12 mai 2007

Michel attend le « signal »

MAJ12 mai 2007
Le Commissaire européen déboule dans la campagne : « Si l'électeur pense qu'on a besoin de moi en Belgique, qu'il me le fasse savoir. J'ai confiance. » La barre : plus de 100.000 voix. Entretien.
Quatrième étage, siège du MR, avenue de la Toison d'Or à Bruxelles, vendredi : Louis Michel est de retour. En congé de la Commission européenne, il entre en campagne...
Tous au MR se réjouissent de la victoire de Sarkozy en France. Et vous, l'homme du « libéralisme social » ?

Nicolas Sarkozy incarne à peu près toutes les valeurs du libéralisme qui sont aussi les miennes : il est favorable à l'économie de marché ; il veut remettre au goût du jour la valeur travail ; il n'a pas peur de poser des problèmes comme l'insécurité, et d'y répondre « aussi » par la répression. Nous avons des points de désaccord. Lui s'oppose à l'adhésion de la Turquie à l'Europe. Mais je peux me retrouver dans l'essentiel de son programme.
Il y a ceci fondamentalement : si l'on veut préserver et amplifier les protections sociales, financer les conditions de l'épanouissement individuel et collectif, il faut créer de la richesse. Et cela ne se fait pas par des incantations, mais en étant compétitifs, en soutenant les PME, en récompensant ceux qui veulent travailler plus.
Sarkozy en France, c'est la « droite », qui se revendique comme telle. Le MR est de droite ?
Il est libéral, humaniste et progressiste. Chez nous, il y a les réformateurs, qui veulent faire coller l'Etat à l'évolution de la société et du monde, et ceux qui s'arc-boutent sur un arrêt sur image civilisationnelle... Les socialistes. Ils ne forment plus un parti d'action. Ils parlent de rénovation depuis 20 ans et ils n'ont rien fait. En plus, ils ont un énorme problème par rapport à l'occupation du pouvoir. Ils sont devenus des « pouvoiristes ».
C'est l'angle d'attaque de votre campagne électorale ?
Il faut faire comprendre aux francophones que tant qu'ils ne changeront pas le centre de gravité politique, ils devront souffrir le conservatisme socialiste. Je le dis sans haine. Mais je me dois de dénoncer une sorte d'abus de position dominante du PS, qui ne lui permet pas de se rénover en interne ni d'offrir une perspective au peuple francophone.
Mais on est là dans une élection fédérale, les majorités francophones vont demeurer...
Jusqu'en 2009. C'est demain. J'ajoute que si le MR devenait la première force politique francophone, la Wallonie redeviendrait aussitôt un élément de consolidation de l'Etat belge. Aujourd'hui, le séparatisme de certains courants flamands est nourri par le comportement désastreux des socialistes au sud.
Vous ne dites pas qu'il faut renvoyer le PS dans l'opposition...
Je ne vais pas avoir l'arrogance insultante d'un Philippe Moureaux. Aux électeurs de décider.
Les sondages ne sont pas très favorables au MR...
On peut faire la différence en trente jours. La campagne sert à ça : faire comprendre aux francophones que s'ils veulent sauver la Wallonie, sauver Bruxelles et l'unité du pays, il faut sanctionner le PS, pour le MR.
Vous pouvez faire la différence ?
On me reconnaît quelques qualités de meneur de campagne.
Concrètement ?
Je vais écrire une « Lettre aux citoyens de mon pays », pour expliquer ce que les libéraux ont fait en termes de performances économiques, pour les indépendants, etc. Un livret tiré à 100.000 exemplaires. Et je serai partout sur le terrain, les marchés, dans les gares, les meetings...
Vous prenez ça comme une respiration par rapport à votre charge de Commissaire européen ?
Non. Je suis passionné par mon mandat européen. Mais je fais campagne comme on rend un service à son parti. Et à son pays. Je me sens un compatriote total des Flamands. Quand leurs intérêts sont en cause à l'étranger, j'y ai toujours été très attentif, comme je l'ai été pour les francophones. Je me sens profondément belge. Je défends avec une résistance tranquille les francophones, mais sans gesticulation communautaire ou linguistique.
Charles Michel, votre fils, a lancé qu'Elio Di Rupo était « onaanvaarbaar », inacceptable, comme Premier ministre...
Je ne prononce jamais d'exclusion contre personne. Mais il faut replacer ça dans le contexte du Premier mai. C'était une formule de style, qui exprime notre préférence pour Guy Verhofstadt ou pour tout libéral.
En déboulant comme ça dans la campagne, vous embarrassez Didier Reynders, non ?
Pas du tout. Didier est le patron du parti. Chaque fois que je fais une démarche, je l'appelle, je m'assure que cela ne gêne pas sa stratégie. Je suis parmi ses ouailles celui qui lui est le plus loyal.
Mais vous attirez les médias, vous allez donner, vous, le tempo de la campagne...
Je serai le répétiteur parfait de ce que Didier dira. Je suis son meilleur allié. Son soldat.
Vous maintenez qu'il vous avait proposé de tirer la liste du Sénat, la première place ?
Il m'a sollicité en me disant : « Serais-tu prêt à mener la liste du Sénat ? » J'ai refusé. Dans ce cas de figure, quel que soit le résultat que j'aurais fait, j'aurais dû par avance quitter la Commission européenne.
Quand on demande à Didier Reynders, il ne confirme pas.
Peut-être par déférence pour l'excellent Armand De Decker, qui mène l'équipe. Et vous croyez vraiment que si j'avais voulu être tête de liste, quelqu'un au MR aurait pu m'en empêcher ? Sauf, évidemment, si Didier avait choisi d'y aller. Sachez que je serai tête de liste aux Européennes en 2009. Qui va contester ça ?
En menant la liste du Sénat, vous ne laissiez aucun doute sur votre volonté de revenir sur la scène intérieure. En la poussant, vous laissez le jeu ouvert...
Non. Je ne le laisse pas ouvert. Je dis que ce que je souhaite, c'est que l'électeur m'envoie un signal clair : s'il pense que l'on a besoin de moi en Belgique, qu'il me le fasse savoir. Et j'ai confiance en lui.
Si le signal arrive, vous repartirez quand même à l'Europe ?
Non. Alors, je verrais avec Didier Reynders et avec mes amis comment il faut interpréter ce résultat. Ce qu'il implique comme prise de responsabilités. Je veux d'abord voir les résultats, et si l'électeur considère que je peux être plus utile en Belgique.
Vous pouvez situer ce résultat ?
Je me rends bien compte qu'en étant dernier effectif, je ne peux pas rééditer les exploits antérieurs, comme tête de liste. A partir de quel moment dirais-je que je suis content ? A 100.000 voix, j'estimerai que j'ai été très utile au MR. Si c'est nettement au-delà de ça, alors je commencerai à interpréter les choses, comme je vous l'ai dit, en termes de prise de responsabilités.
Pour quoi faire ?
Tout le monde connaît ma capacité à réunir les gens, les rapprocher, ma créativité, ce que j'avais réussi au gouvernement.
Vous n'excluez pas le 16.
Pourquoi voudriez-vous que quelqu'un dont tout le monde à peu près s'accorde à dire qu'il est Premier ministrable dise : « Non, ça, non... » Je n'exclus rien.
Donc vous l'envisagez.
Oui. Dans mon parti, nous avons une grande chance, deux personnalités peuvent accéder au « seize », et le premier choix du parti, c'est Didier Reynders. Si maintenant, pour certaines raisons, ce n'est pas possible, nous sommes deux, je l'ai dit.
Votre gouvernement idéal pour la Belgique ?
Je garde un bon souvenir de la coalition arc-en-ciel (libéraux, socialistes, écolos, NDLR).
Vous êtes parti en 2004 sur un tout gros différend avec Elio Di Rupo, qui a évincé le MR des majorités en Wallonie et à Bruxelles après les régionales, alors qu'il y avait un pacte entre vous...
Je ne suis pas un homme rancunier. J'ai été très déçu. Je croyais qu'il y avait avec lui une certaine proximité humaine. Souvent, j'essaie de comprendre pourquoi il a fait ça. Je ne comprends toujours pas. J'ai été un peu naïf.


"Les électeurs choisiront" (12/05/2007)
Lire aussi
"J'ai peur pour la Belgique" "J'irai où je suis le plus utile" http://www.dhnet.be/infos/belgique/article/172703/les-electeurs-choisiront.html


Depuis ce matin, Louis Michel est un commissaire européen en congé. Il est déjà entré dans la bagarre des législatives

Malgré les apparences, malgré la distance, Louis Michel, commissaire européen en congé depuis ce samedi et pour un mois, pense qu'il est demeuré un poids lourd de l'échiquier politique belge.
S'il ne l'avoue que du bout des lèvres, l'arène politique belge lui manque. Alors, il a décidé de remonter sur le ring. Le temps d'une campagne et puis s'en va ? Pas sûr.
"Je ne ferme aucune porte. Je ne veux pas me bloquer au lendemain du 10 juin. A priori, le 11 au matin, je retournerai à la commission. Mais, si je me présente aux élections législatives, c'est pour connaître l'avis des électeurs. Si je réalise un score appréciable, si la situation le demande, on verra..."
Un score appréciable ? "Il ne faut pas me demander de réaliser plus de 400.000 voix comme lorsque j'étais premier effectif. Je ne donnerai d'ailleurs pas d'indication chiffrée."
Si la situation le demande ? "Oui, si on devait se retrouver face à une forme d'embourbement. Si la situation demandait une valeur ajoutée particulière que je pourrais offrir ."
Bref, Louis Michel avance ses pions et fait offre de candidature... "si l'électeur le veut, si le parti le demande et si le pays en a besoin. Je veux aller là où je serai le plus utile".
Au 16 rue de la Loi ? "On n'est pas candidat au poste de Premier ministre", martèle-t-il.
D'autres n'ont pas hésité à déclarer ouvertement leur candidature... "C'est leur problème. Moi, ce que je veux, c'est que le MR réussisse un bon score. Je pense que nous pouvons vraiment le faire. Avec ce résultat, on pourra faire changer le centre de gravité de la Wallonie et de Bruxelles. En modifiant ce centre de gravité, on pourra condamner le PS à une vraie rénovation qu'il promet depuis 20 ans sans qu'on n'en voit jamais le début du commencement".
Ça y est, la bête politique est relancée. Prêt à rendre tous les coups, à en distribuer aussi quelques-uns le premier. "Je pense en effet qu'il serait intéressant que le PS sente qu'il y a une alternative à son abus de position dominante. D'ailleurs, cette alternative existe déjà aujourd'hui. Il faut pulvériser cette certitude du PS. "
Une manière de fermer la position à un futur accord avec les socialistes ? "Ce sont les électeurs qui définiront les contours de l'après 10 juin. Je n'ai jamais été partisan de la politique d'exclusion. Je laisse cela à Monsieur Moureaux qui lui décrète urbi et orbi ce qui peut ou ne peut pas être".
Le commissaire en vacances se lance alors dans un laïus sur les bienfaits du libéralisme qui "n'a rien à voir avec le capitalisme". Et ne lui dites pas que ce discours paraît plus axé qu'à droite aujourd'hui qu'hier. "Pas du tout. J'ai passé l'âge des calculs vulgaires. Je me répète, je veux aller là où je serai le plus utile et, non, je ne change pas de discours. J'ai toujours été convaincu que le libéralisme était porteur de bien-être pour le monde. La Belgique a progressé depuis notre arrivée au pouvoir en 1999. J'ai été, je suis et je resterai en accord avec le libéralisme historique, celui qui, de tout temps, a fait avancer le droit humain."
Pas de doute, Louis Michel n'est pas revenu pour faire de la figuration.
Hubert Leclercq
© La Dernière Heure 2007

10 mai 2007

Exception pour les ASBL politiques !

Le gouvernement a accepté des modifications légales sur les comptes des ASBL. Elles exemptent les partis politiques du dépôt obligatoire de leurs comptes. Une option maladroite à quelques semaines des élections...
BELGA
Les ASBL liées aux partis politiques et dont les comptes sont "consolidés" avec ceux-ci bénéficient depuis le début du mois d'avril d'une exonération relative au dépôt de leurs comptes, contrairement aux autres associations sans but lucratif.
C'est le résultat d'une modification de la loi sur la comptabilité des ASBL "passée" en 13 jours seulement, incluse dans un train de modifications techniques liées à une discussion sur le financement des partis. Le texte a été publié au "Moniteur belge" du 28 mars dernier. Veut-on opacifier les comptes de ces associations ? "Ce n'est sans doute pas le but de cette opération, mais c'est en tout cas très maladroit" , nous explique Fernand Maillard, réviseur d'entreprises, qui s'apprête à publier dans la revue "ASBL Actualités" un article détaillant cette modification de la loi sur la comptabilité associative. Celui-ci nous explique, en outre, que "cette modification de la loi est manifestement intervenue sans l'aval de l'Institut des Réviseurs d'entreprises et de la Commission des normes comptables, ce dernier organe ayant compétence légale d'avis en la matière. Cela intervient à un moment où le législateur tend à établir un régime comptable commun pour tous et où la Commission des normes comptables prêche pour des dérogations limitées à des cas vraiment particuliers. En plus il faut noter que la modification législative soustrait ces associations de l'application du droit comptable ASBL pour les rattacher au droit comptable des sociétés et ce avec effet immédiat, alors que les associations avaient entre-temps adapté leur comptabilité depuis 2006 au nouveau droit des ASBL... Cela fait pour le moins un peu désordre !".
Cette modification est passée inaperçue, dans les dernières lignes d'un texte très technique, au sein des "dispositions transitoires et finales", dans l'article 19 modifiant la loi du 27 juin 1921 sur les associations. Les motifs ? "Ils sont peu convaincants , nous assure encore ce spécialiste des comptes des associations. On a évoqué la difficulté pour les partis concernés de synthétiser l'information relative à une série d'associations - plusieurs dizaines quelquefois - pour l'établissement de comptes consolidés, et le coût, mais c'est le cas de toutes les associations !" La loi sur la comptabilité des ASBL résulte elle-même d'un long travail d'affinage législatif qui avait abouti en mai 2002. On se souviendra que les ASBL doivent, depuis l'exercice 2006, établir une comptabilité et déposer leurs comptes, soit au greffe du tribunal de l'arrondissement dont elles dépendent, soit à la Banque nationale, selon leur chiffre d'affaires, leur bilan, ou le nombre de personnel employé. L'application de cette loi avait d'ailleurs été reportée d'un an en 2005 par la ministre de la Justice pour laisser le temps aux associations de mettre en ordre leurs statuts et de modifier leur organisation comptable. Mais jamais il n'avait été prévu d'exonérer certains secteurs d'activité de leurs obligations légales. Or, c'est maintenant chose faite ! Veut-on cacher quelque chose de gênant sur le financement des partis ? "Je ne crois pas , explique encore Fernand Maillard. En effet, les comptes de ces ASBL doivent de toute manière être soumis à un réviseur d'entreprises, et les comptes consolidés font l'objet annuellement d'un dépôt auprès de la Commission de contrôle des dépenses électorales."

Deux poids, deux mesures ?
C'est Herman De Croo (VLD), président de la Chambre, auteur de la proposition, qui a ajouté cette disposition modifiant la loi sur les ASBL à l'ensemble portant sur les dépenses électorales et le financement des partis.
Celui-ci justifie son intervention en évoquant que la loi du 4 juillet 1989 offre déjà une transparence satisfaisante sur les comptes des partis.
Il est vrai que cette loi s'applique aussi aux associations de fait, forme préférée par certains partis politiques à l'ASBL.
Il assure aussi que "l'exclusion des partis politiques du champ d'application de l'article 17, paragraphes 2 et 3, n'est pas synonyme d'un régime plus souple et plus avantageux pour les partis politiques et leurs composantes, mais soumet au contraire ces derniers à une réglementation plus sévère" .
Pour l'avocat Christophe Boeraeve, auteur de plusieurs ouvrages sur les ASBL, "la loi de 2002 sur les ASBL prévoit le principe d'une éventuelle comptabilité équivalente imposée par un pouvoir public, pour qu'il n'y ait pas de double comptabilité. Mais en laissant ce choix aux administrateurs pour certains secteurs d'activité. Ici, le législateur décide pour une catégorie bien spécifique. En outre, les modifications excluent aussi l'obligation de dépôt des comptes à la BNB, alors que ces ASBL dépendent de l'argent public !".
Mais la loi est passée... " Imposons alors la présence d'administrateurs indépendants dans ces ASBL, pour que le public ait un droit de regard indirect sur ces comptes !", propose maître Boeraeve...

Enquêter sur les sabotages dans la lutte contre la fraude

14 "chasseurs de fraudes" et 5 parlementaires demandent un "engagement public" de tous les partis pour la création, après les élections, d'une commission d'enquête parlementaire. Celle-ci devra essayer de comprendre pourquoi les poursuites engagées dans le cadre d'importantes fraudes fiscales échouent "systématiquement", écrit ce vendredi la presse flamande.L'appel a été lancé par une douzaine de membres de l'inspection spéciale des impôts et d'autres services fiscaux qui ont été impliqués ces 15 dernières années dans tous les grands dossiers, tels que KB Lux et l'affaire Didier Pineau-Valencienne. Chacun de ces dossiers portent sur des centaines de millions d'euros mais après des années d'enquête, les condamnations restent rares.Des enquêteurs insatisfaits de la situation actuelle ont donc décidé de remettre une pétition rédigée par eux-mêmes et 5 parlementaires. L'appel a été envoyé cette semaine à tous les présidents de partis, sauf le Vlaams Belang. (belga)

08 mai 2007

Le budget consacré au nettoyage des routes passe de 5 à 16 millions

Plus de moyens pour la propreté en Wallonie (08/05/2007)

Le dispositif propreté déployé hier matin par le MET, sous le pont de l'autoroute A501 et sur les bretelles d'accès à l'E42, à La Louvière, était impressionnant. Trop pour ne pas être -sérieusement- lié à la campagne électorale. Devant les caméras, Elio Di Rupo et Michel Daerden ont sorti les mains de leurs poches (au propre et au figuré) pour dévoiler les nouveaux moyens humains, matériels et financiers que la Région consacrera à la propreté en 2007. Des mesures prises le 1er mars dernier.

Ainsi, deux cents nouveaux agents PTP ont été engagés. 168 d'entre-eux seront affectés au nettoyage des 7.600 kilomètres de routes et autoroutes wallonnes, ainsi qu'à l'entretien des parkings. Le reste sera affecté aux voies hydrauliques. Finies donc les interventions ponctuelles. Ces hommes seront exclusivement affectés à la propreté du réseau.

Par ailleurs, le MET a fait l'acquisition de trois nouvelles balayeuses SK 6000 capables de balayer, aspirer, désherber, karchériser les bermes centrales. Elles seront mises en service en septembre. L'une d'elle, était en démonstration lundi à La Louvière. Son coût : 200.000 euros.

"Si avec ça, on n'y arrive pas, on va en pleurer", ironise Michel Daerden. Il faut écrire qu'en 2007, ce ne seront pas moins de 16,478 millions d'euros que le gouvernement wallon consacrera à la propreté de l'ensemble du réseau. Soit un peu plus de trois fois plus qu'en 2006 (5.107.000 euros).

Dans le même temps, l'action de la police domaniale devrait être renforcée. Une dizaine d'agents ont été engagés qui auront exclusivement pour mission la répression des infractions liées au jet/dépôt de détritus sur la voie publique.

Un projet de réforme sera présenté fin mai pour renforcer leur pouvoir d'intervention. Ils pourront exiger la carte d'identité des fraudeurs, fouiller le coffre d'un véhicule, ou recourir à la police en cas de refus d'obtempération.

Ces mesures seront accompagnées d'une campagne de sensibilisation à l'attention des usagers. Baptisées le nettoyage des routes, ça coûte un pont, elles viseront à doper l'attractivité touristique de la région. Et à la rendre plus propre...





F. Sch.

© La Dernière Heure 2007

Inauguration du premier parc éolien en Hainaut

Inauguration du premier parc éolien en Hainaut

La société Ventis a inauguré, en présence du ministre wallon en charge de l'Energie, André Antoine (CDH), le premier parc d'éoliennes du Hainaut, dont trois sont implantées sur le territoire de Quiévrain et une sur Dour. Plusieurs centaines de personnes ont pris part à l'événement festif.
Ce parc éolien, dont l'investissement total est de 10,5 millions d'euros, permettra d'éviter annuellement l'émission de 8.000 tonnes de CO2, soit l'équivalent de ce que générerait une voiture parcourant 90 millions de kilomètres.
Le 4 avril dernier, le ministre wallon de l'Economie et de l'Emploi, Jean-Claude Marcourt (PS) et l'administrateur-délégué de la société tournaisienne « Enairgie du Hainaut », (émanation de Ventis), Pierre Mat, avaient signé, à Quiévrain, une convention d'octroi d'un million d'euros de la Région wallonne, comme aide à l'investissement.

La Wallonie compte aujourd'hui 58 éoliennes installées et des permis ont été octroyés pour 87 éoliennes supplémentaires, a pour sa part indiqué le ministre Antoine.
Les parcs actuellement installés permettent d'éviter 90.000 tonnes de CO2 par an, et le chiffre est de plus de 230.000 tonnes par an pour les parcs autorisés. Les parcs déjà en fonctionnement et ceux qui ont obtenu les permis représentent respectivement la consommation de 55.000 et 146.000 ménages, a précisé André Antoine.
Par ailleurs, le nombre de certificats verts délivrés aux producteurs d'énergies renouvelables a augmenté de plus de 40 % de 2005 à 2006.
Pour rappel, l'objectif du gouvernement wallon en matière d'électricité verte est d'attendre un quota de 12 % en 2012.

Quiévrain
Inauguration ce vendredi du premier parc hainuyer. Une grande fête populaire en l'honneur des quatre premières éoliennes du Haut de la Sense.

04 mai 2007
Benoît Mat met la dernière touche. Le cofondateur (avec son frère Pierre) de la société Ventis place les affichettes à l'entrée du site, informant de l'existence de navettes qui effectueront des allers et retours incessants depuis la place d'Elouges et le zoning de la sucrerie, à Quiévrain. Car ce vendredi, dès 16 heures, c'est la grande inauguration. Un millier de personnes sont attendues sur le « Champ du Haut de la Sense ».
C'est là, à une altitude de 45 à 60 mètres au-dessus du niveau de la mer, que quatre éoliennes ont poussé depuis l'été 2006. Leurs pales tournent depuis quelques semaines déjà, injectant leur électricité verte sur le réseau, l'équivalent de la consommation de 6.000 ménages. Grâce à elles, c'est une économie de 8.000 tonnes de gaz carbonique par an, soit la pollution produite par 90 millions de kilomètres parcourus en voiture, qui est réalisée ! Par les temps de réchauffement climatique qui courent, ça se prend...

Ces éoliennes, les premières à fouetter la bise en Hainaut, ont suscité le débat et l'interrogation, d'abord ; puis, très vite, sont parvenues à attirer la curiosité et la sympathie. Pendant les travaux, et encore maintenant, nombreux sont les promeneurs à venir voir de plus près ces intrigantes hélices.
Pour marquer le coup, les frères Mat, patrons de la société de développement de ce projet porté depuis 2002, ont donc décidé d'organiser une inauguration tous publics. De nombreux politiques sont attendus mais aussi tous les riverains des communes voisines. « Nous tenons à ce que cette fête soit la plus populaire possible », insistent Benoît et Pierre Mat. Il y aura donc des discours mais aussi du jazz et une buvette. Tout un chacun pourra découvrir de plus près ces dynamos géantes, semées pile à l'endroit où jadis le moulin à vent d'Elouges barrait le paysage.
Ce vendredi donc, dès 16 h, on expliquera aux visiteurs ce que ces éoliennes ont dans le ventre. On leur dira que dès que le vent souffle à 9 km/h, les trois pales orientables de 39 mètres en fibre de verre et résine époxy s'actionnent au bout du mât, à plus de 98 mètres de haut. Un spectacle silencieux et impressionnant.

La santé mentale

La Belgique devrait mieux s'occuper de la santé mentale

Les pouvoirs publics devraient intervenir pour gérer plus activement les problèmes de santé mentale, selon deux études menées à la Faculté de Médecine de l'Université catholique de Louvain.
L'une concerne l'influence du changement des conditions de vie sociales et économiques sur le risque de dépression, l'autre a pour objet les motifs de la mise en observation sous contrainte en psychiatrie.
La première, dirigée par Vincent Lorant, professeur à l'Ecole de santé publique de l'UCL, en collaboration avec l'ULg, a été menée entre 1992 et 1999 sur un échantillon de 11.909 personnes, représentatif de la population belge. Durant ces sept années, 17,3% des personnes suivies ont connu au moins un épisode dépressif.


Si l'on savait déjà que les catégories sociales défavorisées encourent 80% de risques en plus d'être victimes d'une dépression, l'étude de l'UCL révèle que des difficultés matérielles pendant une année augmentent le risque de dépression, de même qu'un changement du statut matrimonial, comme par exemple une séparation ou une rupture.
Il apparaît à ce propos que les femmes sont davantage concernées que les hommes: elles risquent plus d'être touchées par la dépression en cas de difficultés économiques ou sociales. Par ailleurs, une amélioration de la situation a un impact moindre qu'une détérioration des conditions de vie. Autrement dit, il est plus difficile de remonter la pente après une dépression.
Une aide aux femmes
Dès lors, le Pr. Lorant plaide pour une identification des facteurs qui entrent en jeu afin de mieux cibler les populations à risque. En outre, une aide économique à court terme permettrait de contrer les inégalités de santé.
Il propose également d'améliorer les services aux femmes issues d'un milieu socio-économique défavorisé et actives sur le marché du travail (crèches, accompagnement, etc.), de mettre en place un système d'éducation pré-scolaire pour les enfants de parents moins favorisés ainsi qu'une campagne d'information pour déstigmatiser la maladie mentale.
La seconde recherche, effectuée sous la direction du professeur Vincent Dubois, responsable de la psychiatrie adulte aux Cliniques Saint-Luc, visait à examiner les motifs de la mise en observation sous contrainte en psychiatrie.
La loi de 1990, qui a pour but initial de protéger les malades mentaux contre les abus de la colocation, établit quatre critères permettant de traiter un patient contre sa volonté: l'existence d'une maladie mentale, la dangerosité de la personne pour elle-même ou les autres, le refus de soins et l'absence d'une autre solution moins contraignante.
"On dénombre chaque année, à Bruxelles, entre 1.200 et 1.600 demandes d'expertises en urgence introduites par le procureur du Roi, et celles-ci sont en augmentation. Le Service psychiatrie des Cliniques universitaires Saint-Luc en traite environ 400. Plus de la moitié ne donnent pas lieu à une mise en observation, c'est-à-dire aux soins contraints pendant 40 jours", a expliqué le Pr. Dubois, qui a menée son étude auprès de 346 cas en 2004.
Il apparaît que les critères ayant le plus de poids sont ceux du refus de soin et de l'absence d'alternative, alors que ceux-ci ne sont pas liés à la personne elle-même mais plutôt à la capacité du système de les prendre en charge. D'autre part, on constate que la privation de liberté est surtout demandée lorsqu'il s'agit de pathologies lourdes, de personnes d'origine étrangère et de populations moins favorisées.
"Les patients les plus difficiles et les plus vulnérables sont considérés comme devant être mis en observation car le système de soins n'offre pas d'alternative", a regretté le M.Dubois.
(D'après Belga)

07 mai 2007

Ségo - Sarko

Didier Reynders fier de son ami (07/05/2007)
Lire aussi Président!

Le ministre des Finances est réjoui de voir que Nicolas Sarkozy fait de l'Europe une priorité
Envoyé spécial en France Vincent Schmidt
PARIS Parmi les personnalités qui avaient pris place salle Gaveau, Didier Reynders, ami de Nicolas Sarkozy, n'était pas le dernier à se réjouir de cette victoire. "C'est une excellente chose pour la France, mais également pour l'Europe. Cette victoire est importante pour nous également, car nous avions fait campagne auprès des Français de Belgique."
Didier Reynders avouait également attendre de Nicolas Sarkozy qu'il mette en oeuvre les promesses formulées durant sa campagne, sans en douter cependant. "À ce titre, je suis très heureux de l'avoir entendu répéter ce soir que l'Europe était une de ses priorités. Il a également fait de l'environnement le premier dossier auquel il s'attaquerait et n'a pas hésité à lancer un message aux Américains pour qu'ils s'engagent à ne plus tourner le dos au protocole de Kyoto."
Le ministre des Finances ne s'attend cependant pas à une rupture aussi radicale avec Jacques Chirac que l'on peut supposer. "Jacques Chirac avait déjà un engagement très fort sur le plan européen. Nicolas Sarkozy ne fera que poursuivre son oeuvre. Je pense également que la longue amitié entre la Belgique et la France ne sera que renforcée avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence."
"J'espère d'ailleurs qu'il prendra rapidement le chemin de Bruxelles pour le confirmer."
V. S.
© La Dernière Heure 2007
Félicitations de Verhofstadt, Elio Di Rupo "prend acte"
BRUXELLES Le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, a téléphoné dimanche soir à Nicolas Sarkozy pour le féliciter. C'est ce qu'a annoncé le porte-parole du Premier ministre, Didier Seeuws. "M. Verhofstadt souhaite au prochain président français beaucoup de succès dans sa nouvelle fonction et il l'invite à effectuer le plus rapidement possible une visite à notre pays et aux institutions européennes", a-t-il précisé. Le Premier ministre belge a aussi fait part de son espoir de poursuivre l'excellente collaboration de ces dernières années avec la France, sur le plan bilatéral et dans le cadre européen.
De son côté, Elio Di Rupo "prend acte du choix posé par les électeurs français" et souligne que la mobilisation citoyenne importante "constitue un signal fort". Le président du PS note particulièrement "l'implication des jeunes qui ont fait entendre leur voix". Il ajoute que, "incontestablement, Ségolène Royal aura réussi à mobiliser ces jeunes et à les intéresser à la politique". Elio Di Rupo conclut sur l'impact de l'élection présidentielle sur la Belgique et l'Europe. "En ce qui concerne les Belges, le choix des Français se répercutera très certainement dans les orientations très libérales qui risquent d'être prises au niveau européen", prévient-il.
Le président des États-Unis George W. Bush a appelé dimanche Nicolas Sarkozy pour le féliciter, a annoncé un porte-parole de la Maison-Blanche. "Le président Bush a hâte de travailler avec le président élu Sarkozy pour la poursuite de notre alliance solide", a dit Gordon Johndroe. "Les États-Unis et la France sont des alliés historiques et des partenaires."
L'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing a lui aussi adressé ses "chaleureuses félicitations" à Nicolas Sarkozy pour son élection "qui couronne" sa "courageuse et brillante campagne". "Je forme des souhaits pour que votre action engage fermement notre pays sur la voie de la modernisation dont il a un urgent besoin après vingt-cinq années de contradictions et d'immobilisme, et le conduise à retrouver la mission fondatrice de la France pour l'union de l'Europe", explique M. Giscard d'Estaing.
Jacques Chirac a appelé Nicolas Sarkozy au téléphone dimanche soir pour le féliciter. "Le président de la République a appelé M. Nicolas Sarkozy pour le féliciter et former des voeux pour la réussite de sa mission au service des Françaises et des Français", a fait savoir la présidence de la République.
Le prochain président français mènera une politique plus équilibrée au Proche-Orient, a estimé dimanche soir un porte-parole du gouvernement israélien, Avi Pazner. "Il (Sarkozy) va mener une politique plus équilibrée au Proche-Orient. C'est un ami d'Israël", a déclaré M. Pazner, un ancien ambassadeur à Paris. "Il a dit que sa visite au Mémorial Yad Vashem (sur la Shoah) à Jérusalem avait été un tournant dans sa vie", a-t-il ajouté. M. Pazner a par ailleurs estimé que "les Français ont voté pour le changement [...] M. Sarkozy n'est pas un extrémiste, mais un représentant de la droite modérée, et il poursuivra la politique positive que M. Chirac a menée s'agissant de la communauté juive française."
Enfin, le chef du gouvernement italien de centre gauche, Romano Prodi, a félicité "amicalement et affectueusement" dimanche Nicolas Sarkozy pour "sa belle victoire" à l'élection présidentielle. "Cher Nicolas, je désire te faire parvenir mes félicitations les plus sincères, amicales et affectueuses pour ta belle victoire électorale et pour ta nomination à la présidence de la République française", écrit M. Prodi dans son message à M. Sarkozy.José Luis, Angela et les autres
PARIS Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a présenté dimanche soir ses "plus sincères félicitations" à Nicolas Sarkozy. M. Zapatero, qui allait appeler M. Sarkozy au téléphone dans la soirée pour le féliciter de vive voix, a estimé qu'il incarnait "une droite ouverte et moderne capable de canaliser les désirs de changement d'un pays appelé à retrouver sa confiance en lui et à continuer à faire partie de la locomotive de l'Europe". "Il a démontré qu'il était un homme politique solide et que son style et ses propositions avaient convaincu la majorité des Français", a ajouté M. Zapatero.
La chancelière allemande Angela Merkel a félicité dimanche Nicolas Sarkozy pour sa victoire, se déclarant certaine qu'avec lui "l'amitié franco-allemande" continuerait à "être le fondement" permettant d'"assurer durablement paix, démocratie et bien-être en Europe". "La chancelière félicite chaleureusement Nicolas Sarkozy pour sa victoire convaincante aux élections présidentielles françaises. Elle souhaite au vainqueur beaucoup de chance et de succès dans l'exercice de ses fonctions de responsabilité", a indiqué un communiqué gouvernemental.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a salué dimanche la victoire de Nicolas Sarkozy auquel il fait "toute confiance" pour "exercer un rôle moteur" afin de résoudre notamment la crise institutionnelle causée par le rejet de la Constitution européenne.
Enfin, le Premier ministre britannique Tony Blair a téléphoné dimanche à Nicolas Sarkozy afin de le féliciter pour sa victoire.
© La Dernière Heure 2007

Les vrais comptes de l'élection présidentielle
Le prochain président de la République aura dépensé seize fois moins que le futur successeur de Georges Bush à la Maison-Blanche.

CETTE élection présidentielle va rester dans l'histoire. Pour son taux de participation lors d'un premier tour, pour la qualification inédite d'une femme au deuxième tour, pour l'élection du premier président né après guerre... mais pas pour les dépenses.
Pour cause de plafonnement (depuis la loi du 11 mars 1988) et de très mauvais score des petits candidats - en restant en dessous de 5 % des voix, ils ne seront pas remboursés au-delà de 808 300 euros -, 2007 devrait être un cru moins cher que prévu pour les finances publiques. Certes, la loi de finances a envisagé 231 millions d'euros (contre 200,5 millions en 2002), soit 5,50 euros par électeur. Mais c'était avant de connaître le nombre de candidats et surtout leur score. Chacun des douze concurrents (y compris le vainqueur) a maintenant jusqu'au 1er juillet pour clôturer ses comptes, licencier ses salariés, rendre les clés de son QG et déposer ses comptes à la Commission de contrôle. L'addition sera moins salée que prévu, mais il ne faut pas oublier que le coût d'une présidentielle a été multiplié par cinq depuis 1981. « En 1988, pour Chirac, j'avais organisé des meetings incroyables avec trois plateaux, de la musique live et de multiples interventions », se souvient, nostalgique, le publicitaire Thierry Saussez.
200 000 euros de loyer
Les deux finalistes à la présidentielle de 2007 auront dépensé chacun 21,6 millions d'euros (dont 16 millions au premier tour). Dépenses plafonnées, dont la moitié leur sera remboursée par l'État. C'est beaucoup, mais on reste très loin du ticket d'entrée à la Maison-Blanche en 2008 : 370 millions d'euros. Traditionnellement, le premier poste budgétaire d'une campagne est constitué par les réunions publiques. « Sur les 20 millions d'euros de notre budget, nous consacrons 11 millions d'euros rien qu'aux meetings, souligne Éric Woerth, le trésorier de la campagne de l'UMP. L'autre moitié des dépenses de l'UMP englobe les tracts et diverses affiches, les frais de personnels et la location du QG de campagne. « Le loyer de notre siège (1 100 m²) s'élève à 200 000 euros. Nous avons signé un bail à une société immobilière qui s'achève fin mai », ajoute Éric Woerth. C'est dix fois moins que le budget consacré aux affiches, tracts et imprimés : 2,5 millions d'euros. Dernier gros poste : un million d'euros pour l'embauche de 60 équivalents pleins-temps « pour faire tourner la boutique ».
Chez Ségolène Royal, la location du QG de campagne au 282 du boulevard Saint-Germain à Paris et les frais de personnel avoisinent les 2 millions d'euros. Une somme à laquelle il faut ajouter 4 millions d'euros pour les tracts et affiches dont 1 million d'euros pour le seul « pacte présidentiel », document de 24 pages tiré à 12 millions d'exemplaires. Comme à l'UMP, le premier poste de dépenses est celui des meetings. « Ces grands événements ont constitué une grande nouveauté de la campagne, tout comme les petits événements lourds de sens, comme la promenade au Mont-Saint-Michel », analyse Stéphane Fouks, coprésident d'Euro RSCG Worldwide. Un compliment de l'ancien conseiller de Jospin en 2002 : « La campagne sarkozienne a été très professionnelle. » Enfin, l'outil Internet a permis de limiter certains coûts. Par exemple, « les études qualitatives, ces réunions d'électeurs où l'on teste des formules et des idées nouvelles, comme la critique de Mai 68 par Sarkozy, ont souvent été réalisées en ligne », témoigne l'expert en communication Jean-Louis Missika. Mais, comme le souligne l'historien Max Gallo, « malgré la haute technologie des armes, on égorge toujours à la guerre. Malgré les blogs, il faut serrer des mains et parler aux électeurs pour être élu ».

En complément Le grand rassemblement de l'UMP à Bercy a coûté 500 000 euros Des sommes modestes pour s'affronter sur Internet 60 000 euros de produits dérivés à l'UMP


Ségo n'a pas désarçonné Sarko
Sarkozy maître du débat suivi, hier soir, par plus de 20 millions de téléspectateurs. Même en cognant, Royal n'est jamais parvenue à le déstabiliser. L'élection paraît jouée alors que le centriste Bayrou a annoncé ce jeudi qu'il ne votera pas Sarkozy.

Retrouvez ici le texte intégral du débat d'hier soir

Bayrou ne votera pas pour Sarkozy
Le leader centriste François Bayrou a affirmé qu'il ne votera pas pour le candidat de droite Nicolas Sarkozy au second tour dimanche de la présidentielle française, sans dire pour autant ce qu'il fera, dans une déclaration au journal "Le Monde" publié ce jeudi. Cette déclaration, au lendemain du duel télévisé ayant opposé M. Sarkozy à sa challenger socialiste Ségolène Royal, était particulièrement attendue dans la mesure où l'attitude des 6,8 millions d'électeurs du 1er tour de M. Bayrou est considérée comme une des clés du scrutin.
Arrivé troisième du 1er tour avec 18,57% des voix, il avait laissé entendre, le 25 avril, qu'il ne voterait pas pour M. Sarkozy, mais sans l'annoncer explicitement.
(D'après AFP)

D'emblée, Ségolène Royal a attaqué. Multipliant les piques, frénétiquement, comme on agite une muleta. Mais jamais Nicolas Sarkozy n'a vu rouge. A aucun moment il n'a même eu besoin de ruer contre la « torrera ». Le candidat de l'UMP a largement dominé la confrontation. La voie paraît désormais dégagée pour la droite. Nicolas Sarkozy peut rêver de succéder à Jacques Chirac.
Maîtrise des dossiers, aisance dans la réplique, sang froid dans le déroulé du programme : Nicolas Sarkozy l'a emporté sur tous les tableaux.
En tailleur noir et chemisier blanc, Ségolène Royal avait voulu jouer la solennité. Incarner la stature présidentielle que beaucoup lui contestent depuis le début de sa campagne. Mais elle n'aura pas vraiment convaincu. Plusieurs fois elle a été mise en difficulté. « Je veux être la présidente de ce qui marche », a-t-elle risqué. Avant de se faire moucher. « Eh bien moi je veux être le président de ce qui ne marche pas », a répliqué, sur du velours, Nicolas Sarkozy. « C'est pour régler les problèmes qu'on cherche à être élu ».
La stratégie obsessionnelle de Ségolène Royal - attaquer son adversaire sur son bilan et le pousser à tout prix à sortir de ses gonds - n'a pas fonctionné. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir tout tenté. Insécurité, dossiers économiques, sujets de société: la candidate socialiste a sans cesse cherché à pousser le candidat de l'UMP dans ses retranchements. « Pourquoi n'avez vous pas fait cette loi sur les multirédivistes que vous proposez aujourd'hui alors que vous étiez au pouvoir ? » « Pourquoi n'avez-vous pas abrogé la loi sur les trente-cinq heures ? Parce que vous saviez que c'était une loi de progrès », a-t-elle cogné.
Mais Nicolas Sarkozy a soigneusement évité le piège et cassé la tactique de son adversaire en assumant d'emblée son bilan tout en jouant la modestie, en reconnaissant qu'il aurait pu mieux faire. « En matière de délinquance, tout n'a pas été réussi », a-t-il admis. « Mais avec le même appareil statistique, sous les cinq ans de gouvernement Jospin , la délinquance a augmenté de 18 % alors que depuis cinq ans elle a baissé de 10 %. Je ne dis pas que tout est résolu. Mais c'est suffisant pour ne pas partir en courant quand on évoque le bilan ».
Nicolas Sarkozy a réussi la performance d'inverser les fondamentaux. Lui, dont le principal talon d'Achille a toujours été son propre caractère, est apparu plus posé que celle qui avait fait de sa capacité d'écoute l'atout maître de sa campagne. Un comble ! Alors que Nicolas Sarkozy évoquait la note favorable qu'il avait reçu de l'institut d'expertise économique « Rexecode » pour son projet de relance de la croissance, Ségolène Royal s'est soudain emportée. « C'est l'institut du Medef ! » Avant d'être une nouvelle fois renvoyée dans les cordes. « Pourquoi traitez-vous avec ironie celui qui n'a pas la même idée que vous ? Moi, j'attache du prix à vos réponses. Je ne dis pas que c'est stupide » .
Même passe d'arme sur les droits opposables que veut favoriser Nicolas Sarkozy. « Vous croyez que les tribunaux n'ont que ça à faire ? », pique Ségolène Royal. La réponse est d'autant plus cinglante qu'elle est prononcée posément. « Vous n'avez pas besoin d'être méprisante pour être brillante ».
Jusque dans les dernières minutes du débat, Ségolène Royal se jette avec passion dans le combat. Quand Nicolas Sarkozy en vient à évoquer la question de la scolarisation des enfants handicapés, elle explose. « On atteint le sommet de l'immoralité politique ! », s'emporte-t-elle. « Votre gouvernement a supprimé 7.000 postes d'auxiliaires d'éducation ! Et de retourner le slogan de son adversaire : « Non, monsieur Sarkozy, tout n'est pas possible ! » Le candidat de l'UMP exulte, visiblement convaincu de tenir là le dérapage décisif. « Etre président de la république, cela nécessite de ne pas s'emporter. Et de porter l'estocade, comme un clin d'oeil au coup de sabre de Giscard sur le « monopole du coeur », qui avait permis à VGE de l'emporter sur Mitterrand en 1974. « La question du handicap, ce n'est pas votre monopole ! »
Nicolas Sarkozy aura donc respecté sa feuille de route. Marcher droit, dérouler son programme et sa vision de la société sans jamais sortir des clous. Une stratégie dictée par sa position de favori. Dans ce débat, il n'avait rien à gagner. Juste à arrondir son image, à prouver qu'il pouvait être courtois et qu'il était en mesure de garder son sang-froid même dans les moments de grande tension. En deux mots, il lui fallait prouver qu'il était « taillé pour le job » présidentiel.
Ségolène Royal n'avait pas d'autre choix que de frapper fort. C'était le dernier moyen pour elle de tenter d'inverser la tendance. Depuis son investiture, en janvier dernier, Nicolas Sarkozy n'a jamais cessé de faire la course entête. Et la façon dont le candidat de l'UMP a franchi le premier tour, le 22 avril, a encore renforcé sa position de favori. Avec 31 % des voix, soit 5 points de plus que son adversaire, la dynamique est dans son camp...
Ségolène Royal voulait démentir les lois de l'arithmétique. Avec une gauche historiquement basse (36 % seulement) et avec une tentative de séduction du centre qui n'a sans doute que partiellement réussi (les sondages lui prêtent un meilleur report des voix bayroutistes que son adversaire, mais l'écart n'est pas décisif), elle partait avec un sérieux retard mais voulait croire encore que l'Histoire était en marche et que c'est son visage qui s'afficherait dimanche soir à 20 heures sur les écrans de télé.
Les premiers sondages le diront. Mais il se pourrait bien qu'hier soir elle ait condamné son ambition.
Quelques moments forts du débat
Ségolène Royal
Sur la délinquance sexuelle
« Rien de génétique »
La candidate socialiste n'a pas manqué de rappeler à son adversaire ses propos controversés sur les pédophiles : « Je voudrais revenir sur la délinquance sexuelle - qui vous en conviendrez avec moi, n'a rien de génétique... » Nicolas Sarkozy n'a pas réagi à cette allusion.
Nicolas Sarkozy
Evoquant une proposition de François Hollande
« Ça ne vous engage pas ? »
Nicolas Sarkozy a évoqué une proposition fiscale de François Hollande, patron du PS et compagnon de Ségolène Royal. Réplique de la candidate : « Vous ferez un débat avec François Hollande quand vous le souhaiterez ». Retour de service de Sarkozy : « Vous n'êtes pas concernée ? Ça ne vous
regarde pas ? ». Le « non » de Ségolène Royal a provoqué une formule de son adversaire : « Il sera content de l'apprendre. J'aurai facilité cette part de dialogue ».
Ségolène Royal
Lors d'un échange direct avec son adversaire
« Ma liberté de parole »
Nicolas Sarkozy : « Vous avez une capacité à sauter d'un sujet à l'autre avec des généralités ! »
Ségolène Royal : « J'ai ma liberté de parole et vous la vôtre... »
Nicolas Sarkozy
La passe d'armes à propos des handicapés
« Je ne me serais jamais permis... »
Le ton est monté à propos de la place des personnes handicapées dans la société. Ségolène Royal s'est montrée extrêmement critique à l'égard de son opposant : « Je ne suis pas énervée. Je suis en colère. Il y a des colères que j'aurai encore quand je serai présidente ». Mais Nicolas Sarkozy n'a pas laissé passer l'occasion : « Je ne me serais jamais permis de parler de vous comme ça ». Ségolène Royal : « Parce que je ne mens pas ! »

Dialogue de sourds entre PS et MR

Débat des présidents de parti: rien de neuf


Le débat entre les présidents des quatre formations politiques démocratiques francophones invités dimanche de l'émission Mise au Point de la RTBF n'a rien apporté de neuf si ce n'est que MR et cdH ne s'aiment pas du tout et que PS et MR continuent à se lancer de petites piques sans trop de méchanceté. Dans ce jeu, Ecolo reste au balcon en continue à dire qu'il est le seul garant de l'attention que le futur gouvernement accordera à l'environnement. Elio Di Rupo (PS), Didier Reynders (MR), Joëlle Milquet (cdH) et Jean-Michel Javaux (ECOLO) se sont retrouvés autour d'une même table dimanche pour un débat des présidents de partis en vue des élections du 10 juin. Chacun a eu l'occasion d'y mettre en évidence certains des points de son progrmme mais ceux-ci sont tous connus puisque les partis les ont rendus publics au cours des derniers jours. Didier Reynders a répété qu'il voulait déplacer le centre de gravité politique. "Je respecte le projet du PS mais je ne le partage pas", a-t-il dit. "Le seul programme du MR c'est d'attaquer le PS", a rétorqué Elio Di Rupo tandis que Joëlle Milquet a reproché au président du MR de vouloir déplacer le centre de gravité tout en voulant continuer à gouverner avec le PS. A la plupart des interventions du président du MR, la président du cdH a d'ailleurs fait remarquer qu'il avait eu huit ans pour réaliser ce qu'il prônait.Les élections françaises ont également été abordées lors de ce débat. Elio Di Rupo a clairement réaffirmé son soutien à Ségolène Royal et Didier Reynders à Nicolas Sarkosy. Les deux autres participants étaient moins clairs. Jean-Michel Javaux a dit qu'il voterait "par défaut" pour Ségolène Royal tandis que Joëlle Milquet a dit qu'elle était contente de ne pas être française car elle ne voulait pas choisir en les deux candidats. "Ma préférence va à François Bayrou", a-t-elle maintenu.Sur le plan communautaire, Didier Reynders s'est dit inquiet par les dernières déclarations faites lors de la fête de l'Iris par des dirigeants bruxellois qui ont remis en avant des demandes de refinancement de la Région bruxelloise ce qui placera les francophones en position de demandeur à la table de négociation. Il s'est aussi dit inquiet par l'arrivée sur la scène fédérale du ministre-président flamand CD&V Yves Leterme. Son parti est associé aux nationalistes de la N-VA et il développe lui-même un discours nationaliste et séparatiste, a-t-il dit. Et de rappeler que le discours de Guy Verhofstadt est différent et plus ouvert. Elio Di Rupo juge également l'arrivée d'Yves Leterme dangereuse mais ajoute que lui-même n'a pris aucun engagement "ni privé ni public avec le sp.a".Le débat a été parfaitement résumé par un dessin de Pierre Kroll montrant les quatre présidents avec une flèche entre Elio Di Rupo et Didier Reynders avec l'inscription "ceux-ci ne s'aiment pas", une autre entre Joëlle Milquet et Didier Reynders avec l'inscription "ceux-ci se détestent" et une troisième entre Jean-Michel Javaux et Didier Reynders avec l'inscription "ceux-ci s'estiment".
EN SAVOIR PLUS: Flahaut et Lelièvre sur la liste PS en Brabant wallon

Dialogue de sourds entre PS et MR
Moment très attendu dimanche midi, en télévision : les 4 présidents des partis francophones se retrouvaient sur le plateau de "Mise au Point". Cela fait maintenant plusieurs mois qu'ils ne s'étaient plus rencontrés pour un débat public, notamment à cause des tensions grandissantes entre les présidents socialiste et libéral. Si dimanche, Elio Di Rupo et Didier Reynders n'ont pas directement croisé le fer, le débat a pourtant clairement mis en évidence leur opposition.

"Le sens de gravité de la politique dans le monde francophone en Région wallonne encore plus, tourne autour du Parti Socialiste et de son projet. Je respecte évidemment les valeurs que porte le Parti Socialiste ; je respecte le projet qui est le sien. Mais je ne partage pas. Donc moi, ce que je souhaite, c'est pouvoir obtenir la meilleure position possible au moment de l'élection et puis après, les mains libres avec quels que partenaires que ce soit dans les partis démocratiques bien entendu, pourquoi. Je vais vous donner un exemple, parce que quand nous participons à une majorité y compris avec le PS et je crois qu'Elio Di Rupo s'en est rendu compte et j'en sais gré aux Socialistes de la même façon, au Fédéral, on l'a vu, il y a régulièrement affrontements, conflits, qui s'engendrent dans un Conseil des Ministres, je ne suis pas Socialiste. J'aimerais parfois qu'à la Région wallonne ou à la Communauté française, on se rende compte de temps en temps qu'il n'y a pas que le Parti Socialiste" déclarera Didier Reynders

"Le seul programme du MR, c'est d'attaquer le PS. Le seul programme du MR, c'est d'être désobligeant, voire irrespectueux à l'égard d'une grande partie de la population tantôt à Bruxelles, tantôt en Wallonie et surtout les gens qui ont le malheur de ne pas avoir d'emploi. Monsieur Reynders aujourd'hui est leader d'un parti qui en revient à ses vieux démons du libéralisme sauvage. Si on a toutes ces difficultés, Monsieur Reynders, c'est parce que le capitalisme s'en est allé en laissant des dizaines de milliers de chômeurs. Alors nous n'allons pas discuter des heures sur le passé. Moi, ce que je veux, c'est l'avenir" répliquera Elio Di Rupo….

6 mai 2007 15:54 VIDEO• Résumé du débat de ''Mise au point''

04 mai 2007

Parachutes dorés

Le ferment du poujadisme

Albert Frère 5,54 millions, Jean-Paul Votron (Fortis) 4,47 millions, Carlos Brito (InBev) 3,94 millions : les euros tombent dru et, face à ces déluges dorés qui chaque année gagnent en intensité, même les cadres finissent par se sentir prolétarisés. Que dire alors du travailleur de base qui doit trimer durant plusieurs siècles avant d'accumuler pareils montants et peut-être se souvient que Henry Ford jugeait «immoral» un patron qui gagne 40 fois plus que ses ouvriers ?
Certes, en regard du salaire d'un patron de Novartis (21 millions) ou de Nestlé (14 millions), nos «riches» restent «pauvres», mais il est des gourmandises qui ne passent pas. Antoine Zacharias, flamboyant PDG du groupe français Vinci, cumulait à lui seul, selon les calculs de notre confrère L'Expansion, «le quart des plus-values sur stock-options de tous les PDG du CAC 40», soit quelque 170 millions d'euros de gains potentiels en cinq ans. Même la patronne du MEDEF s'en est sentie «écoeurée».
Logique : l'histoire enseigne en effet que nombre de conflits puisent leur origine dans une trop grande inégalité, réelle ou ressentie. Et, prudent, un libéral pur jus comme Karel De Gucht est dans notre pays parti en croisade contre les rémunérations excessives afin «d'éviter qu'elles n'alimentent les courants populistes».
Difficile, certes, d'expliquer au bon peuple qu'il doit se serrer la ceinture alors qu'à l'étage supérieur, tout se débride et que, pour la première fois dans notre histoire, l'ensemble des salaires est inférieur à la somme du bénéfice des entreprises et des revenus des indépendants. Qu'il se sente, dans ces conditions, exclu de la croissance et manifeste sa grogne en «votant mal», quoi de plus normal ?
Comment se sortir de pareille situation ? En attaquent le problème par les deux bouts. Nos travailleurs coûtent cher mais, pris en étau entre une fiscalité hallucinante et des charges sociales abracadabrantes, ne gagnent pas assez. Une réforme fiscale est néanmoins intervenue. Mais même ainsi, nous restons solides premiers au hit-parade européen du malheur fiscal.
Et si diverses mesures ont été prises en faveur des revenus les plus bas, rien n'a été fait pour apaiser la frustration des classes moyennes qui, à tort ou à raison, se sentent injustement sacrifiées. A la fin des années 1980, le gouvernement danois a remplacé quasi toutes les cotisations patronales par une augmentation de trois points de la TVA. Depuis, les entreprises y sont compétitives et le taux de chômage peu élevé.
L'Allemagne vient d'emprunter partiellement la même voie en compensant par une hausse d'un point de TVA une baisse d'un tiers des cotisations d'assurance-chômage, et la France envisage de faire de la TVA «la pierre angulaire de la politique destinée à redonner de la compétitivité à son économie». La mesure est simple et peut, chez nous, être mise immédiatement en pratique dans la mesure où l'Europe n'impose aucun taux maximal. Reste l'obstacle idéologique : taxer le produit plutôt que la production n'est paraît-il «pas social».
A l'autre bout, comment justifier la démesure de certains salaires ? Par le talent ? Son impact est indéniable mais moins important qu'on ne l'imagine. Le PDG de la première entreprise américaine gagne nettement plus que celui de la 250e en termes de capitalisation boursière.
Une étude aussi mathématique qu'iconoclaste («Why has CEO pay increased so much ?») estime toutefois que, si l'on remplaçait le premier par le second, la valeur de l'entreprise ne s'en trouverait affectée que de 0,016 % !
En l'absence de critères objectifs, pourquoi ne pas laisser décider le propriétaire, c'est-à-dire l'actionnaire ? Les Etats-Unis sont en train de mitonner une loi qui permet aux actionnaires de voter les rémunérations des cadres et dirigeants. A titre consultatif, certes, mais passer outre implique le risque de ne pas être reconduit comme administrateur.
La démocratie économique en quelque sorte, facilitée par le vote à distance, banal depuis des décennies aux Etats-Unis où il a même enfanté une activité nouvelle : les «proxy sollicitation firms» qui se chargent, pour le compte des entreprises, de récolter les voix des actionnaires. Aux Pays-Bas, tout actionnaire d'une société cotée peut, depuis cette année, voter via l'Internet. Démocratique et rentable : les économies réalisées sont en effet estimées à 70 millions d'euros.
Dans notre pays, une proposition analogue vient d'être déposée sur le bureau du sénat par deux élus du VLD. Peut-être serait-il urgent de l'examiner ?


Johnny Thijs a reçu quelque 100.000 euros de plus en 2006

L'administrateur-délégué de La Poste, Johnny Thijs, a, semble-t-il, réalisé du bon boulot au cours de l'année 2006. En guise de récompense, son salaire est passé en un an de 800.000 € à 900.000 € brut (si l'on en croit le rapport annuel 2006 de l'entreprise publique, diffusé hier sur son site Internet), et ce, alors que Johnny Thijs nous avait confié au début de l'année que son salaire serait moins important.
Avec quelque 0,9 million d'euros - le rapport ne donne pas plus de détails -, Johnny Thijs reste le second patron d'une entreprise publique belge le mieux payé après Didier Bellens, le boss de Belgacom, qui a reçu aux environs de 1,4 million d'euros brut en 2006. Par ailleurs, Johnny Thijs a obtenu 174 options au cours de l'année écoulée.
Pour ce qui est de son staff, c'est-à-dire du comité de direction de La Poste qui compte six personnes, c'est un montant global de 2,8 millions qui lui a été attribué, contre 3 millions au terme de l'année 2005.
Enfin, le conseil d'administration, qui regroupe les représentants des actionnaires à savoir l'État fédéral, d'un côté, La Poste danoise et CVC, de l'autre, les rémunérations pour 2006 ont été les suivantes : 29.747 euros brut pour la présidente Martine Durez et 14.875 euros à se partager entre les autres administrateurs, au nombre de neuf.
Ces rémunérations ainsi que l'ensemble des résultats annuels 2006 ont été approuvés hier par le conseil d'administration de La Poste. Le chiffre d'affaires consolidé de l'entreprise est en progression de 5 % rapportant 2.230,5 millions d'euros, par rapport aux 2.123,7 millions d'euros de 2005. Les résultats opérationnels progressent également, atteignant 135,9 millions d'euros alors que 2005 s'était soldé par une perte de 18,6 millions. Par contre, en termes de bénéfice après impôts, La Poste passe de 154,6 millions à 96,1 millions, cette baisse étant due à l'obligation pour La Poste de s'acquitter désormais de l'impôt des sociétés.
Le rapport précise en revanche d'autres données plus positives comme la satisfaction du personnel qui, alors que des grèves se multiplient, s'établit à 73 % (67 % en 2005) et celle de la clientèle qui s'améliorerait de 4 points (de 78 à 82 %).
K. F.
© La Dernière Heure 2007

Claude Lelièvre s'allie au PS

Le délégué général aux Droits de l'enfant Claude Lelièvre, qui a annoncé hier sa décision de ne pas aller jusqu'au bout de son mandat dans le cadre de cette fonction, s'engage en politique aux côtés du PS dans le Brabant wallon. Il briguera un mandat de député et a l'intention d'œuvrer pour les enfants et pour les personnes âgées.
Claude Lelièvre avait déjà tenté sa chance aux élections législatives de 2003 et avait obtenu quelque 6.000 voix de préférence. "J'ai posé comme condition de figurer à la dernière place de suppléant afin de laisser aux gens la liberté de me choisir. Je ne veux pas être un député d'opposition. Je n'accéderai à ce mandat, par le jeu de la suppléance, que si le PS se retrouve au gouvernement", précise l'intéressé.
Le délégué général sortant aux droits de l'enfant, qui s'est opposé à Laurette Onkelinx dans sa volonté de re-fédéraliser l'Aide à la jeunesse, entend garder sa "liberté de parole". "Je serai le poil-à-gratter du PS. J'entends défendre tout ce qui touche à la protection de l'enfance. Et je ne voterai pas les projets que je ne considère pas comme valides", dit-il encore. S'il est élu, il entend aussi mettre en chantier la création d'une "délégation générale aux droits de la personne âgée". "Comme les enfants, les personnes âgées sont aussi victimes de violences, de négligences", souligne Claude Lelièvre. Une information du journal Le Soir

Les Belges plus riches et plus endettés

Fin de l'année 2006, le patrimoine financier des Belges s'élevait à 792,7 milliards d'euros. Déduction faite de leurs engagements (crédits hypothécaires et autres crédits), la richesse nette des Belges se montait à 643,4 milliards d'euros.
Selon la Banque Nationale de Belgique, le quatrième trimestre de 2006 a vu les actifs financiers croître de 7,5 milliards par rapport au trimestre précédent. Par rapport à 2005, la richesse des Belges s'est toutefois tassée. Fin 2005, leur patrimoine net s'élevait encore à 653,5 milliards d'euros. Mais ils étaient alors moins endettés qu'aujourd'hui, 136 milliards en 2005 contre 149,3 milliards un an plus tard.
Deux différences notables peuvent être observées entre 2005 et 2006. D'une part, le niveau des montants déposés sur des comptes à vue et à terme a considérablement fondu, passant de 81,9 à 66,7 milliards d'euros. D'autre part, les titres à revenus fixes font de moins en moins recette. Une à retrouver dans les colonnes de L'Echo, De Tijd et De Morg

La Wallonie vend 10.000 logements sociaux


Dans les communes qui possèdent plus de 10 pour cent de logements publics sur leur territoire, les locataires pourront acheter leur bien. Au total, 10.000 logements sociaux seront vendus de 2007 à 2012.

Le gouvernement a adopté une circulaire fixant les lignes directrices pour l'élaboration des programmes communaux d'actions en matière de logement public pour les six années à venir. L'un des objectifs de cette circulaire est la création de 2.000 logements par an. Pour y parvenir, le gouvernement a décidé de différencier les actions des communes selon un seuil de 10 pc de logements publics existants sur le territoire communal.
Ainsi, pour les communes sous le seuil de 10 pc, des aides à l'investissement seront accordées pour la réalisation de leur programme d'actions, en vue d'atteindre le seuil de 10 pc. Les communes qui n'introduiront pas de programme communal de logement en vue d'accroître leur parc de logements publics seront pénalisées par le Fonds des Communes.

Pour les communes qui ont atteint le chiffre de 10 pc, il sera procédé à la vente de 10.000 logements sociaux sur la période 2007-2012 aux locataires occupants ou aux candidats locataires. Un bonus pourra être obtenu sur la dotation du Fonds des communes .
Pour aider les ménages à acquérir leur logement, des prêts hypothécaires à taux réduits seront octroyés par la SWCS (Société wallonne du Crédit social) et le FLFNW (Fonds du logement des familles nombreuses de Wallonie.). Des incitants sont aussi prévus pour les sociétés de logements publics vendant leurs logements.

02 mai 2007

Le PS appelle à une stratégie nationale pour l'emploi

Le parti socialiste a appelé ce samedi à Charleroi à l'élaboration d'une stratégie nationale pour l'emploi concertée entre les différents niveaux de pouvoir.

Il a dores et déjà formulé une série de propositions destinée à favoriser l'emploi des jeunes.Flexibilité critiquéeLe PS veut mettre l'accent sur la stabilité et la qualité du travail. Il estime se démarquer de la sorte d'autres formations politiques qui encouragent la flexibilité et l'instabilité sous le prétexte qu'"un job, c'est un job".

CDI
Les socialistes proposent notamment des aménagements du droit du travail qui permettraient à une personne de bénéficier d'un contrat de travail à durée indéterminée même si, dans le cadre du même contrat, plusieurs périodes de travail au service d'employeurs différents pourront se succéder.

Chômage
En matière de chômage, il préconise un relèvement des allocations au début de la période de chômage, sans remettre en cause la durée du droit aux allocations, et une activation de l'allocation d'attente sans devoir patienter jusqu'au terme du stage d'attente.Service civil volontaireLes socialistes ont également émis l'idée d'un service civil volontaire qui permettrait de mettre en situation professionnelle 5.000 à 10.000 jeunes par an. Ce service d'utilité publique serait accessible en priorité aux jeunes chômeurs qui n'auraient pas trouvé un emploi après 9 mois. Pendant ce service, le jeune bénéficiera d'une allocation d'attente majorée et de l'accompagnement nécessaire pour accéder le plus vite au marché de l'emploi.Train gratuitPour faciliter la vie des chômeurs et des bénéficiaires du revenu d'intégration, le PS voudrait leur offrir la gratuité du train lorsqu'ils se rendent à une formation ou à un entretien d'embauche.Droit à la formationDiverses propositions sont encore avancées en matière de formation (notamment un droit à la formation individuel et collectif de minimum 5 jours par an et par travailleur), de création d'activité (exonérer de toute cotisation patronale les deux premiers emplois créés par une entreprise pendant 5 ans), etc.RencontreCes différents points ont été formulés en marge d'une rencontre entre des mandataires socialistes et des jeunes de la région de Charleroi. Quatre d'entre eux ont témoigné de leur parcours professionnel et de leur réussite dans des domaines très divers.Pique à Leterme?Ces expériences démontrent, aux yeux du président du PS, Elio Di Rupo, de la valeur de la jeunesse wallonne malgré les critiques récurrentes sur l'état de la Région. "La jeunesse de Wallonie est de qualité et elle n'a rien à envier aux autres. Les Wallons ne sont pas plus intelligents ou plus bêtes que d'autres", a-t-il souligné.

Informatisation de la gestion du personnel des services publics

Le ministre de la Fonction publique, Christian Dupont.La gestion du personnel des services publics fédéraux va être totalement informatisée via le projet "eHR" ces sept prochaines années. Le ministre de la Fonction publique Christian Dupont a conclu pour ce faire un contrat de 26,2 millions d'euros avec le consortium EDS-Ernst&Young-Acerta.Pour le moment, la gestion du personnel de l'administration fédérale connaît des ralentissements parce qu'il est par exemple difficile d'obtenir une liste complète et correcte du personnel. C'est ce que doit changer le projet "eHR". Celui-ci doit informatiser toute la gestion du personnel de tous les services publics.L'installation se fera en trois phases, étalées sur sept ans. On réalisera d'abord une base de données unique, puis un guichet électronique (par exemple pour les demandes de congé ou les demandes de formation), pour terminer par la planification de tous les besoins en personnel, accessibles via "eHR". (belga)

"Elio comme premier ministre, pour nous c'est onaanvaardbaar"

Les libéraux ne veulent pas d'un Elio premier ministre
"Nous devons poursuivre dans la réforme fiscale et diminuer encore l'impôt des sociétés", a soutenu le président du MR et actuel ministre des Finances Didier Reynders.
"Elio comme premier ministre, pour nous c'est onaanvaardbaar" (inacceptable), a lâché Charles Michel, s'adressant au premier ministre Guy Verhofstadt.
Le ministre de l'Intérieur Dewael et le premier ministre Verhofstadt (entourant ici Armand De Decker et Louis Michel) avaient fait le déplacement jusqu'à Jodoigne.
Comme ils le font depuis plus de 20 ans, les libéraux ont réaffirmé ce mardi que la Fête du travail n'est pas une chasse gardée des socialistes. Campagne électorale oblige, le premier ministre Guy Verhofstadt et le ministre de l'Intérieur Patrick Dewael avaient rallié Jodoigne et s'étaient joints pour l'occasion aux responsables MR, Didier Reynders et Louis Michel en tête.BonusDidier Reynders et Guy Verhofstadt ont fait le bilan de 8 années de présence libérale au gouvernement. Le premier ministre a lancé l'idée d'un "bonus" qui s'ajouterait au salaire des travailleurs des entreprises bénéficiaires afin qu'ils participent au partage la prospérité. Ce "bonus" pourrait être calculé en fonction du chiffre d'affaires ou du degré de satisfaction des clients, par exemple. Il pourrait prendre diverses formes: être payé en liquide, en actions ou en augmentation de la participation au 2e pilier de pension ou encore dans une combinaison des trois, a expliqué le premier ministre.Poursuivre la réforme fiscaleLe président du MR et actuel ministre des Finances Didier Reynders a repris l'idée au bond. "Nous devons poursuivre dans la réforme fiscale et diminuer encore l'impôt des sociétés. Cette diminution des charges ne peut qu'encourager la croissance des entreprises et accroître leurs moyens disponibles. Si les bénéfices augmentent, nous pourrons envisager un moyen pour que les travailleurs soient mieux associés aux partages de ceux-ci", a-t-il dit.Revaloriser le travailAvant cela, il avait insisté sur la nécessité de revaloriser le travail. "Nous devons à nouveau exiger une baisse des charges sociales et fiscales sur les bas et les moyens revenus", a précisé le président. Le MR veut aussi augmenter le minimum imposable. "Trop d'emploi restent vacants faute de formation mais aussi faute d'écart suffisant entre le salaire et les allocations", a-t-il ajouté.Egalitarisme vers le bas de l'enseignementL'enseignement et la formation furent longuement commentés par Didier Reynders, qui a critiqué "la volonté, voire l'obsession d'un égalitarisme vers le bas" de l'actuel gouvernement de la Communauté où on parle plus du poids des cartables ou des cannettes de limonade que de véritables réformes.Innover contre le réchauffementLe réchauffement climatique a été l'occasion pour Didier Reynders de plaider en faveur de l'innovation. "La lucidité ne doit pas nous mener à la peur, au recul économique et social. Les changements climatiques présentent autant de dangers que d'opportunité à saisir". Et d'ajouter: "dans le domaine de la recherche, notre démarche se démarque du projet socialiste qui, dans nos régions comme en France, privilégie les subsides, les plans, l'emprise des administrations, la création de nouveaux outils publics où nous voulons favoriser l'esprit d'initiative des travailleurs, des chercheurs et des chefs d'entreprises".Pas de syndicats dans les PMEDidier Reynders a aussi répété l'opposition de son parti à l'introduction des délégations syndicales dans les PME. "Avec nous, ce sera non", a-t-il martelé. Il a souligné les retards dans la modernisation de la justice et redit que le MR veut maintenir à 4,5% la norme de croissance des soins de santé.Service minimum lors des grèves"En ce 1er mai, je veux réaffirmer notre respect pour la concertation sociale, notre reconnaissance du droit de grève, notre volonté de renforcer la sécurité du personnel et des usagers. Mais, je veux aussi demander du respect pour les étudiants, les familles, les travailleurs, les personnes âgées, souvent les plus défavorisés qui ne peuvent être sans cesse otage de grèves à répétition dans les transports en commun. Nous voulons la mise en place d'un service minimum pour les TEC, la STIB, la SNCB ou les aéroports", a encore dit M. Reynders.PensionsIl a aussi plaidé pour une consolidation et un renforcement des pensions légales et pour la suppression de la cotisation de solidarité imposée aux seuls retraités "et qu'ont refusé jusqu'à présent tous les ministres soclalistes". Si le discours du président fut certes critique à l'égard des socialistes, il ne comportait aucune attaque personnelle.Pas d'Elio premierCharles Michel, qui conduira la liste du MR en Brabant wallon, avait pour tâche d'accueillir les militants. Il a été quant à lui plus précis. "Ils vont encore ironiser sur notre rassemblement alors qu'ils sont arc-boutés au pouvoir. Ils vont encore tenter de nous faire croire que leur rénovation est en marche. Il faut dire aux chômeurs que c'est le moment de cesser de croire ces bonimenteurs et de s'interroger sur la raison pour laquelle le canton de Mons est celui où le taux de chômage est le plus haut et pourquoi il est le plus bas en Brabant wallon", a dit le député sortant. S'adressant au premier ministre Guy Verhofstadt il a lancé: "Elio comme premier ministre, pour nous c'est onaanvaardbaar" (inacceptable).


" Elio 1er, dat is onaanvaardbaar" (02/05/2007)

© BELGA


Le 1er mai du MR rythmé par les critiques acerbes à l'égard du PS
JODOIGNE Comme d'habitude, c'est un Michel qui a lancé les réjouissances oratoires mardi à Jodoigne, à l'occasion du 1er mai du MR. Seule différence, ce n'est pas Louis, le commissaire européen qui brigue le Sénat, mais son fils Charles, le Wavrien qui mènera les troupes du Brabant wallon à la Chambre, qui s'est chargé de mettre le feu aux poudres.
"Geldenaken, waar Vlamingen ook thuis zijn ", a-t-il commencé en guise de clin d'oeil à Guy Verhofstadt et Patrick Dewael (VLD) qui avaient fait le déplacement, avant de viser le PS. "Ces leaders, ces héritiers du camp d'en face qui fanfaronnent, ricanent, paradent, arc-boutés au pouvoir comme un naufragé à une bouée percée. Depuis dix ans, leur rénovation est en marche. Oui... mais ça fait dix ans que ça ne marche pas ! "
24.000 chômeurs à Mons, autant à La Louvière, 10.000 à Huy et 49.000 à Charleroi : des chiffres lancés à dessein par Charles Michel. "Cessez de croire les balivernes de ces bonimenteurs. Cette vieille gauche conservatrice. Sortez de cet enfermement, du clientélisme, de l'affairisme... Je conteste la légitimité du PS de fêter les travailleurs le 1er mai ! "
Et le mayeur maca de clôturer avec un "Elio 1er, voor ons, dat is onaanvaardbaar ". Actuelle ministre des Classes moyennes, Sabine Laruelle a rappelé son attachement à la cause des indépendants. Sans oublier d'ajouter une couche aux critiques sur le PS.
"Nous allons être diabolisés et caricaturés par un PS qui joue sur les peurs , a déclaré celle qui sera tête de liste pour la Chambre à Namur. Car avec le MR dans un gouvernement, les socialistes ont un contrepoids." Et de cibler ensuite le CDH : "Ces gens pour qui faire de la politique autrement revient, comme Poulidor, à se mettre dans la roue du PS et à ne plus la lâcher."
Quant à Didier Reynders, il a assuré l'assemblée de son intérêt pour la sauvegarde de la planète bleue via la création, l'innovation... et un plus grand soutien à la recherche en favorisant l'esprit d'initiative. Le tout avant d'entamer une longue diatribe sur l'enseignement. Un discours à ressortir en 2009 puisque cette matière n'a rien de fédéral.
Fiscalement parlant, le président du MR veut continuer à diminuer l'impôt et les charges sur les revenus faibles et moyens tout en augmentant le minimum imposable. Rayon justice, il faut davantage de bleu dans les rues et l'assurance qu'aucune incivilité ne restera sans réponse de la société. Enfin, en sus de poser le concept d'"humanisme libéral " qui s'ajoute à celui de libéralisme social, Didier Reynders a réaffirmé le souhait d'un service minimal dans les transports publics et lancé une dernière pique aux Rouges : "L'idéologie socialiste a montré ses limites dans la gestion clientéliste des sociétés de logement alors qu'elles auraient dû venir en aide aux plus démunis. L'accès à la propriété, comme celui à l'emploi, rend libres et responsables des personnes que trop souvent d'autres veulent garder dans des liens d'assistance. "

1er mai

Le PS et le MR ont retenu leurs coups durant le 1er mai

Fêtant les travailleurs à leur manière, PS et MR évitent de surenchérir aux critiques des dernières semaines.
éclairage
S'il fallait qualifier la cuvée 2007 du Premier mai politique, on pourrait dire qu'elle fut sans surprise et pourtant pas tout à fait conforme aux attentes. Sans surprise parce que les podiums du Premier mai ont été, comme en 2003 et 2004, des tribunes préélectorales. Les partis qui s'y invitent - les socialistes depuis que la fête du Premier mai existe et les libéraux francophones depuis une vingtaine d'années - ont pu faire étalage de leurs plus belles promesses. L'occasion était évidemment belle, juste à la veille de la campagne électorale.
Mais ce Premier mai n'a pas non plus été tout à fait conforme aux prévisions. Tout le monde s'attendait à ce que PS et MR se livrent à un duel sans merci par tribune interposée. On se disait : il ne faudrait pas grand-chose qu'ils se défoulent, lâchent des ressentiments qu'ils affirment avoir accumulés durant la législature. Et on se trompait. Cela n'a pas cogné. Ou plus exactement, la bataille n'a pas pris la forme que l'on pensait qu'elle allait prendre.
Certes, il y a eu des piques, quelques flèches parfois méchantes envoyées dans le camp adverse. C'est le Premier mai quand même. Elio Di Rupo a commencé son discours à Liège en assénant que "le 1er mai est la fête socialiste par excellence". Au MR, le porte-parole du parti Charles Michel avait ouvert le bal en disant exactement le contraire ("Je conteste aujourd'hui la légitimité du PS à fêter les travailleurs le 1er mai").
De même, il était inconcevable que Philippe Moureaux, vice-président du PS, puisse s'empêcher de pourfendre les libéraux à l'une ou l'autre reprise dans son discours de clôture à Bruxelles. Tout comme il était sans doute impensable que Charles Michel, dans son discours d'introduction à Jodoigne, renonce à s'interroger "sur les raisons pour lesquelles le canton de Mons est celui où le taux de chômage est le plus haut".
Mais ça, c'est le folklore. Et personne n'est allé au-delà. Les orateurs qui ont suivi Charles Michel à la tribune du MR ont soigneusement évité de cibler lourdement le PS. Guy Verhofstadt, le Premier ministre VLD, et Didier Reynders, président du MR, ont surtout parlé d'eux-mêmes, de leurs idées, de leur volonté d'améliorer ce qui a été fait au cours de la législature.
Même scénario au PS où tant le président Elio Di Rupo que la vice-Première fédérale Laurette Onkelinx se sont exclusivement focalisés sur leur bilan et leur programme. Du reste, on aura remarqué que Philippe Moureaux aura toujours pris soin de ne pas laisser aux libéraux l'exclusivité de sa vindicte. Il n'a épargné ni le CDH ni Ecolo.
Et a tout ramené au PS. "On déverse des torrents de haine sur nous, a-t-il asséné. Et pourtant, les sondages montrent que les gens continuent à nous faire confiance."
Différences d'approche
Au final, PS et MR se sont évités durant ce Premier mai. Pourquoi ? Peut-être parce qu'ils se sont rendus compte, chacun de leur côté, que la guérilla des dernières semaines risquait de les conduire à une cassure irrémédiable. Or ils pourraient encore avoir besoin l'un de l'autre. Notamment parce que se profile, pour l'après-élections, une négociation communautaire que l'on annonce dantesque et que les francophones ont intérêt à aborder plus ou moins unis.
Curieusement d'ailleurs, c'est sur le terrain du communautaire que les différences se sont le plus marquées durant ce 1er mai. Dans les discours en tout cas. Au PS, on a montré des crocs à l'intention des nationalistes flamands et singulièrement d'Yves Leterme. Combien de fois n'a-t-on entendu hier à la tribune que "le PS est et restera le parti le plus solide pour défendre les francophones de Flandre, de Bruxelles et de Wallonie".
En invitant Guy Verhofstadt à Jodoigne, le MR a choisi de se poser davantage en faiseur de pont avec la Flandre. Quitte à devoir affirmer en néerlandais et comme en signe de gage, qu'imaginer Elio Di Rupo en Premier ministre, c'est aussi "non" pour le MR.

Accents très sarkosiens à Jodoigne

Depuis plus de 20 ans, les libéraux fêtent le travail dans le fief de Louis Michel.Charles Michel a crossé les socialistes, laissant Didier Reynders traiter du fond.
Je conteste aujourd'hui la légitimité du PS de fêter les travailleurs le 1ermai" . La fête n'est pas ouverte depuis trois minutes dans le hall omnisport de Jodoigne, le "Bercy wallon" comme l'appelleront certains en référence au dernier meeting de Nicolas Sarkozy - assurément, la référence du moment -, que déjà cela flingue à tout va. Charles Michel avait eu pour mission de chauffer la salle, à laquelle s'étaient joints cette fois-ci Patrick Dewael et Guy Verhofstadt.
Cela fait maintenant en effet plus de vingt ans que les libéraux organisent dans la ville de Louis Michel leur 1er mai à eux, histoire de capter un peu d'attention en ce jour historiquement plus rouge que bleu. "Si les vieilles recettes de cette vieille gauche conservatrice fonctionnaient, alors pourquoi le canton de Mons détient-il le triste record du plus haut taux de chômage d'Europe" a poursuivi dans la même veine le Wavrien dans un tonnerre d'applaudissements ravis. Avant de conclure, en se tournant vers les hôtes flamands : "Elio Ier, voor ons, dat is onaanvaardbaar."
Suivra Sabine Laruelle, la ministre fédérale des Classes moyennes à qui il appartenait de brocarder sans le nommer le CDH, un parti "pour qui faire de la politique autrement, c'est faire comme Raymond Poulidor, se mettre dans le roue du PS et surtout ne plus la lâcher".
Deux cent mille emplois
Guy Verhofstadt n'a pas participé à ce festival de petites phrases, préférant dresser le bilan de ses huit années à la tête du gouvernement et assurant que l'objectif de création de 200 000 emplois avait été bel et bien atteint. Et un message en conclusion : pas besoin d'être socialiste pour faire du social. Comprenez : pas besoin d'élever les impôts pour améliorer le sort des plus démunis. Le Premier a également plaidé en faveur d'un nouveau mode de calcul pour la pension, lequel ne se baserait plus sur le nombre d'années prestées par le travailleur, mais sur le nombre d'heures. Ce changement introduirait une plus grande souplesse dans la carrière, avec des périodes plus denses et d'autres, lorsque les aléas de la vie le réclament, des moments moins chargés.
Peu de mots assassins également dans la bouche de Didier Reynders, même si, présidentielles françaises obligent, il a d'emblée tenu à marquer sa différence en soulignant que sa formation était la seule à ne pas "se retrouver dans le projet d'une candidate française soutenue par la gauche et l'extrême gauche les plus archaïques d'Europe".
Après avoir estimé que "les changements climatiques présentent autant de dangers que d'opportunités à saisir", le Liégeois s'est longuement attardé sur le thème de l'enseignement, pourfendant "la volonté, voire l'obsession d'un égalitarisme vers le bas. Le sens de l'effort, le respect des connaissances, la fierté d'enseigner... semblent devoir être bannies des réflexions sur l'école. On amuse la galerie avec des mesurettes ou on enfle des problèmes annexes comme le poids du cartable ou la cannette de limonade : pendant ce temps, c'est le silence complet sur les réformes nécessaires à la qualité retrouvée de notre enseignement".
Il a enfin réclamé un partenariat avec le secteur privé pour financer, comme il en avait été question durant la législature, les investissements pour moderniser les bâtiments scolaires.
Enfin, M. Reynders s'est fait très sarkosien lorsqu'il a réclamé que l'on creuse l'écart entre les revenus du travail et les allocations sociales, ces "systèmes d'assistance", que l'on réduise les charges fiscales sur le travail sur les bas et les moyens revenus, que l'on n'accepte pas les syndicats dans les PME et surtout que l'on instaure un service minimum dans les transports en commun.

1er mai du PS: Onkelinx vante les mérites de son parti

Le volet politique de la Fête du travail, organisée dans la capitale, a été mis à profit mardi matin par les chefs de file du PS bruxellois pour mobiliser les troupes socialistes en vue du prochain scrutin fédéral. Dans ce contexte, la Vice-Première ministre Laurette Onkelinx, tête de liste pour les élections à la Chambre dans l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, a vanté les mérites du PS qui reste "la première force politique de la communauté Wallonie-Bruxelles" en raison de son combat pour le "progrès social et de l'émancipation".La chef de file des socialistes bruxellois a ensuite égrainé quelques-unes des exigences socialistes en cas de participation au prochain gouvernement: augmentation de toutes les pensions de 12%, plus de moyens pour les maladies chroniques, plan national de lutte contre le cancer, effacement de la cotisation de solidarité des pensionnés, augmentation de la prime de rentrée scolaire, engagement de 3.000 gardiens de la paix, stratégie nationale pour l'emploi.A Liège, plusieurs centaines de militants socialistes se sont réunis au Parc d'Avroy. Dans leurs discours articulés principalement autour des thèmes de la campagne, les différents orateurs n'ont pas épargné le MR et son leader, Didier Reynders. Le ministre wallon Michel Daerden et la présidente du Sénat, Anne-Marie Lizin, ont pour leur part rappelé l'enjeu des socialistes wallons: permettre à un socialiste de devenir premier ministre. (belga)

A Charleroi, le Premier mai des absents...

Les ténors socialistes ont quelque peu boudé la fête des travailleurs.
Le 1er mai de Charleroi aura surtout été celui des absents, hier. Globalement, parce que, de manière assez inhabituelle, aucun des ténors n'aura jugé utile de prendre la parole alors qu'on n'en était qu'à six semaines des élections législatives. Plus personnellement, encore, lorsqu'on a constaté que, de l'ensemble des élus ou des éligibles du 10 juin prochain, il en manquait quelques-uns, au pied des locaux de la FGTB Hainaut-Namur devenus, par la force des choses, le lieu de rassemblement de la gauche en marche. Plus généralement, tout de même, lorsqu'il s'est agi, pour la FGTB passée au rang de porte-parole de la gauche carolorégienne, de s'en prendre à l'ensemble des autres forces.
Question de climat, sans doute : le muguet ayant fleuri prématurément, c'est vendredi dernier que le PS avait invité ses troupes, en négligeant probablement l'impact d'une grève régionale de La Poste. L'Eden, à Charleroi, n'a pas fait le plein de militants, loin s'en faut. Hier, face à la FGTB, on a bien dû constater que le syndicat était le seul lieu de rassemblement officiel des forces de gauche, le PS n'en ayant aucun autre. Élus en place et potentiels s'y sont retrouvés, le temps de discours qui ont stigmatisé la scission sociale Nord-Sud, mais aussi le MR et le CDH, négligeant jusqu'à l'existence d'Ecolo, en présence d'un Xavier Desgain, ex-parlementaire Ecolo quelque peu esseulé. D'autres étaient là : Christian Dupont, ministre fédéral sortant, des parlementaires PS rééligibles et des parlementaires régionaux. Partant de là, la FGTB conviait à un chapiteau multiculturel, le PS, plus traditionnellement à la "Maison des Huit Heures"
Van Cau absent
Avec des absents là encore. Jean-Claude Van Cauwenberghe, qu'on avait jadis connu en tête de cortège commun, avait négligé la FGTB pour ne se retrouver que tardivement face à la "Maison des Huit Heures" : il est soigneusement resté à l'extérieur du bâtiment, dans lequel Jacques Van Gompel est passé, le temps de quelques étreintes. Pendant ce temps, son successeur Léon Casaert y arborait la tenue du syndicaliste qu'il fut, bobo à l'appoint, évitant tout aussi scrupuleusement Van Cau et Jacques Van Gompel, réunis pour un aparté le temps d'un dialogue face aux jets d'eau éteints de la place Charles II. Ce serait beaucoup dire qu'hier, le 1er mai carolo aurait été celui des retrouvailles.

Verhofstadt : le pire et le meilleur

Guy Verhofstadt termine sa deuxième législature en tant que Premier ministre. Il lui a fallu du temps pour s'investir dans ce gouvernement et donner du tonus à une équipe peu soudée.Verhofstadt III ? C'est sans doute la moins plausible de toutes les hypothèses.
BELGA
analyse
Guy Verhofstadt l'artiste, le petit génie de la politique, l'homme au-dessus des partis... ou Guy Verhofstadt le désordre fait homme politique, le besogneux sans perspective, le libéral flamand attentif aux seuls intérêts du Nord du pays... Bilan de quatre années hoquetantes.
1 Il a tenu. Contre toute attente, il faut l'admettre aujourd'hui, Guy Verhofstadt a amené son gouvernement et sa majorité au terme de la législature. C'est peut-être là la principale performance d'un Premier ministre que d'aucuns, peu de temps après son installation, avaient condamné à une législature écourtée.
Pourtant, au lendemain des élections de 2003, on croyait que ce gouvernement, dont les deux principales forces libérales et socialistes avaient été confortées par les électeurs (tandis que leurs anciens alliés, les écologistes, étaient sévèrement sanctionnés) serait d'une solidité à toute épreuve. Mais l'équivalence, en termes de rapports politiques des libéraux et des socialistes, a très vite installé un climat de paralysie, de méfiance et de guérilla à l'intérieur même de la majorité et du gouvernement fédéral. On s'est très vite rendu compte que les écologistes de l'ancienne majorité (1999-2003) avaient servi de tampon, d'exutoire, de souffre-douleur quand les choses allaient mal. À présent, les deux partenaires se regardaient en chiens de faïence et se livraient à de stériles, pour ne pas dire à de débiles, exercices de musculations.
Ainsi, lors de la première rentrée politique, en septembre 2003, libéraux et socialistes se livrèrent une guerre de petites phrases assassines. La culture de débat, tant vantée lors du gouvernement arc-en-ciel de 1999 à 2003, se transformait en fait en un pugilat médiatique déplorable. Et, plus grave encore, le Premier ministre laissait ses ouailles se quereller gentiment, ou méchamment, selon les tempéraments des uns et des autres. À l'époque donc, peu d'observateurs pariaient sur la longévité d'une équipe constituée de très fortes personnalités, peu enclines aux compromis. Manquait ainsi le "liant", l'habileté d'un Premier ministre qui pouvait transcender ces divergences et faire de ce rassemblement de fortes têtes, une véritable équipe ministérielle. Il faut dire que le climat électoral permanent (les élections régionales et européennes allaient suivre en juin 2004) empêchait toute politique courageuse.
2Il a couru. Pourquoi, dans le chef de Guy Verhofstadt, une telle désinvolture, une telle impuissance à faire régner l'ordre dans ce gouvernement ? La réponse apparut au fil des mois. Et bien que le principal intéressé dépensât une énergie folle à démentir ses ambitions européennes - à peine confirmé dans son fauteuil de Premier ministre !-, on comprit pourquoi il laissait ainsi aller les choses. L'exécutif qu'il rêvait alors de diriger, ce n'était pas - plus - le gouvernement belge mais bien la Commission européenne. Une étoile inaccessible ? Certes non. Le couple franco-allemand semblait en avoir fait son candidat favori. Et le consensus européen autour de sa personne prenait forme de jour en jour, tandis qu'il s'entêtait à démentir la rumeur qui enflait. Puis, avec l'incroyable culot qu'on lui connaît parfois, il présenta à l'ensemble de ses collègues le nom... de son successeur à la tête du gouvernement belge : ce serait Patrick Dewael, son ami de toujours, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Un choix refusé tout net pas les partenaires qui, s'ils s'étaient entendus pour accepter que Verhofstadt se succède à lui-même, jugeaient que le poste de Premier ministre n'appartenait pas nécessairement au VLD.
Les Anglais résolurent le problème de la succession belge de Verhofstadt en lui refusant - injustement d'ailleurs - son ticket d'entrée à la Commission européenne. Et notre brave Guy dut se réinvestir dans un terrain qu'il espérait quitter. Dur dessein. Las, il dut même laisser partir l'un de ses principaux soutiens au gouvernement, Louis Michel, qui négocia son transfert au sein de la Commission européenne au grand dam des libéraux belges qui durent sacrifier le poste de ministre des Affaires étrangères. Didier Reynders n'attendait peut-être que cela pour s'imposer en tant que leader incontesté d'une famille libérale qu'il avait dû renoncer à diriger à la mort de Jean Gol.
3 Il a déçu. Souvent. Ainsi, lorsqu'après son échec européen, il revint, sabre au clair, annonçant qu'il allait tout régler en deux coups de cuillère à pot. Regonflé à bloc par son traditionnel séjour estival en Toscane - qui ne le serait pas ?-, il voulut anticiper la rentrée parlementaire, boucler le budget, régler le lourd différend avec DHL qui menaçait de plier bagages à Zaventem et évacuer, en une rapide négociation communautaire, ce que les partis flamands s'étaient engagés à obtenir : la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. L'échec fut total : la rentrée parlementaire eut lieu, comme le veut la tradition, le deuxième mardi d'octobre, le budget fut bâclé, DHL décida de s'en aller et la négociation institutionnelle empoisonna les six mois suivants. On notera aussi, au rayon des grandes déceptions, cette idée saugrenue de reprendre en personne la direction de son parti lorsque le président du VLD, Karel De Gucht, contesta ouvertement le vote du Parlement qui venait d'attribuer le droit de vote aux non-Européens pour les élections communales. Heureusement, ce cumul ne dura que trois jours. Que dire encore de cette manie qui s'impose dans nos coutumes politiques et qui fait croire aux citoyens que communiquer, c'est gouverner : les effets d'annonce sont détestables quand ils supposent que les décisions, en préparation, sont déjà prises. Et faudra-t-il encore, à l'avenir, organiser des "super-conseils des ministres" en province, pour rassurer le bon peuple et lui montrer que le gouvernement gouverne ?
4 Il a vaincu. Malgré ces côtés insupportables qui annihilent ou effacent souvent le travail de grande valeur d'autres ministres, qui portent ombrage à une communauté de collaborateurs qui se dévouent corps et âmes, malgré ses foucades répétées, malgré l'impréparation de nombre de réunions ministérielles, Guy Verhofstadt a eu des moments de grand courage politique, de clairvoyance, de grandeur. Ainsi, lorsqu'il reconnut la part de responsabilité de la Belgique dans la mort des paras belge au Rwanda; lorsqu'il mit tout son poids pour que soit créée une commission d'évaluation des biens dont furent spoliés les Juifs; lorsque, à la fin de la législature, il poussa son parti à exclure les trublions (De Decker et consorts) qui auraient fini par rendre le VLD peu fréquentable; lorsqu'il tint un langage plus ferme à l'égard de l'extrême
Guy Verhofstadt termine sa deuxième législature en tant que Premier ministre.
Il lui a fallu beaucoup de temps pour donner du tonus à une équipe peu soudée.
Verhofstadt III ? C'est sans doute la moins plausible de toutes les hypothèses.

"Le gouvernement des occasions manquées"

Pour le chef du groupe CD & V à la Chambre, le gouvernement de Guy Verhofstadt avait tous les atouts en mains pour bien travailler.Mais il n'a pu saisir aucune des chances qui lui étaient offertes.


Pieter De Crem, quel bilan global faites-vous des 4 années de gouvernement violet ?
En 2003, avec pratiquement une majorité des deux tiers, c'était le gouvernement de tous les possibles. Au bout du compte, c'est devenu celui des occasions ratées. L'équipe précédente pouvait mettre la régularisation des demandeurs d'asile ou une série de dossiers bioéthiques à son actif mais Verhofstadt II n'a rien accompli d'équivalent. Il y a eu les tensions internes au sein du VLD, puis le départ des deux poids lourds du SP.A (Frank Vandenbroucke et Johan Vande Lanotte), la saga BHV, et finalement une série d'incidents autour de la justice et des prisons. Résultat : on n'a pas profité de la conjoncture économique particulièrement favorable pour réformer substantiellement le tissu économique.
La majorité rétorque qu'elle a créé les 200 000 emplois promis et que le budget est en équilibre.
On a surtout transformé des emplois noirs et gris en emplois réguliers via le système des titres-services. Je ne nie pas l'utilité de ce système mais des véritables emplois dans le secteur privé, on n'en a pas créé plus de 50 000.
Je considère que c'est nettement insuffisant, et aussi beaucoup trop peu pour pouvoir les mettre au crédit d'une politique donnée. Pour le budget, on s'est contenté d'un équilibre, là où il aurait fallu un excédent, et on a utilisé toutes sortes de mesures non récurrentes.
Le meilleur et le pire de ce gouvernement ?
Le plus positif, c'est que Guy Verhofstadt soit revenu, après la terrible époque du tandem Michel-Flahaut, à une politique étrangère et européenne qui est celle que doit avoir un petit pays comme le nôtre : celle d'un partenaire loyal et fiable. La preuve, c'est que la Belgique siège pour deux ans au sein du Conseil de sécurité. Je considère que le pire a été la combinaison du droit de vote des immigrés et de la nouvelle loi sur les naturalisations. On a créé une machine électorale pour les socialistes qui a affaibli de manière considérable la position électorale du MR. Cela s'est vu lors des régionales en Wallonie, et aussi lors des communales à Bruxelles.