17 octobre 2006

La Tunisie stigmatise le voile islamique (14/10/06)


Face à un retour en force du port du voile et de vêtements dits islamiques, les autorités tunisiennes ont lancé l'offensive contre ces tenues "d'inspiration sectaire étrangère".
Faisant écho au président Zine el Abidine Ben Ali, qui, tout en prônant "la décence et la pudeur" vestimentaires, avait stigmatisé mercredi dernier le voile (hijab) "d'inspiration sectaire importé de l'extérieur", plusieurs ministres ont condamné le port du voile et du "qamis", longue tunique de coton, et de la barbe par les hommes. M. Ben Ali avait distingué ces tenues des "vêtements tunisiens authentiques", soulignant que son pays était soucieux de "consacrer les valeurs de décence et de pudeur de par son attachement à la sublime religion islamique".
Lors de réunions publiques organisées durant le mois du ramadan, plusieurs dirigeants de haut rang ont mis la population en garde contre le "danger" que représente ces habitudes vestimentaires vecteurs d'obscurantisme.

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelwaheb Abdallah, a souligné vendredi lors d'une réunion du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) à Nabeul (Ouest) "le danger que représente la tenue vestimentaire d'inspiration sectaire, étrangère à notre pays, notre culture et nos traditions". Le voile, a ajouté M. Abdallah, est "un slogan politique affiché par un groupuscule qui se dissimule derrière la religion pour réaliser des desseins politiques".
Qualifiant le voile de "signe distinctif d'une frange dure et renfermée sur elle-même", le ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, y voit le "symbole d'une appartenance politique qui se cache derrière la religion, qui en est innocente, et qui cherche à faire revenir la réalité de la société aux ères très anciennes".

Le secrétaire général du RCD, Hédi M'henni, avait précédemment appelé à la mobilisation générale de l'Etat, des partis politiques et de la société civile.
Autoriser le port du voile provoquerait, selon M. M'henni, "une véritable régression et une atteinte à l'un des principaux attributs qui fondent la stabilité de la société, le progrès du peuple et l'invulnérabilité du pays".
Les autorités insistent notamment pour qu'une circulaire interdisant le port du voile "dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics" soit bien appliquée. Cette "circulaire 108" interdit le port du voile depuis le début des années 1990, juste après l'interdiction du parti islamiste Ennahda (Renaissance) dont de nombreux militants emprisonnés ont bénéficié au printemps dernier d'une amnistie.
Selon des organisations de droits de l'homme, des femmes voilées sont souvent interpellées, devant parfois s'engager par écrit à ne plus porter le voile au risque de perdre leur emploi ou de devoir abandonner leurs études. Des témoins ont fait état d'interventions de policiers en civil, notamment à Sfax, "enlevant des voiles à l'arrachée, en pleine rue". Des opposants et organisations de droits de l'homme dénoncent "une atteinte à la vie privée" contraire, selon eux, à la constitution stipulant que la Tunisie est un pays musulman garantissant la liberté vestimentaire.

Tout en dénonçant le port du voile, les autorités incitent à l'adoption de l'"habit national original" comme le foulard qui fait partie des traditions nationales, notamment pour les femmes âgées et dans les campagnes.
Des avocats affirment que des centaines de jeunes accusés d'appartenance à des groupes salafistes ont été arrêtés ces dernières années et des dizaines ont été condamnés à la prison en vertu d'une loi anti-terroriste de 2003.
Le Parti démocrate progressiste (opposition légale) fait état de dizaines d'arrestations de jeunes envisageant de rejoindre l'insurrection contre la coalition conduite par les Etats-Unis en Irak et demande d'annuler la loi de 2003 jugée "contraire à la constitution".
(d'après AFP)

3 commentaires:

Admin a dit…

Un livre critique des cheikhs modernes interdit

Un livre critiquant les "cheikhs modernes" qui animent des programmes à la télévision et prônent l'islamisation de la société a été interdit en Egypte et ses copies ont été confisquées, a indiqué l'éditeur. Des membres des services de sécurité ont effectué une descente chez nous et ont confisqué le livre "Les cheikhs modernes et l'industrie de l'extrémisme religieux", a déclaré Mohammad Madbouli. Un employé de la maison d'édition a été arrêté et les 280 copies du livre de Mohammad Fattouh ont été confisquées, a-t-il ajouté, dénonçant cette mesure arbitraire, qui n'est pas dictée par un verdict de la justice.

Anonyme a dit…

Pays-Bas: Rita Verdonk contre l'immigration (Correspondance européenne)

Aux Pays-Bas le temps des discussions
conviviales avec les musulmans est révolu. La ministre de
l'Immigration, Rita Verdonk, n'est prête à aucun compromis. Elle n'a
pas hésité à renvoyer 26 000 réfugiés en Iran, en Irak ou au Congo.
Parmi eux certains étaient dans le pays depuis 10 ans. En quatre ans,
Rita Verdonk a réduit le nombre de demandeurs d'asile de moitié.
Lorsqu'un imam refuse de lui serrer la main pour des raisons
religieuses, elle annule la rencontre et lui lance: "Et quand nous
nous reverrons, j'espère que vous parlerez néerlandais!"

Depuis l'assassinat du cinéaste Theo Van Gogh, 47 % des Néerlandais
se disent moins tolérants envers les musulmans. "Le problème est que
nous avons toléré les intolérants - explique Bart Jan Spruyt,
directeur de la Fondation Edmund Burke - et maintenant nous payons
l'addition." Ce que Rita Verdonk n'est pas prête à tolérer, c'est
l'ignorance de la langue, obstacle primordial et définitif à toute
intégration. "Nous n'attendons pas des étrangers qu'ils fassent du
patin à glace - a-t-elle affirmé - mais qu'ils apprennent notre
langue et qu'ils acceptent des valeurs de base, comme l'égalité homme-
femme." Tous les candidats à l'immigration devront donc passer des
tests de langue et culture néerlandaises dans les ambassades et
consulats néerlandais à l'étranger. Ces tests seront payants (350
euros), comme les livres, cassettes et CD-Roms de préparation.
L'objectif est clairement de freiner l'immigration des Marocains et
des Turcs qui forment déjà des minorités tellement importantes que
leur assimilation est désormais impensable.

Des mesures sont prises pour éviter les mariages arrangés, des cours
d'intégrations sont rendus obligatoires (quelque 700 000 immigrés ne
maîtriseraient pas le néerlandais aux Pays-Bas) et les allocations de
chômage sont supprimées aux femmes qui s'obstinent à porter leur
"burqa" lors des entretiens d'embauche - on pense aussi l'interdire
dans les lieux publics "pour des raisons de sécurité." Les
associations musulmanes sont furieuses. "Cela va trop loin - déclare
Mostapha el-Filali. - Les musulmans ont l'impression d'être
constamment en ligne de mire! Beaucoup n'acceptent plus cette
pression et préfèrent, malgré les problèmes, rentrer chez eux ". En
2004, plus de 4000 Turcs et 2 600 Marocains sont retournés "chez
eux." (CE 155/04 du 20/10/06)

Anonyme a dit…

Les Belges craignent la guerre des religions

Plus de six citoyens sur dix redoutent une tension accrue avec l'Islam. Fort sentiment d'insécurité religieuse. Les convictions peuvent être critiquées. Dans le respect. Consultez les résultats complets du sondage.

http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2006/10/26/article_hermes_487979.shtml