'urgence sur l'immigration clandestine à tout le territoire italien et les pouvoirs étendus conférés aux "commissaires spéciaux" et à la police ne sont pas la bonne approche pour répondre aux besoins des populations roms et sintis", ajoute le commissaire. Une série de mesures controversées destinées à lutter contre l'immigration clandestine en Italie a été votée par le Sénat mercredi dernier. La nouvelle loi prévoit notamment la création d'un délit d'immigration clandestine puni d'une peine de six mois à quatre ans de prison, l'aggravation des peines prévues en cas de condamnation d'un immigré clandestin et des expulsions plus faciles pour les immigrés en situation irrégulière. M. Hammarberg s'était rendu en mission à Rome les 19 et 20 juin suite à des manifestations, parfois très violentes, contre les Roms et les Sintis dans le pays.
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