« Que les Flamands nous lâchent les baskets »
Lors de l'Université d'été organisée par le MR bruxellois, le vice-Premier ministre et président du MR Didier Reynders répond aux dernières déclarations du ministre-président Kris Peeters à Bruxelles.
"Que les Flamands cessent de nous dire comment nous devons gérer Bruxelles. Qu'ils nous lâchent un peu les baskets", a lancé samedi le vice-Premier ministre et président du MR, Didier Reynders, à l'occasion de la première université d'été organisée par le MR Bruxelles. Il répondait ainsi aux dernières déclarations du ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) qui parle dans une interview au Soir de Bruxelles comme d'un "Région spéciale et spécifique".
"Pour nous, Bruxelles est une Région à part entière et pas entièrement à part", a dit M. Reynders. Et d'ajouter: "En tant que confédéraliste, que M. Peeters s'occupe de sa Région et qu'ils laisse aux autres le soin de gérer la leur. Qu'il continue à gérer sa merveilleuse Région mais qu'il cesse de nous dire comment nous devons gérer la nôtre. Qu'il nous lâche un peu les baskets".
M. Reynders a rappelé que son parti était ouvert à la négociation communautaire. "Nous sommes prêts à nous mettre à table mais dans une telle négociation il faut que chacun manifeste du respect pour l'autre", a-t-il ajouté.
Avant lui, la présidente des libéraux bruxellois Françoise Bertieaux avait qualifié les déclarations de M. Peeters de "réductrices". "Pour le dire comme les jeunes, il nous nie", a-t-elle dit.
M. Reynders a aussi été très ferme sur le dossier de l'immigration.
"J'entends certains dire qu'on est proche d'un accord. Ce n'est pas vrai. Il n'y aura pas d'accord si le résultat ne nous convient pas tout à fait et pour cela il faudra accepter de parler de l'immigration économique", a-t-il dit soulignant que sur ce point le MR est "sur la même longueur d'ondes" que l'Open Vld et le CD&V. "En attendant, a-t-il encore ajouté, il est faux de dire que le dossier n'est pas géré. "Il existe une législation qu'on applique et tous les jours il y a des régularisations, des refus et des expulsions".
"La question n'est pas de savoir si on régularise quelqu'un qui monte sur une grue ou quelqu'un dont l'avocat parle tous les jours à la radio ou à la TV. Le vrai débat que nous devons avoir aujourd'hui est celui de l'immigration économique.
Va-t-on continuer à fermer nos frontières à certains européens et veut-on que les Polonais continuent à être obligés de venir travailler chez nous clandestinement ou va-t-on enfin leur permettre de venir officiellement? Pourquoi ne pas ouvrir nos frontières pour les métiers en pénurie et permettre bien sûr à ceux qui sont déjà chez nous et qui peuvent travailler dans ces secteur de rester? ", a encore dit le président.
Le thème de cette première université d'été du MR bruxellois était "les conditions d'une croissance économique à Bruxelles".
"En parlant de la formation, de l'entreprenariat et de l'emploi des jeunes, vous avez remis au centre des préoccupations les vrais défis de l'avenir", a encore dit M. Reynders qui a répété les critiques de son parti à l'égard de la politique en matière d'enseignement et de formation en Communauté française et en Région bruxelloise. "Si l'Orbem avait été efficace on n'aurait pas changé son nom en Actiris", a-t-il dit.
A propos du travail des femmes, il a souligné qu'il fallait certes favoriser l'adéquation entre travail et vie familiale sans toutefois trop négliger le premier élément de cette équation. Pour lui, il faut être attentif à ce point. "Il faut aussi insister sur les contraintes du travail. Il y a une telle accumulation de possibilités de congé que certaines entreprises finissent par hésiter à engager une femme".
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