Demotte épingle le ton modéré des discours du 11 juillet
Le ministre-Président wallon et de la Communauté française, Rudy Demotte, s'est réjoui vendredi du ton des discours prononcés à l'occasion du 11 juillet. Il s'est également dit prêt à une coopération plus poussée entre Régions.
Vanderpoorten appelle au dialogue entre Régions
Le ministre-Président wallon et de la Communauté française, Rudy Demotte, s'est réjoui vendredi du ton des discours prononcés à l'occasion du 11 juillet. Il s'est également dit prêt à une coopération plus poussée entre Régions.
"Hier et aujourd'hui, nous avons entendu des discours flamands plus modérés, comme s'il s'agissait d'une réponse aux discours très durs que nous avons pu entendre les semaines et les mois passés", a souligné M. Demotte.
A propos du discours prononcé par la présidente du parlement flamand, le ministre-président s'est montré particulièrement positif: "Il y a là des germes de solution si cette philosophie est aussi partagée par ceux qui sont assis autour de la table de négociation", a-t-il expliqué.
Il se dit prêt à une coopération entre Régions: "Quelle que soit l'évolution institutionnelle, il sera de toute façon plus positif de ne pas se voir uniquement lorsqu'il y a des problèmes", a-t-il dit.
M. Demotte ne souscrit en revanche pas à l'appel à une "révolution copernicienne" lancé par M. Peeters, qui veut faire des entités fédérées le centre de gravité du fédéralisme belge au lieu du pouvoir fédéral. "La vraie révolution, ce serait que les institutions tournent autour des citoyens", a-t-il fait remarquer.
Comment le CD&V met son Premier ministre en joue
Le parti de Leterme menace de quitter le gouvernement faute d'un accord communautaire conséquent. Le poste de Premier ministre tangue méchamment.
Muet comme une carpe. Interrogé à plusieurs reprises, jeudi matin dans le huis clos d'une réunion entre parlementaires CD&V et N-VA, sur l'état d'avancement de la négociation communautaire, le Premier ministre s'est refusé à tout commentaire - prétextant la crainte d'une fuite d'informations hors de la salle. "C'était surréaliste, raconte un participant, il a choisi de se taire mais il n'a rien à raconter : aucun résultat de négociation à présenter." La présidente de parti, Marianne Thyssen, ne s'est guère montrée plus disserte. Et s'est appliquée à rester la plus vague possible dans son exposé. Et, surprise, ce sont des mandataires catalogués "ACW", habituellement modérés sur le plan communautaire, qui sont montés aux barricades devant la cinquantaine de responsables du cartel. "Dans le passé, le parti a payé un prix très lourd pour avoir fait passer l'Etat avant nos intérêts, a notamment lancé l'un d'entre eux à Yves Leterme. Ne serait-il pas temps de faire passer les intérêts du parti en premier lieu ?"
C'est qu'à l'heure de conclure ce round de négociation communautaire, le pessimisme et la panique ont gagné la plupart des cadres du parti du Premier ministre. Un haut-responsable : "En refusant d'avancer, les francophones vont saborder la Belgique fédérale. Si Leterme présente une déclaration communautaire trop légère lundi, le parti ne pourra pas le suivre. On ne restera pas au gouvernement, il faudra se débrouiller sans le CD&V" Allez, encore du bluff ? "Non, c'est très réaliste."
"Pas de sol flamand"
Un autre - considéré comme "modéré" - dit : "Tout le monde au sein du CD&V perçoit bien que nous ne pourrons plus passer en dessous de la latte communautaire. Le deal argent contre compétences, ça, nous aurions pu l'accepter. Nous pouvons l'accepter. Mais on n'échangera pas de morceaux de territoire flamand (dans le cadre de la scission de Bruxelles-Halle-Vilvorde, NdlR) . C'est impossible. Nous ne céderons pas là-dessus."
Lundi soir, une assemblée générale du CD&V, organe hybride entre le Bureau de parti et le Congrès, doit se pencher sur l'acquis communautaire. L'assemblée générale, composée essentiellement de mandataires et de personnes rétribuées par le parti, serait-elle plus facilement "domestiquable" par Yves Leterme que ne le serait un Congrès du CD&V ? A voir.
Un baron : "Une majorité du parti dira non à un texte sans avancées conséquentes. C'est absolument certain." Plutôt que de "descendre" son Premier ministre, le CD&V pourrait emprunter une voie médiane et tenter de repousser d'une semaine, voire davantage, la date de la déclaration communautaire devant le Parlement. "Cela s'annonce difficile pour le parti, constate un membre influent. On va peut-être négocier avec les francophones toute la nuit de lundi à mardi. Alors, comment voulez-vous que le CD&V donne son accord à un texte qui ne sera peut-être pas finalisé ?"
Ajoutez que le "G4", instance informelle où Yves Leterme côtoie la présidente Thyssen, Kris Peeters et Jo Vandeurzen, est, dit-on à bonne source, divisé. Le Premier ministre est prêt à lâcher du lest aux francophones, pas Peeters ni Thyssen. Le ministre-Président flamand refuse de passer à la caisse en juin 2009 pour payer les concessions faites aux francophones par le Premier ministre de son parti. Ajoutez (aussi) que la N-VA a aujourd'hui fait son deuil d'un acccord communautaire ambitieux : les nationalistes flamands guettent la réaction du CD&V. "Nous n'attendons plus rien de cette négociation-là", confirme platement un responsable de la N-VA. Si le parti de Leterme endosse une déclaration communautaire "light", les alliés du CD&V quitteront le cartel. Rappel, une N-VA en roue libre, à la veille d'échéances électorales, fait figure de cauchemar pour le CD&V.
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