L'Agence française anti-dopage satisfaite
L'Agence française de lutte contre le dopage estime avoir réussi son Tour de France, en dépit du manque de coopération de l'Union cycliste internationale (UCI), grâce à un ciblage pertinent, pour un bilan, ce samedi, de trois coureurs épinglés par ses contrôleurs.
A l'arrivée sur les Champs-Elysées, dimanche, l'AFLD aura pratiqué près de 250 prélèvements en course, qu'il faut ajouter aux 180 prélèvements sanguins "sanitaires" des 3 et 4 juillet et aux 80 contrôles inopinés pré-compétition, durant le mois de juin. "C'est plus que ce que faisait l'UCI", note Pierre Bordry, président d'une Agence en charge de la lutte antidopage sur l'épreuve pour la première fois.
L'UCI, hors jeu en raison du conflit avec les organisateurs du Tour, n'a pas été d'un grand secours, notamment en refusant de communiquer à l'AFLD les résultats du passeport sanguin: "J'aurais aimé que l'UCI collabore à la lutte antidopage dans le cyclisme à nos côtés", a regretté Bordry. On a joué le jeu avec eux. Eux, ne nous ont donné aucune information."
A défaut d'UCI, l'AFLD a trouvé d'autres partenaires: "Notre collaboration avec le laboratoire de Lausanne en amont de la compétition a été très satisfaisante. Pour faire du ciblage, on a mélangé leurs résultats, nos propres informations et l'observation de la course. Le directeur des contrôles a passé son mois de juillet à regarder le Tour à la télévision."
Lettre aux 180 coureurs
Sans présager des derniers résultats -le laboratoire analyse les échantillons avec environ cinq jours de décalage- la stratégie a déjà payé: Manuel Beltran puis Riccardo Ricco sont tombés pour usage d'EPO après avoir été traqués en fonction de leur profil. Quant à Moises Duenas, pris lui aussi à l'EPO, c'est le tirage au sort qui l'a piégé. Les contre-expertises de ces trois contrôles n'ont pas encore été pratiquées.
Omniprésent sur le Tour, Pierre Bordry a regretté "les rumeurs qui créent une agitation qui n'est pas bonne". L'AFLD a pourtant contribué à les alimenter en rendant public l'envoi, le 8 juillet, d'une lettre aux 180 coureurs du peloton pour commenter les résultats de leurs tests de santé. Une demi-douzaine -le nombre lui-même avait fait l'objet de diverses estimations- auraient ainsi reçu une missive exprimant l'inquiétude de l'Agence à l'étude de leurs paramètres sanguins, inquiétude annonçant le harcèlement des préleveurs comme ce fut le cas pour Ricco.
"J'avais annoncé ça avant le départ", s'est justifié Pierre Bordry qui réfute en revanche être pour quelque chose dans la mésaventure qu'a connu le véhicule des frères Schleck, ausculté par les douanes jeudi dernier. "Pour les Schleck, on n'avait aucune information, on n'y est pour rien", affirme Bordry. "Mais on a tenu l'OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique) informé dès qu'on avait un résultat positif afin qu'ils interviennent très vite, quand il s'agit d'un produit interdit comme l'EPO bien sûr." Ces informations ont notamment permis la saisie de produits et de matériel prohibés dans la chambre de Moises Duenas.
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