31 août 2008

Enorme fraude aux C4 et aux faux papiers mise au jour

Des escrocs vendent des faux C 4 à des illégaux et des Belges exclus du chômage. Première estimation: cette affaire a coûté au budget au moins 7 millions d'euros.
La justice belge a mis au jour un énorme trafic de faux papiers permettant de régulariser des illégaux et des Belges exclus du chômage. Cette affaire, qui a donné lieu à plusieurs inculpations en 2007 et au début 2008, a coûté au budget national près de sept millions d'euros, a appris La Libre Belgique.
Selon des estimations communiquées juste avant les vacances lors d'une réunion de coordination, l'Office national d'allocations familiales pour travailleurs salariés (Onafts) évalue ses pertes à 1 280 370 euros.
L'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami) a perdu dans cette affaire près d'un million d'euros en indemnités et 120 000 euros en soins de santé. Enfin, l'Office national de l'Emploi (Onem) constate, au début seulement de son enquête, des fraudes portant sur 4240000 euros, nous a indiqué Luc Falmagne, premier substitut à l'auditorat du travail à Bruxelles.
A l'heure actuelle, de 6 à 7 000 dossiers sont ouverts à l'Onem. Chaque cas suspect est épluché, chaque personne est entendue. L'estimation des pertes ne porte pour le moment que sur cinq cents des dossiers.
C'est à l'Onem que la fraude a été détectée, au début des années 2000, lorsque son personnel a constaté que des sociétés faisaient des déclarations d'engagement et de licenciement sur de très courtes périodes.
Un système bien rodé
Ce genre de "déclaration immédiate à l'emploi" (Dimona) se fait aujourd'hui par un simple courriel, par souci de simplification administrative. "Le système, c'est qu'on crée une société, une coquille vide qui octroie de faux contrats de travail", explique Luc Falmagne. "Il n'y a pas de prestations. Pas de déclaration à l'ONSS. Six mois après, on met la société en faillite. On donne aux faux travailleurs un C4 qui leur ouvre la porte à toutes sortes de documents".
Dans certains cas, il y a quelques prestations seulement.
Les candidats à la régularisation sont des étrangers en situation illégale ou des Belges ayant été exclus du chômage.
Moyennant le paiement d'un montant évalué par les enquêteurs entre 500 et 3 000 euros, ils obtiennent un véritable "package" de documents qui leur permettent de s'intégrer dans la société belge.
Le faux C4 leur donne droit au chômage. Une fausse carte professionnelle leur ouvre des possibilités comme indépendant ou associé actif. De fausses fiches de paie leur ouvrent les portes des banques pour obtenir des prêts.
Un comptable belge, domicilié à Dour, est considéré comme l'initiateur de cette fraude. Il opérait dans le Brabant wallon et à Molenbeek. Mais très vite, d'autres filières ont pris le relais, une Marocaine à Molenbeek et une Turque à Schaerbeek.
Le juge d'instruction bruxellois Frédéric Lugentz a inculpé huit personnes dans ce dossier.
Vers le tribunal
L'auditorat du Travail, qui joue le rôle du ministère public dans ce genre d'affaires, espère pouvoir prononcer son premier réquisitoire d'ici la fin de l'année.
Certains cas sont réglés par la voie administrative, par le remboursement des indemnités (si les gens sont solvables) et des sanctions comme la suspension des allocations de chômage.
Mais d'autres cas iront vers le tribunal. Les enquêteurs constatent que la fraude est devenue plus mafieuse. "Je vise surtout les personnes, qui sont responsables et peuvent être poursuivies pénalement", ajoute le premier substitut. "Nous avons identifié de 80 à 85 sociétés fictives. Mais l'enquête porte sur près de 300 sociétés...".
Les gérants de ces sociétés bidon risquent jusqu'à cinq ans de prison.

« Que les Flamands nous lâchent les baskets »

Lors de l'Université d'été organisée par le MR bruxellois, le vice-Premier ministre et président du MR Didier Reynders répond aux dernières déclarations du ministre-président Kris Peeters à Bruxelles.
"Que les Flamands cessent de nous dire comment nous devons gérer Bruxelles. Qu'ils nous lâchent un peu les baskets", a lancé samedi le vice-Premier ministre et président du MR, Didier Reynders, à l'occasion de la première université d'été organisée par le MR Bruxelles. Il répondait ainsi aux dernières déclarations du ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) qui parle dans une interview au Soir de Bruxelles comme d'un "Région spéciale et spécifique".

"Pour nous, Bruxelles est une Région à part entière et pas entièrement à part", a dit M. Reynders. Et d'ajouter: "En tant que confédéraliste, que M. Peeters s'occupe de sa Région et qu'ils laisse aux autres le soin de gérer la leur. Qu'il continue à gérer sa merveilleuse Région mais qu'il cesse de nous dire comment nous devons gérer la nôtre. Qu'il nous lâche un peu les baskets".

M. Reynders a rappelé que son parti était ouvert à la négociation communautaire. "Nous sommes prêts à nous mettre à table mais dans une telle négociation il faut que chacun manifeste du respect pour l'autre", a-t-il ajouté.

Avant lui, la présidente des libéraux bruxellois Françoise Bertieaux avait qualifié les déclarations de M. Peeters de "réductrices". "Pour le dire comme les jeunes, il nous nie", a-t-elle dit.

M. Reynders a aussi été très ferme sur le dossier de l'immigration.

"J'entends certains dire qu'on est proche d'un accord. Ce n'est pas vrai. Il n'y aura pas d'accord si le résultat ne nous convient pas tout à fait et pour cela il faudra accepter de parler de l'immigration économique", a-t-il dit soulignant que sur ce point le MR est "sur la même longueur d'ondes" que l'Open Vld et le CD&V. "En attendant, a-t-il encore ajouté, il est faux de dire que le dossier n'est pas géré. "Il existe une législation qu'on applique et tous les jours il y a des régularisations, des refus et des expulsions".

"La question n'est pas de savoir si on régularise quelqu'un qui monte sur une grue ou quelqu'un dont l'avocat parle tous les jours à la radio ou à la TV. Le vrai débat que nous devons avoir aujourd'hui est celui de l'immigration économique.

Va-t-on continuer à fermer nos frontières à certains européens et veut-on que les Polonais continuent à être obligés de venir travailler chez nous clandestinement ou va-t-on enfin leur permettre de venir officiellement? Pourquoi ne pas ouvrir nos frontières pour les métiers en pénurie et permettre bien sûr à ceux qui sont déjà chez nous et qui peuvent travailler dans ces secteur de rester? ", a encore dit le président.

Le thème de cette première université d'été du MR bruxellois était "les conditions d'une croissance économique à Bruxelles".

"En parlant de la formation, de l'entreprenariat et de l'emploi des jeunes, vous avez remis au centre des préoccupations les vrais défis de l'avenir", a encore dit M. Reynders qui a répété les critiques de son parti à l'égard de la politique en matière d'enseignement et de formation en Communauté française et en Région bruxelloise. "Si l'Orbem avait été efficace on n'aurait pas changé son nom en Actiris", a-t-il dit.

A propos du travail des femmes, il a souligné qu'il fallait certes favoriser l'adéquation entre travail et vie familiale sans toutefois trop négliger le premier élément de cette équation. Pour lui, il faut être attentif à ce point. "Il faut aussi insister sur les contraintes du travail. Il y a une telle accumulation de possibilités de congé que certaines entreprises finissent par hésiter à engager une femme".

30 août 2008

« Bruxelles, Région spéciale et spécifique »

« Peeters rompt le pacte des Belges »

Les propos du ministre-président flamand Kris Peeters faisant de la Région bruxelloise une institution « spéciale » non directement associable au dialogue de communauté à communauté constituent une « rupture du pacte entre les Belges », réagit le ministre-président de la Région-capitale Charles Picqué.


Le ministre-président flamand Kris Peeters a répété samedi dans le quotidien Le Soir qu'il était prêt à représenter la Flandre dans un dialogue de communauté à communauté en vue d'une réforme de l'Etat, rappelant qu'à ses yeux la Région bruxelloise ne pouvait y être directement représentée, car elle constitue une entité « spécifique » voire « spéciale ».
Il s'agit à cet égard d'une « rupture du pacte entre les Belges », a indiqué dimanche le ministre-président bruxellois, Charles Picqué, interrogé par l'agence BELGA.
« Les Bruxellois ont obtenu la reconnaissance de leur Région il y a maintenant vingt ans », a rappelé M. Picqué. « Le fait de ne pas vouloir associer Bruxelles aux discussions sur l'avenir des Belges, c'est faire montre d'un mépris qui devient totalement intolérable », a-t-il ajouté, soulignant que la proposition de M. Peeters visait « la négation d'un million de Belges pourtant intéressés par le sort qu'on entend leur réserver ».
Le ministre-président Picqué a par ailleurs indiqué que la prise de position de son alter ego flamand était aussi intolérable « pour les Flamands de Bruxelles ». Il constate à cet égard que la bonne entente qui caractérise le dialogue entre Wallons et Bruxellois n'est pas de mise entre institutions bruxelloise et flamande. Selon lui, cela s'explique par le fait que « d'un côté, on est traité d'égal à égal, de l'autre, on entend s'occuper des Bruxellois mais sans eux ».

Kris Peeters, Comment voyez-vous Bruxelles ?

A mes yeux, Bruxelles est une Région à la fois spécifique et spéciale, dans le sens positif du terme. Spéciale, parce que c’est la capitale de la Belgique, de la Flandre, de l’Europe. Et spéciale, aussi, parce que c’est une grande ville multiculturelle. J’espère que nous pourrons parler de l’avenir de Bruxelles. Qui peut du reste légitimement dire qu’elle a un problème de financement. Les transferts filent vers la Wallonie en passant au-dessus de la tête de Bruxelles, qui n’a pas son dû.

Bruxelles peut-elle être présente à la table des négociations ?

Nous n’excluons pas Bruxelles du dialogue. Dans l’accord de gouvernement flamand, on précise que la Belgique est constituée de deux entités fédérées, avec une approche spécifique pour Bruxelles et la communauté germanophone. Les francophones disent que Bruxelles est une Région comme la Wallonie ou la Flandre. Je trouve ça un peu étrange, car c’est notre capitale et c’est par définition un statut spécifique. Bruxelles a un potentiel énorme et nous devons l’aider à se développer. Bien sûr, cela concerne les Bruxellois mais aussi les Flamands et Wallons. Parce que c’est notre capitale. Les efforts en matière de financement, nous devons les faire ensemble. Et nous ne pouvons pas, avant même que le dialogue ne soit lancé, apporter une réponse à la question de son statut.


Mais pour les francophones, la présence de Bruxelles à la table, d’entrée de jeu, est essentielle…

Je n’ai pas de problème à impliquer Bruxelles surtout quand on discute de questions bruxelloises. Comme on le fera avec le fédéral. La vraie question, c’est comment et quand. C’est à cela que travaillent les médiateurs. Mais un dialogue de Communauté à Communauté, ça se fait à deux.


Quel statut devrait, selon vous, avoir Bruxelles ?

L’accord du gouvernement flamand précise que Bruxelles doit être une Ville-Région. Je pense que nous avons commis l’erreur, en Flandre, d’avoir des relations difficiles avec Bruxelles, de ne pas y investir assez. Par certaines positions, nous la poussons dans les bras de nos amis wallons. Or, il y a des Flamands qui vivent à Bruxelles. Il faut donc discuter, en toute transparence, dans la confiance, de l’avenir de Bruxelles. Et Bruxelles ne peut pas dire « donnez-nous de l’argent et c’est tout, pour le reste, ne vous mêlez pas de nos affaires ». C’est trop facile et ce n’est pas une attitude très positive.


La crainte du côté francophone, c’est que la Flandre rêve d’une cogestion de Bruxelles par les deux communautés. Fondée ?

Il y a des craintes des deux côtés : en Flandre, on a peur du corridor. On craint que Bruxelles soit annexée par la Wallonie. Pour que le dialogue soit un succès, il faut oublier les peurs et discuter. Pour le reste, je ne vais pas anticiper le débat.

« L’excellence pour tous, chacun à 90% de son talent »

Les priorités du ministre de l’Enseignement : la lutte contre l’échec scolaire et la formation des enseignants.

Voilà six mois que le ministre de l’Enseignement obligatoire Christian Dupont (PS) a succédé à Marie Arena. Six mois pendant lesquels il a passé beaucoup de temps sur le terrain, à rencontrer les partenaires de l’école pour tenter d’en identifier les manques et les faiblesses. Pour nourrir les réformes qu’il compte enclencher d’ici la fin de la législature. Et, espère-t-il, voir aboutir ensuite… Car cet ancien prof ne cache pas qu’il ne lui déplairait pas de rempiler après les élections de juin 200.


La Fédération des associations de parents veut une grande réforme pour éradiquer l’échec scolaire. Partagez-vous son vœu ?

Je partage l’avis de la Fapeo sur le trop grand nombre d’échecs en Communauté française. Je ne suis pas pour une nouvelle grande réforme mais pour une profonde réflexion qui implique tous les acteurs et fasse remonter des solutions d’en bas. J’ai vu un peu tout le monde, les associations de parents, les syndicats, l’inspection, les associations patronales… Conclusion : ce ne sont pas les efforts individuels des enseignants qui posent problème, mais la transmission et les passages de niveau. C’est comme le relais 4 x 100 m belge : ce qui fait sa force, c’est la technique de passage du témoin. Individuellement, on n’est pas les plus forts, ensemble on a eu une médaille d’argent. Dans l’enseignement, on est parmi les plus forts, mais on laisse tomber le témoin et donc, collectivement, on est nuls. C’est inacceptable.


Vous évoquez le passage du témoin entre enseignants, entre niveaux, entre réseaux ?

Tout cela en même temps. Par exemple dans l’apprentissage de la lecture, la première rupture est entre le maternel et le primaire, puis entre le primaire et le secondaire, mais même le passage d’une année à l’autre manque de continuité. C’est vrai aussi en sciences, en maths. On veut faire la fusée Ariane, chacun fait les composants dans son coin puis on s’étonne qu’elle ne décolle pas.


Comment changer cela ?

Il faut le dire et le redire, et puis il faut agir. Nous venons de tenir à Gembloux la première rencontre entre enseignants du supérieur et du secondaire et des inspecteurs du secondaire et du primaire sur le thème de la lecture. Des gens qui ne se parlent habituellement pas. On a mis le doigt sur les failles dans l’apprentissage de la lecture et tout s’est dit sans complaisance. Voilà l’essentiel. Plutôt que d’imposer une grande réforme d’en haut, il faut faire prendre conscience aux gens du terrain qu’ils font le même métier et ont des besoins communs. La démarche est entamée.


Un enfant sur deux redouble au cours de sa scolarité, c’est même un taux record, cher et contreproductif. Stop ou encore ?

Le redoublement n’a aucune valeur remédiatrice, mais moi je ne veux pas faire le coup de l’école de la réussite, ce qu’il faut, c’est éviter les redoublements. Il faut entrer dans une autre culture, celle de la vraie réussite. Pour cela il faut bien soigner les passages qui sont autant de ruptures potentielles, veiller à ce que ça se passe mieux, qu’on se parle entre niveaux. Mais il faut aussi installer une culture de la remédiation précoce auprès des enseignants. La première remédiation doit venir d’eux. Il faut les doter des techniques qui leur permettent, quand ils rencontrent une difficulté, de ne pas réexpliquer la même chose de la même manière mais de tenter autre chose ou de passer l’élève en difficulté à un autre collègue dans un autre groupe classe. C’est une culture à installer, ce sont des stratégies à enseigner, à apprendre en formation continuée. On l’a trop peu fait jusqu’ici.


Les profs sont-ils mal formés ?

Il y a un déficit de formation initiale et de formation continuée. Trois ans de formation initiale, c’est trop peu, il faudra un jour passer à cinq ans. Ce n’est pas ma compétence, mais j’en suis convaincu. On a fait une première approche dans l’accord sectoriel en valorisant les enseignants qui font un master après leur formation de trois ans, même s’ils restent dans la même fonction. C’est un pas, il faut aller plus loin.


Le domaine des sciences, dites-vous, est un bon exemple…

C’est aussi un des domaines où il n’y a pas de continuum pédagogique. Les programmes et les socles de compétence sont très lourds, et donc les enseignants en font beaucoup trop peu. Il faut donner le goût des sciences le plus tôt possible aux jeunes. Il y a de remarquables exemples, comme l’asbl Hypothèse à Liège qui fait de la didactique de l’enseignement des sciences dans le primaire. Nous allons initier avec eux un programme de formation pour quinze enseignants de base motivés. On va les former à devenir formateurs en sciences, pour que leur formation percole dans l’ensemble de nos écoles et qu’on puisse construire quelque chose sur lequel le secondaire pourra venir s’appuyer au lieu de devoir tout reprendre à zéro. C’est le modèle que l’on devrait développer en matière de formation continue.


La formation continue des enseignants, aujourd’hui, c’est un peu tout et n’importe quoi, non ?

En la matière, on a deux décrets, pour le primaire et le secondaire, pas toujours ajustés l’un à l’autre. Ils ont poussé à une certaine marchandisation de la formation continuée parce qu’ils obligent à lancer des marchés publics et excluent, en tant que formateurs, les enseignants eux-mêmes, qui sont pourtant les meilleurs experts… Je vais revoir ce décret. Il faudra faire le tri. Peut-être cela en fera-t-il hurler certains qui ont pris l’habitude d’obtenir les marchés. Je ne suis pas la pour distribuer des marchés mais pour faire de la formation continue cohérente. Il faut répondre aux besoins des enseignants en temps utile. On ne fera pas de la qualité ni de l’excellence sans donner aux enseignants la possibilité de réfléchir, de souffler, de se voir proposer un certain nombre d’alternatives pédagogiques.


L’un des décrets qu’il vous reste à faire adopter, très attendu, est celui sur l’encadrement différencié, censé permettre le recrutement de 1.200 enseignants pour aider les élèves en difficulté…

D’abord, je veux dire qu’on a tenu toutes nos promesses et qu’on tiendra celle-là aussi. On le fera.


Le texte est prêt ?

Non, parce que je veux prendre le temps de rencontrer les directeurs et enseignants des écoles en discrimination positive. C’est prévu dès la rentrée.


Faut-il réellement recruter des enseignants supplémentaires ?

Oui, parce qu’il y a un véritable scandale de la dualisation de notre enseignement. C’est bien là où le bât blesse dans les études internationales : l’écart entre les plus forts, qui ont un excellent niveau, et les plus faibles. Moi, je veux l’excellence pour tous, c’est-à-dire chacun à 90 % de ses talents. Je ne peux me résoudre à ce scandale, ce gaspillage humain qui hypothèque l’avenir de la Communauté Wallonie-Bruxelles. C’est une de mes deux grandes priorités et je le ferai. Non seulement en mettant un encadrement supplémentaire dans les classes, mais en veillant à tout ce qui se passe avant l’école, c’est-à-dire l’apprentissage de la langue d’enseignement notamment, la préparation à la lecture… et tout ce qui se fait après l’école avec des études surveillées et avec le monde associatif. Ce sera un décret très large, qui abordera toutes les facettes du problème.


Beaucoup de critiques visent la sélection précoce, qui oriente très tôt les élèves vers des filières éventuellement moins valorisées. Qu’en pensez-vous ?

Je suis d’accord. D’où l’importance du certificat d’études de base, obligatoire dès cette année, qui a donné de bons résultats en phase d’essai. Je verrai les concepteurs du CEB prochainement pour faire le point avec eux et leur donner un message qui est : je souhaite que vous éleviez encore le niveau ! On a beaucoup dit que c’était fort difficile, mais il ne faut pas transiger sur la nécessité d’aller vers la compréhension du sens en lecture et on doit être plus exigeant en mathématique. Mais il faut le faire de manière claire en disant aux enseignants où sont les lacunes, donc où il faut travailler et leur donner des pistes. Je les invite aussi à tenir compte, bien plus qu’ils ne le font, dans tous les réseaux, des résultats des évaluations externes et des pistes qui leurs sont données, c’est comme ça que le niveau s’améliorera. Les évaluations externes, c’est une des chances de notre enseignement parce que cela dit où on en est.


Cela n’est pas toujours perçu comme ça…

Non, c’est pour cela qu’il faut soigner la communication là-dessus sinon on va tuer l’outil parce qu’on décourage les enseignants.


On assiste à une marchandisation de l’échec scolaire, avec l’explosion des cours particuliers payants, parfois donnés par des enseignants à leurs élèves, ou par des entreprises qui réclament l’instauration d’un « chèque-devoirs »… Une dérive ?

C’est inacceptable. Et c’est aussi anti-pédagogique. La situation idéale est celle de l’enseignant qui détecte les difficultés et est doté des techniques pour y remédier ou a la possibilité de transférer son élève dans un groupe classe plus restreint où l’on s’occupe de remédiation. Ce que l’on fait après l’école, c’est du bachotage. On doit former les profs à la remédiation précoce. Le premier qui remédie doit être l’enseignant, en classe. Nous allons par ailleurs mettre en ligne dès septembre, à la disposition des élèves, des professeurs et des parents, des outils de remédiation sur l’apprentissage du français, la compréhension à l’audition en néerlandais, la géométrie, mais aussi des outils de l’enseignement à distance.


Il y a eu récemment des tensions entre réseaux, certains ont tenté de les opposer, voire de ranimer la guerre scolaire… Vous espérez toujours les rapprocher ?

Ce qui m’inspire c’est le passage du témoin. Il ne sert à rien de faire des efforts tout seul et de se dire « après moi, on verra bien ». L’enseignant doit inscrire son travail dans la profondeur, et la profondeur, c’est la diversité chez nous, parce que les enfants vont d’un réseau à l’autre au cours de leur scolarité, qu’on le veuille ou non. Le minimum que l’on puisse demander aux réseaux, c’est qu’ils s’ajustent les uns aux autres, sinon ils ne font pas leur travail éducatif. C’est sur le collectif que le bât blesse. Je veux avoir un discours clair vis-à-vis des réseaux. Je veux vraiment faire en sorte qu’ils travaillent en commun. J’enlève toute aspérité de mon discours là-dessus et je suis prêt à tout entendre. Mais je voudrais quand même bien qu’on ne soit pas observé du coin de l’œil sur la moindre virgule d’une circulaire, comme si on était là pour faire des fautes et si on était nécessairement idiots… Et le prurit électoral de certains m’agace. Attaquer l’école pour des raisons politiques, dans la situation institutionnelle dans laquelle on se trouve, me paraît être un très mauvais projet politique à long terme. Et moi je suis là pour travailler sur le long terme, même si mon terme sera peut-être court.

« Il y aura des tests d’évaluation en langues »
Le leit-motiv est partout : renforcer les apprentissages de base. Et les langues ? Le français, que certains voudraient voir enseigner comme une langue étrangère dans les écoles à forte population allochtone ?

Je suis partisan de cette piste. Il faut enseigner le français comme une langue étrangère pour un certain nombre de jeunes parce que les techniques d’apprentissage d’une langue étrangère sont mieux adaptées à ce public. Cela figurera dans le décret enseignement différencié. Pour ce qui est des langues étrangères, un des gros problèmes est qu’il n’y a aucun continuum entre le primaire et le secondaire. On recommence à zéro en 1ère secondaire. Ce n’est pas acceptable, c’est du gaspillage, c’est n’importe quoi. Il y aura en 2009 une évaluation externe des cours de langues. Pour nous y préparer, il y aura dès ce mois d’octobre dans les écoles un test en néerlandais, anglais et allemand. Un modèle disant « voilà ce que vos élèves doivent pouvoir faire à la fin de l’année ». Et il y aura à côté du CEB qui devient obligatoire, une épreuve facultative mais préparatrice en langue étrangère. Notre pari est que cela aidera à faire évoluer la pédagogie en amont.


Etes-vous aussi en faveur du renforcement du sport à l’école ?

Oui, et je n’ai pas attendu Pékin pour y penser. J’avais rencontré Monsieur Borlée et entendu ses propositions à la dictée du Balfroid, j’ai été ministre des Sports, c’est une passion. Ma préoccupation première en tant que ministre de l’Enseignement est la condition physique des jeunes, insuffisante. Il faut revoir un peu les programmes des cours de gym, passer à 3 heures d’éducation physique au lieu de 2 dans le primaire. Il faut aussi ranimer un outil commun de mesure de la condition physique des jeunes qui a existé mais disparu. Ça, c’est le minimum. Et sur le sport, au moins ceci : on peut revoir un peu les programmes dans le primaire pour mieux apprendre la culture du geste sportif ; et mener des expériences pilotes pour des écoles qui feraient plus. On leur donnerait un bonus si elles s’engagent à donner 3 heures d’éducation physique, à s’occuper de la santé, de l’hygiène, à avoir contacts avec des clubs sportifs… L’idée serait de les faire labelliser et de récompenser les projets avec des prix comme le fait de participer à Londres 2012. Je suis par ailleurs sensible à la difficulté pour les sportifs de haut niveau de mener en parallèle leurs études et leurs entraînements quotidiens. Une possibilité pourrait être de proposer une option forte de 4 heures en gym. Mais j’ai aussi la préoccupation de garder ces peut-être futurs athlètes de haut niveau dans notre

système éducatif, parce qu’ils ne seront pas sportifs toute leur vie et que la reconversion est parfois difficile – on vient d’en avoir encore un exemple. Il faut pouvoir marier sports et études, mais pas au détriment d’une formation de base. Il y a malheureusement beaucoup de candidats et peu d’élus.


Un mot sur le rôle des parents : la Fapeo réclame un décret pour régler les relations parents-écoles. D’accord ou pas ?

Oui, on va faire un décret pour permettre aux associations de parents d’exercer leur rôle et d’avoir plus de moyens. Je pense très fort que l’éducation doit s’appuyer sur le triangle magique enseignants-parents-enfants. Ça ne se passe pas toujours de la manière la plus simple entre eux. Autant ce n’est pas simple, autant ça me paraît essentiel. S’il n’y a pas de relais à la maison de ce qui se fait à l’école, ou s’il y a incompréhension, cela ne peut pas marcher. C’est pour cela que dans le décret sur l’encadrement différencié, on prévoira sans doute de donner des cours de langue de l’enseignement aux parents qui en ont besoin, pour qu’ils comprennent les bulletins et des choses comme ça.

29 août 2008

Mesures pouvoir d'achat: pas facile de les mettre en place à la STIB

Les mesures prises jeudi pour soutenir le pouvoir d'achat des citoyens de la Communauté française engendrent des difficultés pour les services commercial et informatique de la Société des Transports Intercommunaux bruxellois (STIB). Pour l'année scolaire 2008-2009, la STIB accordera la réduction des 50 pc du montant de l'abonnement scolaire par remboursement, mais pas avant la fin du mois d'octobre ou le début du mois de novembre, a précisé le porte-parole de la société. La mesure imposera par ailleurs aux élèves d'humanités de fournir à la STIB un certificat de fréquentation scolaire dans un établissement d'enseignement reconnu par la Communauté française, une disposition qui ne concernait jusqu'à présent que les jeunes âgés de 18 à 24 ans.
Le nouvel avantage dont bénéficieront les abonnés scolaires âgés de 12 à 24 ans sera remboursé, quelque soit le moment ou l'abonnement qui aura été sollicité. Il faudra donc d'abord débourser l'intégralité du montant qui était dû jusqu'à la mise en place de la mesure prise jeudi par les gouvernements wallon et de la Communauté française. D'après Jean-Pierre Alvin, porte-parole de la STIB, celle-ci engendrera un surcroît de travail aux agents du service commercial de la STIB déjà confrontés à l'entrée en service de la carte à puce Mobib, pour ces mêmes abonnés scolaires. Sur le plan pratique, la STIB conseille à ses futurs abonnés scolaires de se munir d'emblée du certificat de fréquentation scolaire requis et du numéro de compte de leurs parents sur lequel le remboursement sera effectué, afin d'éviter un nouveau passage par les files des 6 "Bootiks" habilitées à délivrer ces titres de transport.

28 août 2008

Incident nucléaire à l'IRE: l'alerte trop tardive

L'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) charge l'Institut des radioéléments (IRE) de Fleurus pour le délai qui s'est écoulé entre l'incident nucléaire, qui s'est déclaré le week-end dernier, et l'alerte lancée auprès de l'Agence. "Il leur a fallu près de deux jours pour nous avertir", remarque Willy De Roovere, directeur de l'AFCN, cité jeudi dans le quotidien Le Soir."C'est un problème de culture de sécurité, qui fait défaut depuis longtemps à Fleurus", explique encore M. De Roovere. Selon l'AFCN, le seuil d'alarme avait déjà été franchi dimanche matin. "Les courbes des graphiques montrent une augmentation progressive de la radioactivité depuis samedi au niveau de la balise de la cheminée de l'IRE", note le directeur de l'AFCN.Le ministre du Climat et de l'Energie Paul Magnette avait indiqué que l'IRE avait averti l'AFCN "aussitôt" l'incident détecté. L'AFCN est alors descendue à Fleurus dès mardi matin.

Coup de pouce au pouvoir d’achat

La redevance radio sera supprimée, le prix des abonnements scolaires baissé, de même que le coût des crèches pour les ménages. Cela fait partie du paquet de mesures prises par les gouvernements wallons et de la Communauté française pour améliorer notre pouvoir d’achat.

Les gouvernements wallon et de la Communauté française ont décidé jeudi, au cours d’une réunion conjointe, d’une série de mesures destinées à répondre aux problèmes de pouvoir d’achat. D’un coût de 80 millions d’euros, elles visent des domaines très divers : transport scolaire, crèches, économies d’énergie, fiscalité, etc.
« On sait qu’une crise frappe à nos portes et nous n’avons pas voulu rester insensibles », a souligné le ministre-président des deux gouvernements, Rudy Demotte. Il a rappelé toutefois que les seules entités fédérées ne pouvaient résoudre tous les problèmes : un plan fédéral est attendu qui agirait directement sur le salaire « poche » des bas et moyens revenus.
L’une des mesures emblématiques est la suppression de la redevance radio à partir du 1er octobre. Elle est perçue auprès de 830.000 Wallons et leur permettra d’économiser 27 euros par an. La Région wallonne est la seule des trois Régions à prélever encore une redevance radio-tv. Sa suppression est réclamée depuis longtemps mais, à de nombreuses reprises, le ministre du Budget, Michel Daerden a expliqué qu’il ne pouvait se passer d’une telle recette (près de 200 millions d’euros). L’abrogation de la redevance radio est une première étape avant que ne suive, peut-être, la redevance télévision, bien plus onéreuse.
« A chaque jour sa peine. J’y pense intensément mais mes collègues me disent que ça coûte cher », a ironisé M. Daerden.
Le prix des abonnements scolaires pour les transports en commun baissera et la mesure vaudra pour toute la Communauté française. Le bus sera gratuit pour les 0-12 ans en Wallonie (c’est déjà le cas à Bruxelles) et une réduction de 50 % sera pratiquée en Wallonie et à Bruxelles pour les jeunes au-delà de 12 ans.
Les deux gouvernements ont veillé à réduire le coût des crèches, qui grève le budget de bon nombre de jeunes ménages. Cette année, près de 70.000 enfants de 0 à 3 ans auront fréquenté les milieux d’accueil de la petite enfance, subventionnés ou non, et les parents y auront consacré entre 45 et 630 euros par mois. Désormais, les familles dont les revenus sont inférieurs à 2.200 euros nets par mois se verront octroyer chaque année une réduction équivalente à un mois d’accueil en crèche selon le barème de l’ONE, soit de 45 à 265 euros selon les cas. Les familles dont les revenus oscillent entre 2.200 et 3.000 euros nets, recevront un montant plafonné à 200 euros.
Les familles dont au moins deux enfants fréquentent simultanément un milieu d’accueil obtiendront une réduction supplémentaire. La première mesure sera doublée pour les familles dont les revenus sont inférieurs à 3.000 euros et les autres familles se verront accorder un montant forfaitaire de 125 euros par enfant.
Un fonds de solidarité sera mis sur pied pour diminuer le coût des voyages scolaires. Il permettra une intervention allant jusqu’à 100 euros pour les familles qui ont des difficultés à assumer le coût de tels voyages.
Le budget des bourses d’étude sera augmenté de 10 %. Cela représentera une augmentation moyenne de 20 euros pour l’enseignement obligatoire et de 100 euros pour l’enseignement supérieur. Le nombre de bénéficiaires de bourses pourra augmenter puisque le revenu pris en compte sera revu à la hausse. Actuellement, 115.000 élèves et étudiants bénéficient d’une bourse en Communauté française.
Des mesures seront prises en matière d’énergie. Les ménages dont les revenus ne dépassent pas 37.500 euros par an pourront prétendre dès le 1er janvier 2009 à des prêts à un taux de 0 % pour réaliser des travaux d’économie d’énergie. Le ministre de l’Energie, André Antoine, a voulu aider de la sorte les ménages aux revenus modestes qui ne peuvent accéder aux primes énergie. Les CPAS recevront en outre le renfort de 50 « tuteurs énergie » qui offriront un accompagnement individualisé aux ménages les plus faibles.
Parmi les mesures décidées, on relèvera encore une réduction de 10 % de la quote-part payée par les bénéficiaires de l’aide aux familles, la gratuité des bus TEC et De Lijn pour les démarches de recherche d’emploi en Flandre et l’élargissement aux bénéficiaires du statut Omnio des réductions dont bénéficiaient déjà les VIPO sur les réseaux des TEC.
Les budgets des deux entités pourront supporter le coût de ces décisions (environ 30 millions d’euros à charge de la Communauté et 50 millions à charge de la Région), a assuré M. Demotte. « Nous n’avons pas fait des promesses que l’on n’aurait pas pu tenir », a-t-il affirmé.

Daerden veut réduire les droits d'enregistrement
Dans cette réforme, se trouverait une "formule" pour réduire les droits d'enregistrement ainsi que la suppression de la TV redevance.
"J'aimerais présenter une dernière réforme fiscale avant la fin de la législature", a annoncé le ministre wallon du Budget, Michel Daerden, sur les ondes de la Première dont il était l'invité jeudi matin. Dans cette réforme, se trouverait une "formule" pour réduire les droits d'enregistrement ainsi que la suppression de la TV redevance.
"Mais il ne faut pas prendre de mesure sans budget suffisant. La réforme se fera dans le cadre du budget 2009", a précisé le ministre. Le Gouvernement wallon annoncera ce jeudi la suppression de 13 mesures pour améliorer le pouvoir d'achat. Celles-ci auront un coût annuel de quelque 80 millions d'euros pour la Région et un impact positif moyen d'environ 400 euros par ménage wallon.
Parmi ces mesures, la suppression de la radio redevance, qui représente un manque à gagner de 30 millions d'euros pour la Région. La suppression de la redevance pour la télévision n'est actuellement pas prévue.
"La suppression de la TV redevance, qui est mon combat actuel, aura un impact entre 150 et 160 millions d'euros. Mais cela doit se faire dans le cadre d'un équilibre budgétaire", a précisé Michel Daerden, remarquant qu'il souhaitait arriver à la suppression de cette redevance avant la fin de la législature.

70 % des allocations de CPAS aux francophones

Moins d’un tiers des allocations accordées par les CPAS sont payées aux bénéficiaires habitant en Flandre, contre 70 % en Wallonie et à Bruxelles, d’après les quotidiens De Standaard et het Nieuwsblad.
La Flandre compte 40.682 bénéficiaires de l’intégration sociale des CPAS (revenu d’intégration sociale et mise au travail), soit à peine 30 % du total des bénéficiaires (132.434), alors que le Nord du pays est habité par 60 % de la population totale. Bruxelles, qui couvre 10 % de la population belge, comptabilise 33.726 bénéficiaires, soit 25 % du total des bénéficiaires. La Wallonie, avec 30 % de la population totale, compte 58.026 bénéficiaires (44 %).
Au cours des quatre dernières années (2003-2007), le nombre de bénéficiaire en Flandre a diminué de 5 %, alors que dans le même temps, il a augmenté en Wallonie (+10 %) et à Bruxelles (+22 %).
Le secrétaire d’Etat à la Lutte contre la pauvreté, Jean-Marc Delizée (PS) nuance toutefois, dans De Morgen, ces chiffres utilisés par la NV-A.
« Il n’est pas logique de comparer la Flandre avec une ville comme Bruxelles », indique la porte-parole de M. Delizée. « Par ailleurs, il y a en Flandre des communes ou des régions où le nombre de bénéficiaires est plus important que dans des communes et provinces wallonnes », poursuit la porte-parole, ajoutant que c’est une des priorités du secrétaire d’Etat d’aider les bénéficiaires d’allocations à trouver un emploi.

Un enfant sur trois n'écrit pas correctement

Dans une classe de primaire, de six à dix élèves ont des problèmes graphomoteurs. Lorsqu'ils sont graves, ils peuvent conduire à l'échec.

L’écriture est un vecteur vital de communication. Aussi important qu’un sourire. Un enfant qui écrit mal en souffre dans sa vie quotidienne.
Avant, mon fils était un enfant très sociable, drôle et joueur. Maintenant, il éprouve plus de difficultés à nouer contact. Souvent, il ne se sent pas bien et adopte un comportement difficile. Il se plaint plus qu'avant, s'éveille de mauvaise humeur, dit se sentir malheureux et se dispute plus souvent avec ses frères. » Les parents du petit Dries, 9 ans, ont fini par identifier la source du changement de comportement de leur enfant. Dries éprouve des difficultés à écrire correctement. A l'école, il se sent à la traîne, largué, dévalorisé, et son humeur s'en ressent. Il n'a plus confiance en lui.
Son cas n'est pas isolé. A en croire une vaste étude commanditée par le fabricant de matériel scolaire Pelikan, un enfant sur trois souffrirait en Belgique de problèmes d'écriture. L'enquête, menée pendant six mois, a consisté à interroger de façon dynamique des parents, des instituteurs de maternelle et primaire, des thérapeutes et coordinateurs de soins. Elle a pu collecter des informations concernant près de 40.000 enfants des quatre coins du pays. C'est la première du genre. Et selon ses auteurs, il y a de quoi tirer la sonnette d'alarme.
Un enfant sur trois, ce qui veut dire, concrètement, six à dix élèves par classe du primaire, ne parvient donc pas à écrire correctement. Principales difficultés ? Ils adoptent une position tendue ou crispée, tiennent mal leur bic ou leur stylo, produisent des lettres irrégulières, voire illisibles, écrivent lentement ou n'arrivent pas à se concentrer. Certains écrivent même à l'envers : on parle d'écriture spéculaire. Ces problèmes sont graves chez un enfant sur dix, soit deux ou trois élèves par classe, acculés au décrochage pour cause d'écriture déficiente.
Car les conséquences peuvent être lourdes. « L'enfant qui n'est pas à même de produire une écriture lisible voit ses possibilités de communication sérieusement entravées, tant à l'école que dans la vie sociale et, plus tard, en société », estiment les auteurs de l'étude. Thérapeutes et instituteurs confirment : les problèmes graphomoteurs rencontrés par certains enfants ont une influence sur leur développement émotionnel. Ils perdent confiance, leur attitude face au travail et à l'étude s'en ressent, leurs résultats aussi. La démotivation est fréquente, voire le refus d'aller à l'école. Et quand ces enfants passent dans le secondaire où le rythme est plus soutenu, ils ne peuvent pratiquement plus suivre.
Les problèmes sont aussi physiologiques : douleurs à la main, au poignet, à l'épaule, fatigue, déconcentration, troubles du comportement… Pour la graphothérapeute Sylvie Tramasure, 9 % des enfants concernés sont victimes d'un déficit de l'attention (avec ou sans hyperactivité), 8 % sont dyslexiques, 2,5 % dyspraxiques, 1,8 % atteints de troubles neurologiques… et 25 % sont des surdoués qui s'ignorent !
Dans la plupart des cas, les problèmes d'écriture apparaissent tôt, quand les enfants ont entre 4 et 8 ans. Mais l'étude montre qu'ils sont décelés plus tard, parfois trop tard. Et quand ils le sont, parents et instituteurs ne savent ni quoi faire ni à qui s'adresser. « Les professeurs m'avaient informée sur les problèmes d'écriture d'Akira, témoigne cette maman, mais avaient relégué le problème au second plan, disant que ça se rétablirait tout seul, qu'il avait besoin de plus de temps que les autres. Il se plaignait de fatigue et de crampes, son écriture devenait laide. A la longue il ne voulait plus écrire. Il m'a fallu un an pour trouver un thérapeute. Après un mois et demi, Akira écrivait de nouveau avec fluidité ».
La majorité des thérapeutes estiment pourtant que le problème s'aggrave. En cause ? On incrimine volontiers l'ordinateur et le temps de plus en plus limité consacré par les enfants à l'écriture ou aux activités de bricolage susceptibles de les aider à développer leur motricité fine. La plupart des spécialistes s'accordent cependant à considérer que c'est moins une question de quantité, que de qualité. Et ils sont unanimes : la place et l'attention accordées à l'apprentissage de l'écriture ont sérieusement diminué à l'école ces vingt dernières années. Les enseignants ont beau se dire majoritairement attentifs à la question, ils s'avouent peu formés et, surtout, soumis à la pression du temps. La photocopie a supplanté la prise de notes manuscrite. Et le plaisir de la calligraphie soignée a cédé la place à la pression des rythmes d'apprentissage élevés. Attention, danger ?

Le B.A.-BAUne bonne prise en main. Il n'existe qu'une bonne façon de tenir son crayon, bic ou stylo pour écrire : la prise dite « tripode ». L'instrument d'écriture doit reposer sur la première phalange du majeur et être soutenu par la partie latérale du pouce. L'index se dépose ensuite en toute légèreté, un peu recourbé. Une bonne position. La chaise doit être assez proche de la table, les pieds doivent reposer sur le sol et les genoux ne doivent pas être trop hauts. Le dos doit être droit et les épaules légèrement inclinées vers l'avant, pour que la distance entre les yeux et la feuille soit d'environ 30 cm. La feuille doit former un angle de 20º par rapport au bord de la table et être inclinée vers la gauche pour un droitier, vers la droite pour un gaucher.Un bon matériel. Lorsqu'il commence à écrire, l'enfant doit apprendre à gérer son mouvement. Il faut donc opter pour un matériel offrant une certaine résistance : un papier rugueux et des crayons ou pastels. A éviter : le stylo à bille, qui n'offre aucune résistance et empêche l'enfant de sentir ce qu'il écrit.

23 août 2008

Daerden à Pékin sans daerdenmania

Les trois semaines de Daerden en Chine
L'entourage. Réparti en trois convois de six jours, en fonction du programme. Les collaborateurs du cabinet se sont ainsi succédé, faisant parfois place à des hôtes plus « spécifiques » tels Maurice Semer (Groupement de redéploiement économique liégeois) pour la visite du port de Shanghai (liée aux projets du port autonome de Liège) ou Stéphane Moreau (patron de Tecteo) pour de premiers contacts bilatéraux entre câblos wallons et le gestionnaire du câble à Pékin, notamment sur la question des décodeurs.
Le contenu. Hormis les compétitions, Daerden s'est rendu chez BEA, entreprise liégeoise à Pékin, dans une entreprise équipée par CMI, chez le gestionnaire de réseau Gehua, chez Orthodyne (entreprise ansoise à Pékin), dans le parc industriel de Shanghai où s'est installé Magotteaux, au port, au circuit de F1, chez Touchroad, société chinoise investissant à La Louvière. Il a rencontré les ministres européens des Sports, celui de la Chine en tête-à-tête, déjeuné avec le président du COIB, refait le monde (sportif) avec André Stein (COIB), visité le village olympique, rencontré les ambassadeurs belges de Shanghai et de Pékin.
Le coût. Non révélé. Selon son cabinet, le voyage du ministre et de trois de ses collaborateurs a été endossé par le Commissariat Général aux Relations Internationales. Le reste par le COIB.

SON SÉJOUR à Pékin fut le plus long de sa carrière, à l’étranger. A quel coût ? Le ministre des Sports de la Communauté française ne le dit pas.

Michel Daerden s’est rendu, mardi dernier, à la demi-finale Belgique-Nigeria, au stade de Shanghai. Il a voulu, sans doute pour la première fois de sa carrière, s’asseoir sur les bancs parmi les supporteurs, loin des tribunes officielles où se tenait Yves Leterme. Il était lassé de chercher le reste de la troupe de Belges parmi des dizaines de milliers de spectateurs.
Quittant le stade, transformé en fournaise, le ministre a posé avec des Chinois qui le lui ont demandé. Juste parce qu’il est Belge, comme les joueurs de foot de la soirée, et que les Asiatiques dégainent vite leur appareil photo.
Car « Papa », les Chinois ne connaissent pas.
En bordure de l’artère jouxtant le stade de Shanghai, Michel Daerden attend une voiture pour se rendre dans un resto-bar d’expatriés, où l’a invité l’ambassadeur. Sans daerdenmania, presque parmi les anonymes, il poireaute près d’une heure. Le ministre a dû aller loin pour recevoir cette leçon d’humilité…
Il n’était d’ailleurs jamais parti si loin, si longtemps, en 59 ans d’existence. « Ils vont me faire mourir, ces Chinois », lance-t-il, faisant les cent pas.
Un texto tombe sur le mobile d’une attachée du COI. « Mauvais article dans le “Morgen” », résume le SMS, sans plus de détails. Petit conciliabule, puis décision : il faut le dire au Ministre.
L’intéressé hausse les épaules : « Qu’est-ce qu’ils ont trouvé à me reprocher ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ? » André Stein, président de la Fédération francophone de tennis, membre de l’exécutif du COIB, par ailleurs libéral, sursaute : « C’est n’importe quoi ! Quand j’ai entendu ce qu’on disait en Belgique sur ce match de tennis qu’il aurait perturbé, je me suis demandé où ils avaient été trouver ça ».
Second texto, plus explicite : ce « mauvais » article ne concerne pas Daerden comme tous l’ont spontanément pensé, mais le COIB. Le ministre sourit. Ses yeux se remettent à pétiller. Pour une fois que ce n’est pas lui…
Le séjour chinois de Michel Daerden se prolongera jusqu’au 26 août. Presque trois semaines d’immersion au bout du monde, flanqué de quelques motivés qui ont tenté, en l’accompagnant presque partout, de donner à ce ministre qui n’a rien d’athlétique un maximum de notions sur le sport de haut niveau. Baladé entre des visites économiques et diplomatiques, les compétitions, les repas avec représentants du COIB et autres, le ministre reviendra sans doute épuisé, mais n’aura pas pour autant négligé l’apéro. « Face à Michel, les Flamands de l’hôtel ont eu les yeux écarquillés durant tout le séjour, confie André Stein. Mais moi qui ai tenté de le suivre durant ses visites, je rends mon tablier. Il a une résistance incroyable. »
Le lendemain, journée chinoise type pour le ministre : retour à Pékin à 6 heures du matin, après quatre heures de sommeil, visite et dîner dans une entreprise sidérurgique équipée par CMI, après les deux heures de vol. Puis match de ping-pong pour supporter Saive, en fin de journée. Dur, mais Jean-Mi est Ansois… Il ne peut pas le rater.
Pendant sa longue escapade chinoise, « Papa » aura conservé ses mimiques, ses expressions, qualifiées par certains observateurs de « pitreries ».
A chaque aéroport, la sécurité lui a confisqué des paquets de briquets ; Elle a même fait sauter le GSM qu’il avait oublié dans un resto huppé. On ne peut rien y faire : même plongé dans un quasi-anonymat, Michel Daerden reste ce qu’il est.
Le ministre aura aussi testé, avec un accent inimitable, ses capacités en néerlandais et en anglais, résisté patiemment à la longueur des discours des chefs d’entreprise chinois, essayé d’appréhender, avec sa machine à calculer mentale, les investissements à concéder pour que la Belgique n’ait pas, dans six ans, à pleurer son manque de médailles.
Le représentant des francophones de Belgique à Pékin est resté à son image. Celle d’un bon vivant, peu épargné par les critiques. Mais il aura aussi fait preuve d’endurance, là où certains espéraient peut-être le voir craquer.
Au fil d’une montagne de visites et de réceptions, il s’est révélé être un athlète. A sa manière… Dans une discipline que personne n’osera créer.

JO – Daerden satisfait, Anciaux déçu

Le ministre francophone Michel Daerden estime que le bilan des sportifs belges aux Jeux de Pékin est globalement satisfaisant. Au contraire de son homologue flamand, Bert Anciaux, déçu dimanche du peu de médailles, malgré quelques « moments splendides ». Soulignant la faible 46e place de la Belgique au tableau des médailles, il évoque aussi le besoin de davantage d’efforts de la part de la Communauté française.
Les photos de la cérémonie de clôture.

Le ministre francophone des Sports, Michel Daerden estime que le bilan des sportifs belges à Pékin est globalement satisfaisant. "Au-delà des médailles, qui nous classent parmi les 50 premières nations sur plus de 200, nous avons enregistré quelques résultats non négligeables", a commenté le ministre, citant entre autres la 4e place des Diablotins au football, le bon résultat des athlètes masculins au 4x400m ou encore les résultats intéressants des Lions au hockey.
Ce qui semble particulièrement positif aux yeux du ministre est l'espoir suscité par les résultats des jeunes sportifs. "Le nageur Yoris Grandjean a battu son record de Belgique et les footballeurs espoirs se sont bien débrouillés. Ca veut donc dire que nous avons pas mal de potentialité pour les Jeux de 2012 à Londres", estime Michel Daerden.
Mais pour entretenir ce potentiel, des efforts doivent être réalisés. Le ministre communautaire a ainsi annoncé qu'il allait mettre en oeuvre, dès son retour, les projets des quatre centres pour les sportifs de haut-niveau. Le hockey sera installé à Bruxelles; le tennis et le basket à Mons; les autres sports de ballon, le tennis de table et la natation à Liège. Concernant l'athlétisme, la première piste couverte de la Communauté française sera installée à Namur.
Tous ces projets ont un coût global estimé de 80 millions d'euros. "Et nous serons attentifs à ce que toutes ces installations soient certifiées de haut niveau", a précisé Michel Daerden.
A Pékin, l'émiettement des moyens a été reproché à la délégation belge. "Certains ont émis l'idée de refédéraliser le sport. Mais la réalité institutionnelle de notre pays est ce qu'elle est et croire qu'on va la modifier, parce qu'on est sous le feu des projecteurs, je n'y crois pas", a souligné Michel Daerden, plaidant cependant pour davantage de coordination. "Dans les équipes, on trouve des athlètes des trois Régions. Le COIB pourrait jouer un rôle de coordination, avec des accords de coopération entre les Communautés", a-t-il suggéré.
Michel Daerden estime également que des améliorations peuvent être consenties au niveau scolaire. "Nous devons permettre à des jeunes de pouvoir pratiquer leur sport tout en poursuivant leurs études. Nous pouvons encore améliorer la situation à ce niveau-là. Dans les écoles, nous devons aussi inciter les professeurs d'éducation physique qui détectent des talents à les pousser vers des clubs et des stages. Enfin, nous devons à tout prix développer encore le chèque sport pour permettre au plus grand nombre de pratiquer un sport", a conclu le ministre Daerden.
Trop peu de médailles pour Bert Anciaux
« Il est un peu trop tôt pour réaliser une analyse poussée de la situation, nous le ferons dans les jours qui viennent. Mais globalement, les sportifs belges ont engrangé trop peu de médailles », a-t-il indiqué.
La Belgique pourrait faire mieux qu’une 46e place au tableau des médailles, selon lui. Bert Anciaux se fait fort, dit-il, de faire atteindre le top-20 à la Belgique. « Et si la Communauté française investit fortement dans le sport d’élite, la Belgique peut même viser le top-15 », ajoute-t-il.
Il souligne toutefois les « moments splendides » qu’ont constitué la médaille d’or de Tia Hellebaut (saut en hauteur) et celle d’argent du relais 4x100 m féminin. « Ces magnifiques médailles témoignent du niveau mondial de ces athlètes, et nous pouvons en être fiers », a-t-il commenté.
Il relève aussi les bonnes performances d’autres athlètes passés de peu à côté d’une médaille, tels que les Diablotins (football), les pistiers Iljo Keisse et Kenny De Ketele, ou encore la prestation de Tim Maeyens (aviron).
Au-delà de cela, Bert Anciaux compte tirer les conclusions de cette olympiade et de ses quatre ans passés à la tête du sport flamand. « En collaboration avec tous les partenaires, je veux élaborer un plan d’actions 2009-2012, avec des objectifs clairs pour les JO de Londres en 2012. Il nous faut faire des choix clairs et investir fortement dans ce en quoi nous croyons », a-t-il ajouté.
Il rappelle que l’investissement flamand dans le sport de haut niveau est passé de 6 millions d’euros en 2004 à 22 millions en 2009.
Selon lui, la politique du sport de haut niveau en Flandre a atteint sa vitesse de croisière, mais elle doit encore être optimalisée dans les années à venir. Il demande de dresser le bilan de sa politique sportive après 12 ans, soit en 2016.

20 août 2008

Les intérêts notionnels laissent une ardoise de 712 millions

Les sociétés ont largement profité des intérêts notionnels dès leur première année d’application. Elles ont en effet récupéré un peu plus de 6 milliards d’euros sur leurs revenus de 2006. C’est ce qui ressort d’une étude approfondie de l’administration générale des impôts et du recouvrement.Deux secteurs trustent l’application de cette déduction fiscale: les centres d’affaires et les banques qui ont bénéficié de 48% de ce montant.
Bruxelles (L'Echo) - Les sociétés ont largement profité des intérêts notionnels dès leur première année d’application. Elles ont en effet récupéré un peu plus de 6 milliards d’euros sur leurs revenus de 2006. C’est ce qui ressort d’une étude approfondie de l’administration générale des impôts et du recouvrement.Deux secteurs trustent l’application de cette déduction fiscale: les centres d’affaires et les banques qui ont bénéficié de 48% de ce montant.Pour autant, les centres de coordination qui entrent dans la première catégorie ne se sont pas précipités sur les intérêts notionnels. Deux tiers de ces centres ont préféré autant que possible garder leur avantage fiscal, plus intéressant. Proportionnellement, ce sont les grosses entreprises qui ont le plus utilisé les intérêts notionnels. Ainsi 25 entreprises concentrent 37% du montant des intérêts notionnels en 2006.Alors que les PME, qui composent 90% du paysage entrepreneurial belge, se partagent 3,4 milliards du montant total.Il est aussi à noter que toutes les entreprises n’ont pas appliqué la déduction fiscale permise sur leurs fonds propres. Un peu plus de 40% d’entre elles ont fait la démarche. On s’attend cependant à ce qu’elles soient plus nombreuses en 2007. Les intérêts notionnels n’auront quoiqu’il en soit pas eu un impact neutre sur le budget comme l’espéraient leurs concepteurs. Selon l’administration des impôts, il en a coûté 712 millions à l’État sur base des revenus des sociétés en 2006. C’est davantage que la perte nette de 566 millions d’euros que le gouvernement avait, en définitive, budgété.

19 août 2008

L'emploi des langues à Bruxelles

Il y a trop de fonctionnaires néerlandophones à Bruxelles, proportionnellement au nombre d'habitants flamands
Depuis plusieurs jours, on peut lire dans la presse des propositions polémiques sur l'emploi des langues à Bruxelles. Celle de Jean-Marie Dedecker, par exemple, qui propose de revoir le nombre de néerlandophones au Parlement Bruxellois. "Il est anormal que 60.000 électeurs flamands valent 17 sièges au parlement régional et la moitié des ministres. C'est antidémocratique", déclare Jean-Marie Dedecker. "Etre ministre bruxellois flamand, c'est un boulot à vie. Jos Chabert a été ministre pendant 27 ans... Discutons-en!", dit-il. Le SP-A Pascal Smet répond: "il faut surtout diminuer le nombre d'élus dans les communes".
Aujourd'hui c’est Bernard Clerfayt qui réplique: "les néerlandophones sont trop nombreux au sein des administrations communales de Bruxelles ».
Bernard Clerfayt est Secrétaire d'Etat, mais il est aussi bourgmestre de Schaerbeek et FDF. Il a son idée sur l'usage des langues dans les communes de bruxelles. La loi dit que tous les fonctionnaires communaux doivent être bilingues. Bernard Clerfayt estime que des guichets unilingues pourraient apparaître parce qu’on a parfois du mal à se faire comprendre par l’un ou l’autre fonctionnaire. La loi précise aussi que dans les communes de Bruxelles, il faut un quart de personnel néerlandophone. C’est trop, au vu de la population néerlandophone de Bruxelles. Il faut aller dans d’autres provinces pour trouver des fonctionnaires néerlandophones. Cette sortie fera peut-être débat mais un autre débat s'invite dans les salles des guichets bruxellois: de plus en plus d'habitants maîtrisent le turc, l'arabe ou l'anglais mieux que les langues officielles. Que faire pour aider l'employé au guichet, qu'il soit francophone ou neerlandophone ?

Le sp.a et le VLD veulent abolir la distinction entre employé et ouvrier

"Alors que tout le monde est d'accord depuis des années pour dire que cette séparation entre travail manuel et intellectuel est dépassée et néfaste, il ne se passe rien", a dénoncé la sénatrice VLD Margriet Hermans.

Lundi, la présidente du sp.a, Caroline Gennez, a elle aussi demandé qu'un statut unique soit mis au point au plus vite, qualifiant la distinction actuelle de "malhonnêteté sociale grossière".L'Open Vld et le sp.a ont réclamé ces derniers jours la suppression de la distinction que fait le droit du travail entre le statut d'ouvrier et celui d'employé. A l'appui de leur demande, ils invoquent un arrêt de la Cour du travail d'Anvers.Cet arrêt, dont De Standaard a fait état le 8 août dernier, a donné raison à un ouvrier contre son employeur, la firme Alcatel, et lui a reconnu un statut d'employé, estimant que son travail était d'abord de nature intellectuelle et non manuelle. Selon certains spécialistes du droit social, dont le professeur Roger Blanpain (KUL), les attendus de cet arrêt permettraient de considérer bon nombre de fonctions dans une économie moderne comme du travail intellectuel, notamment pour les emplois de techniciens.Aux yeux des libéraux flamands, il est grand temps de mettre fin à cette distinction. Si les partenaires sociaux ne peuvent s'accorder avant la fin de l'année sur un statut unique dans le cadre des négociations interprofessionnelles, ils estiment que c'est au gouvernement de se saisir du problème. "La Belgique est le dernier pays en Europe qui conserve une telle distinction. Alors que tout le monde est d'accord depuis des années pour dire que cette séparation entre travail manuel et intellectuel est dépassée et néfaste, il ne se passe rien", a dénoncé la sénatrice Margriet Hermans qui déposera, avec son collègue Paul Wille, une proposition de résolution sur le sujet.Lundi, la présidente du sp.a, Caroline Gennez, a elle aussi demandé qu'un statut unique soit mis au point au plus vite, qualifiant la distinction actuelle de "malhonnêteté sociale grossière". Cette prise de position des socialistes flamands a réjoui l'Open Vld qui attend leur soutien quand ses sénateurs déposeront leur proposition de résolution. Ils se montre d'autant plus satisfait que l'ex-ministre de l'Emploi, Peter Vanvelthoven, pourtant du sp.a, n'a pris aucune initiative dans ce domaine sous la précédente législature, a-t-il rappelé.

05 août 2008

La justice espagnole va poursuivre pour les violences au Tibet

La justice espagnole s'est déclaré mardi compétente pour instruire une plainte pour génocide déposée à Madrid contre sept responsables politiques et militaires chinois après la répression des troubles de la mi-mars au Tibet.
Cette plainte déposée le 9 juillet par le Comité de soutien au Tibet (CAT) et deux autres associations pro-tibétaines vise sept responsables chinois, dont le ministre chinois de la Défense, Liang Guanglie. La justice espagnole s'est reconnue en 2005 une compétence universelle en matière de génocide et de crimes contre l'Humanité, au motif que "le principe de juridiction universelle prime sur l'existence ou non d'intérêts nationaux". L'Audience nationale, le tribunal espagnol chargé des dossiers de crimes contre l'humanité et de génocide, indique dans ce document accepter sa compétence pour enquêter sur les faits dénoncés.

03 août 2008

La Wallonie, terre d'accueil pour un million de Flamands

Chaque année, de plus en plus de Flamands franchissent la frontière linguistique et s'installent en Wallonie, attirés par les prix de l'immobilier nettement plus intéressants. La Wallonie compterait même un million de Flamands, selon l'Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre, rapporte samedi La DH, qui pour le coup titre à la "Une" en néerlandais: Wallonië waar 1 miljoen Vlamingen thuis zijn.
Selon le quotidien, il y a chaque année de plus en plus de Flamands qui décident d'émigrer vers la Wallonie pour y trouver une habitation à un prix plus abordable qu'en Flandre, mais aussi un accueil et un environnement plus vert. Ainsi, à Jodoigne par exemple, on enregistre une augmentation annuelle de l'ordre de 10% de Flamands ayant décidé de s'y établir. En l'absence de recensement, il est difficile d'avancer un chiffre précis. Une étude de la Confédération flamande de l'immobilier (CIB) fait état de près de 250.000 Flamands ayant optés pour la Wallonie en 2006. Pour l'Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF), il y aurait même un million de Flamands installés en Wallonie ce qui, si on déduit le nombre d'étrangers, signifierait qu'un Wallon sur trois est...un Flamand, souligne le journal.

Vandenbroucke succède à Phlypo à la tête du Tec wallon

La Libre Belgique annonce samedi un changement à la Société régionale wallonne de transport (SRWT), qui chapeaute les cinq sociétés de transport en commun (Tec) de Wallonie, où Jean-Marc Vandenbroucke succède à Jean-Claude Phlypo.Conformément à une décision prise le 24 juillet, Jean-Marc Vandenbroucke, étiqueté cdH, prendra la place de Jean-Claude Phlypo (PS) le 1er janvier 2009 en tant qu'administrateur général de la SRWT. Ce dernier atteignant la limite d'âge. Jean-Marc Vandenbroucke, âgé de 54 ans, est, depuis 1990, administrateur général adjoint. Son adjoint sera Vincent Urbain, l'actuel directeur général des Tec Hainaut qui sera remplacé par son second, Arthur Gozée. Dès le 1er janvier, le conseil d'administration de la SRWT sera présidé par Carole Coune, 40 ans (PS), qui vient d'accéder à la présidence du SPF Mobilité et Transports, où elle remplacera Luc Boverie, secrétaire particulier du ministre André Antoine.