12 juin 2008

Marianne Thyssen estime avoir été mal comprise

La nouvelle présidente du CD&V s'est fait menaçante dimanche. Marianne Thyssen a dit une nouvelle fois que son parti voulait une réforme de l'Etat. A défaut, elle était prête à remettre en cause la solidarité Nord/Sud, des propos qui ont provoqué un tollé de protestations côté francophone. Lundi, la présidente du CD&V a quelque peu adouci ses propos estimant avoir été mal comprise ….

Marianne Thyssen, a secoué dimanche tous ceux qui cherchent une solution à la crise d'ici le 15 juillet. Si les Francophones refusent de discuter a-t-elle déclaré, nous remettrons en cause la solidarité interpersonnelle. Jusqu'ici pour le CD&V il fallait une réforme de l'Etat et le maintien de la solidarité interpersonnelle. La formulation devient plus menaçante. Les réactions n'ont pas trainé Les partis francophones l'ont redit dimanche : ils sont prêts à discuter, mais pas à n'importe quel prix. Quoi qu'il en soit, lundi, à l’issue du bureau politique du CD&V, Marianne Thyssen a quelque peu adouci ses propos, estimant avoir été mal comprise.

Pour elle, ses propos de dimanche ne sont pas une menace mais plutôt un appel renouvelé à enfin entamer les négociations sur une réforme de l'Etat "bonne pour tous" insiste-t-elle. Nous au CD&V, nous avons des propositions, économiques et sociales qui sont bonnes pour le Nord et pour le Sud du pays nous voulons donc que ces propositions soient enfin discutées et que l’on cesse de parler de la procédure et de la façon dont on va s'organiser, car dit encore Marianne Thyssen le temps presse, la solution doit être trouvée pour le 15 juillet. D’ici là, prévient-elle, il est encore possible de faire des offres qui impliquent la solidarité Mais si rien n’est fait d’ici là, et on le voit ces derniers jours, les opinions publiques se radicalisent, et cela peut devenir très dangereux. Et de conclure : nous devons donc travailler et donner ensemble un nouvel élan à notre pays.

La Flandre nie la Région bruxelloise

Les positions sur l'avenir institutionnel du pays commencent à se clarifier. En réponse au projet de fédération Wallonie/Bruxelles, Kris Peeters, le ministre-président flamand ne veut pas d'une Belgique à trois. Il l'a avoué mardi soir, lors d'un débat organisé par « Le Soir » et « De Morgen ». L'intégralité du débat / L'édito de Véronique Lamquin

Flou, l'avenir institutionnel du pays ? Vu du 16, rue de la Loi, l'image est brouillée. Vu de Namur, la perspective s'est éclaircie, avec la fédération Wallonie-Bruxelles basée sur le fait régional. Vu de Flandre, l'horizon s'est soudain éclairci : mardi soir, en plein débat sur Bruxelles, devant 600 personnes conviées par le Soir et le Morgen au Théâtre National, Kris Peeters a joué les diseurs de vérité flamande. Déterminé, le ministre-président flamand CD&V a surpris. Mais a au moins eu un mérite, celui de la clarté.
1Que dit la Flandre ? Kris Peeters était venu, a-t-il avoué, « dire qu'il allait continuer à investir à Bruxelles ». Sous-entendu de l'argent flamand pour une présence flamande. Car de l'argent qui financerait les besoins d'une capitale en termes de mobilité, d'infrastructures, de sécurité, « ce ne serait pas une réponse aux problèmes ». Mais surtout, le Premier flamand a une vision claire du pays, à court terme : une Belgique avec deux entités fédérées. Et Bruxelles ? Kris Peeters lui donne « un statut à part ». « Ce qui revient, au mieux, à un condominium cogéré par les deux autres entités ; au pire à une annexion par la Flandre », décode Rudy Demotte, ministre-président wallon et communautaire (PS).
2Peeters, porte-voix de la Flandre ou franc-tireur isolé ? En janvier, son prédécesseur place des Martyrs, un certain Yves Leterme, lâchait : « Bruxelles est une région qu'il faut respecter, qui a sa particularité, mais qui doit pouvoir discuter d'égal à égal avec les autres Régions. » Et de se dire, dans la foulée, « prêt à faire financer par d'autres des politiques bruxelloises pour l'instant à charge de la capitale ». Le CD&V dont les Dehaene et Vandenbrande (rejoints en cela par un Tobback) cachaient mal leur mépris pour la capitale, avait-il viré de bord ? Premier doute, fin avril, quand Wouter Beke lâche au Soir que non, « la Région bruxelloise n'est pas une région à part entière ». Hier soir, Kris Peeters a dissipé le doute.
Mais au fond, que veulent les Flamands pour cette ville qu'ils ont choisie comme capitale ? La question, sur fond de négociations institutionnelles, sème le trouble dans tous les états-majors. Au CD&V, on précise que la présidente Thyssen préfère ne pas s'exprimer et on renvoie, pour la position officielle du parti, aux propos de Kris Peeters…
Au SP.A et au VLD, on considère que Bruxelles est une affaire… de « Bruxellois » : on y renvoie à des mandataires de la capitale pour exprimer la position officielle du parti. Peur de dévoiler des cartes à l'aube de la grande joute institutionnelle ? Bart Somers et Caroline Gennez filent le sujet respectivement à Sven Gatz et Pascal Smet. Qui, eux, voient un fédéralisme belge à trois pattes. Avec quelques bémols quand même. « Bruxelles a un statut spécifique. Plutôt que de cogestion, je préfère parler de contractualisation avec la Flandre et la Wallonie », explique Pascal Smet qui n'a guère apprécié les propos de Louis Tobback, déchaîné, mardi soir, lors du débat, assénant sans relâche ses attaques sur la « suffisance des Bruxellois » qui pleurent pour un refinancement. « Il s'est exprimé en son nom personnel », précise Smet. Mais d'ajouter que ces propos reflètent sans doute bien ce que beaucoup de Flamands « et sans doute de Wallons » pensent de Bruxelles.
Du côté du VLD, on perçoit aussi Bruxelles comme une « Région à part ». Et on se réfère à la piste lancée par Verhoststadt sur « la communauté urbaine » impliquant le Brabant flamand et wallon. Et son financement ? « Certains Flamands restent toujours dans une logique de refus de transferts financiers en faveur de Bruxelles, regrette Sven Gatz. Pourtant la Région doit, dit-il, pouvoir bénéficier « d'un financement équitable compte tenu des charges de capitale ». Mais à une condition : une centralisation accrue de certaines compétences communales. Comme la police, les CPAS, la mobilité. Même approche au SP.A. « On est pour un refinancement mais on peut économiser par une meilleure organisation, conclut Pascal Smet. Il n'est pas question pour la Flandre de lâcher Bruxelles malgré certains propos caricaturaux. »
3Pourquoi ce grand cri flamand ? En disant qu'il ne veut pas d'une Belgique à trois, Kris Peeters ne dit pas encore quel projet il a pour Bruxlles. Tout au plus laisse-t-il sous-entendre des envies de cogestion de la capitale (sur le thème « C'est notre ville, nous avons le droit de participer à sa gestion »). « J'espère me tromper, décode Charles Picqué. Mais l'une des possibilités, c'est que la Flandre soit dans une stratégie à deux phases : d'abord on démantèle le fédéral. Puis on constate que Bruxelles ne s'en sort plus et n'a d'autre choix que de demander sa mise sous tutelle. » « La grande différence entre le projet de la Flandre et celui que j'ai avec Picqué, souligne Rudy Demotte, c'est que l'un nie la Région bruxelloise et que l'autre l'intègre pleinement. Du reste, la Flandre balance entre deux logiques : territoriale ou communautaire. Alors que nous sommes clairement dans une stratégie territoriale. » Et si, au fond, la Flandre ne savait que faire de cette capitale qu'elle a pourtant choisie ?

Un débat organisé par Le Soir et De Morgen
Trois ténors pour un débat explosif sur Bruxelles

UNE SALLE pleine à craquer, pour débattre de l'avenir de la capitale. Le public a lui aussi donné de la voix. Un débat tendu organisé mardi soir au théâtre National à Bruxelles par "Le Soir" et "De Morgen".Picqué, Demotte, Tobback et les spectateurs: les vidéos du débat.

Les Flamands la trouvent mal gérée, les francophones la disent sous-financée. Mais au fond, quel avenir pour Bruxelles ? Pour y répondre, dans la salle du Théâtre National, 600 personnes (réunies, hier soir, à l'invitation du Soir et du Morgen) et, sur scène, des ténors des 2 communautés (Demotte, Peeters) ; le gouvernement bruxellois est bien représenté (Picqué, Demotte, Vanhengel).
Sur les planches, la tension est palpable. Louis Tobback chauffe la salle, égrène ses slogans acerbes. Kris Peeters martèle la position du CD&V : pas question de lâcher Bruxelles, mais pas question non plus de lui conférer un statut digne de ce nom. Les francophones écoutent, sidérés. Tendu, le débat aura donc eu ce mérite de faire tomber les masques flamands. La salle, elle, réagit. Applaudit, murmure, s'inquiète. Qu'en retenir ? C'est ce que nous avons demandé à trois participants. Avant. Et après.

« On oublie toujours Bruxelles »

Avant : « J’espère qu’on parlera du futur de notre superbe ville. Le problème, en Belgique, c’est que l’on retrouve des extrémistes dans les deux camps et qu’on oublie toujours Bruxelles. C’est frustrant pour les Bruxellois.
Ce qui m’énerve, c’est que Wallons et Flamands prennent avec eux leurs tartines et ne participent pas vraiment à la vie de la capitale. Je m’interroge aussi sur le futur institutionnel de Bruxelles. Et sur l’avenir de la ville en termes d’urbanisme. Quelqu’un a-t-il une vision architecturale de la ville ? »
Après : « On a entendu des pistes déjà évoquées mille fois. La seule chose nouvelle dont j’ai entendu parler c’est l’euro-métropole comme elle existe à Lille. Je suis un peu déçu que l’on n’ait pas abordé la problématique de l’architecture mais je m’en doutais un peu.
J’ai à nouveau eu l’impression d’entendre des navetteurs qui ne connaissent pas beaucoup Bruxelles et ne l’apprécient guère. Même chose pour Kris Peeters (ministre-président flamand) qui ne semble pas avoir compris les frustrations des Bruxellois. Contrairement à ceux qui connaissent vraiment Bruxelles comme Vanhengel et Picqué. »

La valeur ajoutée des géants belges frise les 48 milliards

Les entreprises belges ont créé 10,5% de richesse en plus en 2007, pour un total de 47,9 milliards d'euros, soit 1,9% de la valeur ajoutée totale créée par les grandes entreprises européennes (2.027 milliards de livres sterling, ou 2.559 milliards d'euros), selon une étude réalisée par le département britannique du commerce et de l'industrie (DTI) citée jeudi dans L'Echo. La valeur ajoutée des plus grandes entreprises européennes a augmenté de 11,7% par rapport à 2006. Aucune entreprise belge ne figure dans le top 50 européen, relève L'Echo. Fortis, champion national, plafonne à 9,7 milliards d'euros de valeur ajoutée, soit près de 2 milliards de moins que le 50e européen, Veolia Environnement. Le top 5 belge est complété par KBC, InBev, Dexia et Delhaize. Selon la septième édition du classement de la valeur ajoutée (Value Added Scoreboard), qui répartorie les 750 entreprises européennes à la plus forte valeur ajoutée, le classement par pays reste dominé par le Royaume-Uni, dont les entreprises prennent à leur compte 22,7% de la valeur ajoutée totale (contre 26% en 2006), suivi par l'Allemagne (19,7%) et la France (18,5%).

Van Cau directement visé

Dix-sept enquêteurs chez lui, à son cabinet d'avocats et aux Mutualités socialistes. En cause, les conditions de subvention du hall des sports de Beaumont. Les archives de la défunte Communauté urbaine emportées.
Neuf heures de perquisitions, mercredi : pour la première fois depuis le début des "affaires", c'est l'ex-homme fort du PS, de Charleroi et de la Région qui a été personnellement ciblé. Chez lui, tout d'abord dans la maison de maître du boulevard Joseph II, puis à deux pas de là, à son cabinet d'avocats.
Mais c'est surtout le siège des Mutualités socialistes qui a occupé l'essentiel des dix-sept enquêteurs, qu'accompagnaient la juge d'instruction Jacqueline De Mol et le Premier substitut Daniel Marlière.Un hall trois fois plus cher
Au centre de l'affaire, le hall des sports de Beaumont. Un complexe bâti "clés sur porte", et dont l'entrepreneur est la firme Vandezande, de Gilly. Sa gestion pose aujourd'hui question, mais il suscite aussi des interrogations quant à sa construction. A l'arrivée, il aura finalement coûté trois millions d'euros, soit trois fois plus que le coût estimé au départ. Une différence qui a amené à ouvrir une instruction, et à faire entendre longuement, la semaine dernière, le bourgmestre de Beaumont, Charles Dupuis, et son secrétaire communal Bruno Lambert.
Ils en étaient ressortis libres, mais sans avoir apporté aux enquêteurs de la police fédérale tous leurs apaisements. D'où la suite de l'enquête, hier matin.
Pourquoi viser Jean-Claude Van Cauwenberghe ? Il a présidé la Communauté urbaine de Charleroi-Val de Sambre, aujourd'hui défunte. Beaumont en faisait partie et avait demandé l'appui de cette Communauté pour élaborer le dossier du hall des sports qu'elle espérait voir subventionné.
Ce qui s'est fait, par le biais de la Commission des sports de ladite Communauté, commission présidée par l'échevin des Sports carolo, un certain... Claude Despiegeleer.
Et comme promis, explique aujourd'hui le bourgmestre Charles Dupuis, Jean-Claude Van Cauwenberghe, reprenant son rôle de ministre-président d'alors, a soutenu le projet, subsidié à hauteur de 1400000 euros. Là où il y a doute - mais rien n'est venu le confirmer jusqu'ici - c'est à propos des conditions mises à cette subvention : la Région aurait imposé que l'entrepreneur Vandezande effectue le travail. Ce que Charles Dupuis nie formellement, parlant d'un marché public dont le seul adjudicataire a été la firme Vandezande. Cette même firme dont Van Cau reconnaît que le responsable est de ses amis depuis longtemps.

La Communauté urbaine
Après le domicile et le cabinet d'avocat de Van Cau, en présence du Bâtonnier de l'ordre, les policiers se sont rendus chez Eric Van Sevenant, directeur général de l'intercommunale aujourd'hui fusionnée Aquasambre, au siège de laquelle les archives de la Communauté urbaine s'étaient trouvées.
Elles avaient été transférées au siège des Mutualités socialistes, avenue des Alliés, parce que Jean-Claude Van Cauwenberghe en est le président. Il y a assisté à la fouille et au départ des caisses d'archives. De manière scrupuleuse, dit-on, sans jamais oublier qu'il est avocat et qu'il n'ignore rien de la procédure. Ainsi a-t-il fait acter que la perquisition de son bureau parlementaire, à Namur, s'était effectuée hors la présence d'un représentant du Parlement.
Parallèlement, une perquisition a été conduite dans les locaux de la Direction générale des Pouvoirs Locaux, à Namur. Cinq heures durant, alors que la presse restait de faction au pied du bâtiment et qu'on acheminait des sandwiches pour soutenir les enquêteurs, l'ancien bourgmestre a surveillé le bon déroulement des opérations.
Il en est ressorti peu avant 17 heures. Le temps de faire savoir qu'il avait bien exercé tous ses droits, et qu'il aimerait être entendu par les enquêteurs. Avant de repartir pour le parlement wallon, où il a pris part aux votes de l'assemblée.
Comme si de rien n'était, vraiment ?

Edito: Van Cau, tourner la page, vite!

S'il est vrai qu'on ne prête qu'aux riches, alors il est multimillionnaire, pour le moins. Jean-Claude Van Cauwenberghe l'ex [?]- homme fort de Charleroi fait à nouveau parler de lui et, par la même occasion, refait la Une de l'actualité.
Ancien bourgmestre de Charleroi, ancien Ministre-président du gouvernement de la Région wallonne, Van Cau est au coeur de la tourmente qui a gravement déstabilisé le parti socialiste au cours des deux dernières années. Une tourmente que le PS a payée cash en termes électoraux : perte du mayorat à Charleroi, sanction aux élections fédérales au point de se faire piquer la première au hit-parade des paris francophones par un MR emmené par un Didier Reynders triomphant.La faute à qui ? A Jean-Claude Van Cauwenberghe. A tort ou à raison l'homme passe pour être le "parrain", quasiment au sens mafieux du terme, de sa ville. Un potentat par qui tout passe, un tyran à la main d'acier dans un gant de fer qui fait et défait les carrières comme les fortunes. Une image de Roi soleil sauce Pays noir.
Ses amis - ses affidés devrait-on dire - politiques démissionnent, se retrouvent en prison, sont inculpés. Lui passe entre les gouttes. Car, s'il est toujours cité, il n'est jamais inquiété.
Curieusement, cet homme vilipendé par les médias, ses adversaires politiques, jusque dans son propre parti, n'a jusqu'à présent jamais été entendu par la justice, dans aucune des affaires où son nom a été cité. Elio Di Rupo, président du PS, vivra là une des périodes les plus noires de sa présidence. Il veut changer l'image de son parti, changer les pratiques clientélistes, imposer de nouveaux visages - les rénovateurs - qui doivent être le signal d'une nouvelle culture politique socialiste. Mais comment écarter un Van Cauwenberghe qui, laissé tranquille par la justice, n'entend pas faire un pas de côté ? Comment faire, sans mettre en cause la présomption d'innocence, pour que Van Cau se fasse oublier ? Beaucoup reprocheront à Di Rupo de n'avoir pas tranché dans le vif. D'autres ne lui pardonneront pas d'avoir "tué" l'Obélix carolorégien.
Pour la première fois, Van Cauwenberghe est directement mis en cause. Le dossier, pour ce qu'on en sait, paraît léger. Mais il tombe à l'écart d'une période électorale. Van Cau n'est plus un enjeu. Il faut espérer que la justice fasse vite. La Wallonie doit tourner cette page-là. Au plus vite !

Perquisitions chez Van Cauwenberghe

Plusieurs perquisitions ont eu lieu ce matin, dont certaines toujours en cours, dans le cadre de l'enquête sur le hall omnisports de Beaumont. Elles ne visent pas seulement Jean-Claude Van Cauwenberghe, ancien ministre-président wallon, mais également Eric Van Sevenant, secrétaire de la Communauté urbaine de Charleroi-Val de Sambre.

Les perquisitions opérées ce mercredi matin dans l’enquête sur le hall omnisports de Beaumont, ne visent pas seulement Jean-Claude Van Cauwenberghe. Les enquêteurs se sont rendus au domicile du député régional (en présence du bâtonnier du barreau de Charleroi), ainsi qu’aux sièges des Mutualités socialistes de Charleroi, institution présidée par le député wallon socialiste (où ils sont toujours), à Aquasambre. Cette dernière perquisition viserait Eric Van Sevenant, directeur général de l’intercommunale et secrétaire de la Communauté urbaine de Charleroi-Val de Sambre, institution dont le siège se situe dans les bâtiments d’Aquasambre.
Par ailleurs, des perquisitions ont eu lieu à la DGPL (direction générale des Pouvoirs locaux), à Namur, et plus spécifiquement dans le bureau de sa directrice, Annie Van Boterdael.
Le Parlement wallon a-t-il reçu une demande de levée d’immunité parlementaire pour Jean-Claude Van Cauwenberghe ? « Non », répond José Happart (PS), président. « J’ai seulement été informé, comme le prévoit la loi, qu’une perquisition allait avoir lieu chez un parlementaire. Mais on ne m’a donné aucun détail sur son identité. »
Ces perquisitions sont effectuées dans le cadre de l’instruction sur la construction du hall omnisports de Beaumont. Mais quel peut être le lien entre Van Cau et ce dossier ?
Jeudi dernier, le bourgmestre de Beaumont, Charles Dupuis, et son secrétaire communal Bruno Lambert, avaient été entendus dans les bureaux de la police fédérale de Charleroi. Dans le même temps, des perquisitions étaient effectuées au domicile privé de l’entrepreneur Vandezande de Gilly et chez un architecte. La juge d’instruction Jacqueline Demol s’intéresse aux modalités de la passation du marché public relatif à la construction du hall des sports de Beaumont. C’est en 1998 que la Ville inscrit pour la première fois ce hall au budget communal à hauteur d’un million d’euros. Un architecte est désigné mais le projet reste dans les cartons. Ce dernier touche néanmoins des honoraires évalués, dit-on, à 5 millions de francs belges. Et pourtant, la Ville de Beaumont change subitement son fusil d’épaule, faisant table rase de cette première offre, pour désigner le promoteur Vandezande qui propose un complexe « clé sur porte » pourtant trois fois plus cher que le projet initial. En 2004, le hall sportif de Beaumont voit le jour. De nombreuses questions subsistent, dont celle-ci : pourquoi un tel revirement au profit de la firme Vandezande, déjà dans le collimateur de la Justice pour la construction du hall sportif de Jumet ? Et ce, pour un montant trois fois plus élevé que celui proposé par le premier architecte ! Selon nos sources, la gestion du hall des sports, dont
la régie communale dirigée par Bruno Lambert, intriguerait également les enquêteurs de la section financière. En deux ans, la trésorerie a en effet enregistré un déficit de 226.000 euros.
« Van Cau nous a soutenus »
Charles Dupuis, bourgmestre de Beaumont, explique avoir rencontré Jean-Claude Van Cauwenberghe sur ce dossier à la fin des années 90, sa commune manquant de moyens pour financer seule la construction du hall omnisports. Le Carolo était à l’époque président de la Communauté urbaine de Charleroi-Val de Sambre. Van Cau l’avait mis en contact avec Claude Despiegeleer, échevin carolo des Sports et président de la commission sportive de la Communauté urbaine. Celui-ci avait alors fait visiter des halls polyvalent à Marcinelle et à Jumet. « C’est alors que j’ai rencontré M. Vandezande », confie Charles Dupuis.
Selon le mayeur beaumontois, tant Despi que Van Cau ont alors jouer de leur influence politique pour obtenir un subside régional dans ce dossier. Ils sont parvenus à leurs fins en décembre 2002 quand le gouvernement wallon a octroyé une subvention de 1,433 million d’euros à Beaumont, le solde étant financé par la commune grâce à la revente de ses poteaux électriques à basse tension à l’intercommunale AISH (pour 900.000 euros) et via un emprunt (833.000 euros sur trente ans). Ces chiffres nous sont fournis par Charles Dupuis. « Je ne vois pas dans ce dossier où M. Van Cau aurait pu chipoter. Au contraire, il a travaillé pour sa région », poursuit le bourgmestre de Beaumont.
Les enquêteurs, eux, soupçonnent pourtant un marché truqué et une surfacturation. Pour rappel, l’entreprise Vandezande figurait parmi la quarantaine de fournisseurs (cités dans l’audit de la Région wallonne) travaillant régulièrement avec la Ville de Charleroi sous l’ancienne majorité socialiste. En 2004, 2205 et 2006, cela avait généré pour elle un chiffre d’affaires de 530.000, 560.000 et 324.000 euros, selon le rapport réalisé sous la direction de Gérard Delvaux.

06 juin 2008

L'aide alimentaire comme "arme" électorale ?

"C'est une campagne très bien orchestrée". "Si vous vous présentez et que vous pouvez prouver que vous êtes membre du Zanu-PF, vous avez accès à la nourriture distribuée par le gouvernement"
Les Etats-Unis ont accusé vendredi le président zimbabwéen Robert Mugabe d'utiliser l'aide alimentaire comme une "arme" électorale, après la décision de Harare de suspendre les activités des organisations humanitaires non gouvernementales.
Cette décision "fait du gouvernement le seul distributeur de l'aide alimentaire", a regretté le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.
"Il s'agit d'une tentative odieuse d'utiliser la nourriture comme une arme politique", a-t-il ajouté. L'ambassadeur des Etats-Unis à Harare, M. James McGee, a expliqué que l'aide alimentaire du gouvernement zimbabwéen n'était accordée librement qu'aux partisans du parti de M. Mugabe, le Zanu-PF.
Les partisans du parti d'opposition Mouvement pour le changement démocratique (MDC) doivent remettre leur carte d'identité aux représentants du gouvernement pour obtenir de la nourriture, et elle ne leur est pas restituée, ce qui les empêchera de voter au second tour de l'élection présidentielle, a ajouté M. McGee au cours d'une conférence de presse en duplex avec la presse américaine.
"C'est ce qui se passe en ce moment", a-t-il affirmé. "C'est une campagne très bien orchestrée". "Si vous vous présentez et que vous pouvez prouver que vous êtes membre du Zanu-PF, vous avez accès à la nourriture distribuée par le gouvernement", a-t-il dit. "Si vous appartenez au MDC, vous devez présenter soit votre carte électorale", soit votre carte d'identité "pour obtenir de la nourriture".
"Ce que cela signifie, c'est que le gouvernement va garder ces cartes jusqu'aux votes et que vous ne pourrez pas voter", a poursuivi l'émissaire américain, qui s'exprimait depuis l'ambassade des Etats-Unis à Harare. "La seule façon d'avoir accès à la nourriture est d'abandonner votre droit de vote".

Clinton se rallie officiellement à Obama

Barack Obama a enregistré un nouveau soutien de poids vendredi, celui du chef de la majorité au Sénat Harry Reid, un démocrate influent qui s'était abstenu de prendre parti durant les primaires.


Hillary Clinton jette l'éponge. La sénatrice de New York, qui fait figure de possible co-listière de Barack Obama, va mettre un terme à sa campagne et apporter son soutien au sénateur de l'Illinois, qu'elle a rencontré en tête à tête pour discuter de la campagne à venir pour l'élection présidentielle du 4 novembre. Hillary Clinton mettra fin à sa campagne samedi à midi (16h GMT, 18h à Paris) à Washington, a annoncé vendredi son équipe de campagne. L'ex-Première dame des Etats-Unis remerciera ses partisans et apportera officiellement son soutien à Barack Obama, mathématiquement assuré depuis mardi de décrocher l'investiture démocrate pour la présidentielle.
La sénatrice de New York devrait appeler les démocrates à s'unir derrière Obama et à l'aider à vaincre le républicain John McCain lors du scrutin de novembre. Les dirigeants du parti de l'âne espèrent que le ralliement de Clinton va aider à ressouder les démocrates, après une bataille des primaires longue et acharnée qui a laissé des traces.
Hillary Clinton et Barack Obama se sont rencontrés jeudi soir en privé au domicile de la sénatrice de Californie Dianne Feinstein pour discuter de la campagne à venir. Ils sont arrivés séparément et se sont assis l'un en face de l'autre dans le salon, selon Mme Feinstein, qui les a laissés en tête à tête. "Il y avait un désir de part et d'autre, je crois, d'avoir un entretien privé", a expliqué la maîtresse des lieux. Les deux candidats sont sortis de leur rencontre d'une heure en riant. "Ils m'ont appelée quand (l'entretien) a été terminé", a précisé Mme Feinstein. "Je suis descendue et j'ai dit 'bonsoir, j'espère que vous avez eu une bonne réunion.' Ils riaient et c'est tout."
"Les sénateurs Obama et Clinton (...) ont eu une discussion productive sur l'important travail qu'il faut fournir pour réussir en novembre", ont-ils indiqué dans un communiqué commun. De nombreux partisans d'Hillary Clinton souhaitent qu'elle soit la candidate démocrate à la vice-présidence. Selon eux, le tandem Obama-Clinton formerait un "ticket de rêve" qui permettrait au sénateur de l'Illinois d'élargir son audience auprès des électeurs blancs et de la classe ouvrière, des Hispaniques ou encore des femmes.
En privé, la sénatrice de New York a déclaré cette semaine à des parlementaires qu'elle était ouverte à la possibilité d'être candidate à la vice-présidence. Selon l'autre sénateur de New York, le démocrate Charles Schumer, interrogé par la chaîne ABC vendredi, Clinton a dit qu'elle accepterait d'être co-listière si Obama lui proposait, mais "s'il choisit quelqu'un d'autre elle travaillera tout aussi dur pour le parti", a-t-il assuré.
Barack Obama, qui a désigné mercredi trois personnalités, dont Caroline Kennedy, fille du président assassiné John F. Kennedy, pour l'aider à sélectionner des candidats au poste de vice-président, a déclaré que ses recherches pour trouver un co-listier resteraient secrètes. Et il a fait savoir jeudi qu'il n'était pas pressé d'annoncer le nom du lauréat.
En tout cas, l'ancien candidat à l'investiture démocrate John Edwards ne briguera pas la vice-présidence sur un ticket avec Obama: il l'a exclu dans des entretiens publiés vendredi par les journaux espagnols "El Mundo" et "El Pais". Edwards, qui était en visite en Espagne, a apporté son soutien au sénateur de l'Illinois en mai après avoir été courtisé pendant plusieurs mois par les deux principaux adversaires de la course à l'investiture démocrate.
Barack Obama a enregistré un nouveau soutien de poids vendredi, celui du chef de la majorité au Sénat Harry Reid, un démocrate influent qui s'était abstenu de prendre parti durant les primaires.
Le premier candidat noir d'un grand parti à l'élection présidentielle américaine se concentre également sur la bataille à venir contre le républicain John McCain. Sa campagne l'a conduit jeudi en Virginie, un Etat qui vote traditionnellement républicain, mais que les démocrates espèrent faire basculer dans leur camp en novembre.

05 juin 2008

La Belgique reste une terre d'accueil

Les investissements venus d'ailleurs sont stables. Le pays garde sa 5e place en Europe. Par chance, la crise politique n'a pas trop pesé. Mais l'emploi continue de trinquer.
C'est une bonne nouvelle ! A en croire le "baromètre de l'attractivité belge", établi pour la quatrième année consécutive par le cabinet d'audit et de conseil Ernst & Young, les mois de crise politique qui ont suivi les élections fédérales du 10 juin 2007 n'ont pas eu d'impact significatif sur l'éclosion de nouveaux projets d'investissement dans notre pays. Comptabilisant 175 investissements (contre 185 en 2006), la Belgique maintient sa 5e position en Europe, derrière le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Espagne. Et pourtant, elle enregistre une légère baisse (- 5 pc), alors que la moyenne européenne progresse de 5 pc.
Si la Belgique fait toujours bonne figure, c'est en grande partie grâce à la bonne performance de la Région bruxelloise (42 projets) qui voit sa part de marché en termes d'investissements étrangers s'accroître de 18 à 24 pc. De son côté, la Flandre continue de perdre du terrain (89 projets), son score glissant de 57 à 50,8 pc. Ce sont surtout les régions d'Anvers et du Limbourg qui ont souffert. La Wallonie (44 projets) affiche sa stabilité avec 25,2 pc du montant total des investissements.
Les Etats-Unis restent le principal investisseur (49 projets), devant la France (21), le Royaume-Uni (16) et les Pays-Bas (14). A noter que la part des pays de la zone BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) dans les investissements directs étrangers est en légère augmentation (5,7 pc du total).
Baisse des emplois
"Les performances aux plans européen et belge montrent que les investisseurs étrangers manifestent encore de l' intérêt pour nos contrées", déclarent les auteurs de l'étude. Mais cette croissance - ou cette relative stagnation - ne doit pas cacher la baisse du nombre d'emplois créés dans la foulée. La croissance de 5 pc des investissements se traduit par une baisse de 18 pc du nombre des emplois générés.
En Belgique, la situation est plus préoccupante : la baisse des créations d'emplois liée à ces investissements est de 21 pc, ce qui place notre pays en douzième place européenne, derrière le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne l'Espagne, la Pologne, la Tchéquie, la Russie, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Serbie. Autant dire très loin...
"Le coût salarial élevé et la pression fiscale restent des handicaps économiques souvent cités par les investisseurs, mais moins qu'avant", souligne Ernst & Young, qui ajoute que "les efforts pour réduire nos handicaps ont porté quelques fruits".
Ainsi, des mesures comme la déduction des intérêts notionnels sont "visiblement fort appréciés", apprend-on. Par ailleurs, un tiers des entreprises sondées jugent la pression fiscale "plus favorable" qu'avant. Le système des intérêts notionnels doit par conséquent être "absolument maintenu", ne se privent pas de souligner les auteurs de l'étude qui se laissent quelque peu emporter par leur sujet.

La Wallonie a trop payé pour Microsoft et Google

"La Région wallonne a déboursé énormément d'argent pour attirer Microsoft et Google en Hainaut, ce que l'Europe accepte dans cette région, mais je pense que c'est là une erreur stratégique que d'investir autant d'argent dans si peu d'emplois. Ce n'est pas tenable à terme" dit Mme Ceysens.
"La Région wallonne a déboursé de gigantesques montants pour attirer Microsoft et Google en Wallonie. Mais l'achat de trophées n'est pas tenable à terme", a déclaré jeudi la ministre flamande de l'Innovation, Patricia Ceysens (Open Vld), lors de la conférence Think Tomorrow à Bruxelles, rapporte le site internet Datanews.be "On ne peut quand même pas à chaque fois injecter des millions dans la création d'une poignée de postes de travail. L'argent du contribuable doit être utilisé d'une meilleure manière", estime la ministre.
Google construit actuellement un centre de données dans le Hainaut. Quant à Microsoft, le géant informatique a annoncé il y a peu l'ouverture d'un département de recherche à Mons. "Du point de vue politique, c'est merveilleux de pouvoir présenter ce genre de projets symboliques, mais pour une croissance durable de la région, cela ne signifie pas grand-chose, sinon rien", a expliqué la ministre à Data News.
"La Région wallonne a déboursé énormément d'argent pour attirer Microsoft et Google en Hainaut, ce que l'Europe accepte dans cette région, mais je pense que c'est là une erreur stratégique que d'investir autant d'argent dans si peu d'emplois. Ce n'est pas tenable à terme." Mme Ceysens croit néanmoins dans la franchise économique du gouvernement wallon. "La Wallonie a assurément besoin de ces symboles, et toute sa démarche a pour but de stimuler la dynamique de la région, mais en Flandre, ce ne serait pas possible", a-t-elle conclu.

"Hier moet je nederlands spreken !"

Nadine a reçu un appel sur son GSM alors qu'elle était dans un train en direction de la Flandre... Elle a répondu en français
BRUXELLES Pour le 1er avril, une radio avait fait un étrange poisson : expliquer aux gens que, dorénavant, il sera interdit de parler le français en Flandre... Évidemment, tout le monde avait compris qu'il s'agissait d'une blague vu le contexte actuel en Belgique.
Tout le monde ? Pas si sûr... Et c'est Nadine, 35 ans, qui en a fait les frais. Lundi, comme tous les jours, elle a pris son train en direction d'Alost. "Lorsque je suis arrivée à destination, mon téléphone a sonné. C'était mon mari." Nadine a répondu et a marché sur le quai. "Je sentais que quelqu'un me suivait de près."
Nadine, qui parlait toujours à son mari, s'est retrouvée nez à nez avec un inconnu qui a hurlé : "Hier, moet je nederlands spreken !" ("Ici, il faut parler flamand.") Le sang de Nadine n'a fait qu'un tour. "Je peux vous assurer que je lui ai sorti mon plus beau flamand !" Nadine, qui habite en Flandre, est parfaite bilingue. "Ma fille aussi. C'était une conversation privée. D'ailleurs, elle aurait très bien pu être professionnelle, c'était la même chose !"
L'incident a attiré l'attention des autres voyageurs. "Tout le monde a rigolé." De l'ineptie de la situation ou de Nadine, personne ne sait !
Pour l'anecdote, Nadine est commissaire de police. Elle aurait été en droit de rédiger un procès-verbal pour racisme... "C'est dingue. Ma collègue, qui est une vraie néerlandophone, a eu la même blague dans le train." Deux passagers n'avaient pas supporté qu'elle parle en français avec une amie. "Ils s'étaient fait la réflexion oralement en flamand. Elle a compris bien évidemment et leur a répondu aussi sec."

La FEB veut simplifier le statut des jobistes

La fédération des employeurs préconise une simplification du cadre légal du travail des étudiants et plaide pour un régime unique s’appliquant à toute l’année civile.
La fédération des employeurs propose un maximum de 53 jours de travail (ou 400 heures) pour les étudiants et une cotisation de solidarité identique durant l’année, a annoncé jeudi la FEB.
Actuellement, les étudiants peuvent travailler 23 jours durant les vacances d’été et 23 autres jours durant l’année. L’employeur et l’étudiant ne paient pas de cotisations ONSS mais une cotisation de solidarité dont le taux diffère en été ou ailleurs dans l’année.
Quand la limite est dépassée, l’employeur doit alors payer des cotisations ONSS complètes non seulement pour les prestations qui dépassent la limite, mais aussi pour tous les jours prestés par l’étudiant. « Dans la pratique, l’employeur doit se fier à la déclaration sur l’honneur de l’étudiant pour savoir si celui-ci n’aura pas presté plus de jours que le maximum autorisé », souligne la FEB. « Les deux systèmes, assortis de taux ONSS différents selon le moment de l’année, et la déclaration sur l’honneur de l’étudiant rendent le système actuel inutilement compliqué et sont source d’insécurité juridique pour les employeurs ».
La FEB propose donc un maximum annuel de 53 jours (ou 400 heures) pour chaque étudiant jobiste, une cotisation de solidarité identique durant toute l’année et fixer la limite annuelle maximum du nombre de jours ou d’heures prestées par employeur et non par étudiant. « Les employeurs bénéficieront ainsi d’une plus grande sécurité juridique et l’ONSS pourra opérer ses contrôles plus facilement. Ces adaptations simplifieraient sensiblement les règles du jeu pour les étudiants et les employeurs. Les deux parties y gagneraient », conclut la FEB.

Leterme Ier tente le diable et le destin

En quête d'un résultat pour le 15 juillet…
Coup d'envoi des négociations institutionnelles, hier soir au Sénat.
En deux mots…
1. Tout arrive. Un an après les législatives (10 juin 2007), le politique dominant, Yves Leterme, lance les négociations Nord-Sud. Un « premier paquet » de réformes avait été ficelé au début de l'année, qui prévoyait notamment de régionaliser la sécurité routière, et annonçait un « second paquet », plus doté, pour juillet. Nous y voilà. Les présidents francophones ont évoqué tout cela hier, ensemble, avant de se rendre au Sénat.
2. Organisation, composition. Lire Le Soir de mardi : il faut compter avec un groupe central, composé de 16 représentants des partis ; Leterme est le dix-septième homme. Ce groupe est composé comme suit… CD&V/N-VA : Marianne Thyssen, Jo Vandeurzen, Bart De Wever, Herman Van Rompuy ; MR : Didier Reynders, Olivier Maingain, Armand De Decker ; PS : Elio Di Rupo, Philippe Moureaux, Jean-Claude Marcourt ; CDH : Joëlle Milquet, Melchior Wathelet ; VLD : Bart Somers, Patrick Vankrunkelsven ; Ecolo/Groen : Marcel Cheron, Magda Aelvoet. Le SP.A reste au balcon. Les deux ministres des réformes institutionnelles (Reynders et Vandeurzen) piloteront les discussions relatives aux transferts de compétences. Les présidents de la Chambre et du Sénat (Van Rompuy et De Decker), celles ayant trait à BHV. Au centre : Yves Leterme. La réforme de l'Etat sera son œuvre ou sa tombe. Tous ont rendez-vous dans dix jours pour (re)faire le point…
A l'issue de la réunion mardi soir, Joëlle Milquet ne cachait pas son dépit, déplorant, en substance, que les négociations débutent toujours, sans jamais vraiment débuter… « Il faudrait éviter de se noyer dans un verre d'eau ». Olivier Maingain était « sceptique ». Elio Di Rupo prévenait à propos de BHV : la frontière linguistique ne peut devenir une frontière d'Etat.
3. Les chances de réussir. La pièce roule sur la tranche. Selon qu'elle basculera d'un côté ou de l'autre… Pile : un accord intervient, Leterme Ier entre dans l'histoire (la Saga Belgica) comme le gouvernement qui aura propulsé la Belgique dans l'âge post-fédéral. Face : le désaccord, Leterme Ier entre dans l'histoire comme le gouvernement qui liquide l'Etat Belgique ; à tout le moins, celui qui aura échoué à stopper une crise qui mine le pays.
4. Les délais. A Luxembourg hier, en marge de la réunion des ministres européens des Finances, Didier Reynders appelait à s'occuper chez nous des problèmes socio-économiques, jugeant que le 15 juillet n'était pas une date fatidique… Comprendra qui pourra. Car il est convenu en principe qu'Yves Leterme se présentera au parlement le 15 juillet pour y lire une « déclaration » gouvernementale. Même si d'aucuns prétendent que, conscients qu'ils ne pourront pas s'entendre sur une réforme de l'Etat, ni régler BHV, Leterme et son cartel ne font que gagner du temps, en vue d'élections générales en 2009. Pour les plus pessimistes, le gouvernement fédéral ne passera pas l'été. Mais qu'en savent-ils ? Qu'en savons-nous ?

Rik Daems a été consultant pour Belgacom

Entre Belgacom et l’ex-ministre, la mission qui dérange

Rik DAEMS, L’EX-MINISTRE des Entreprises publiques a été consultant pour Belgacom en 2007. Mais sans rien facturer. Un étrange contrat.


Avoir été le ministre des Entreprises publiques et des Télécoms sera-t-il désormais la voie royale pour devenir consultant chez Belgacom ? On pourrait le penser, à la lecture d’un étonnant contrat dont nous avons pu prendre connaissance.
Il a été conclu en avril 2007 entre Belgacom et la SPRL Proconsult, dont le siège social est à Herent, représentée par son directeur général, le député Rik Daems (Open-VLD), qui fut également, de 1999 et 2003, le ministre de tutelle de l’opérateur public.
Selon les termes de ce contrat, d’une durée de six mois, Rik Daems devait assister Belgacom, en tant que consultant, pour la recherche d’opportunités d’affaires dans l’émirat du Qatar. La feuille de route de Rik Daems prévoyait des missions aussi diverses que la prise de contact avec les décideurs locaux, les relations publiques ainsi que l’expertise et la consultance technique. Malgré des possibilités de prolongation sur base mensuelle, le contrat n’a pas été renouvelé.
Quant à la rémunération de l’ancien ministre des Télécoms, elle devait consister en un pourcentage sur l’ensemble de l’investissement réalisé par Belgacom au Qatar, avec un plafond de 50.000 euros. Tous les frais engagés par Rik Daems dans l’exercice de ce contrat devaient également être pris en charge par l’entreprise publique.
Interrogé mercredi, Rik Daems a reconnu l’existence de ce contrat. « J’ai été approché par Belgacom pour une mission de consultance, afin de déterminer si des opportunités de marché étaient possibles, a expliqué l’ancien ministre libéral. Lorsque je peux aider, je le fais. »
L’existence d’un tel contrat passé avec sa société lui paraît logique. « On ne peut agir sans qu’il y ait quelque chose de formel. C’est une règle à laquelle je me tiens dans mes fonctions publiques ou privées. Je connais les frontières à l’intérieur desquelles il faut se tenir. »
Rik Daems est cependant resté très réservé sur la mission elle-même. « Belgacom est une société cotée en Bourse. Pour cette raison, vous comprendrez que je ne peux donner aucun détail, ni sur le contenu de la mission elle-même ni même sur le pays dans lequel elle se serait déroulée. »
Éviter le flou artistique
Pour Rik Daems, « il ne faut surtout pas mélanger les actes privés et politiques. Il n’a jamais été question pour moi de signer un tel contrat en tant que parlementaire. J’ai voulu absolument éviter tout ce qui pourrait ressembler à un flou artistique. Je tiens également à souligner que la mission est aujourd’hui terminée et que, très concrètement, rien n’a été facturé à Belgacom. »
Une absence de facturation qui est officiellement confirmée par l’opérateur.
Ce qui ne signifie pas grand-chose, dans la mesure où Belgacom n’a jamais annoncé aucun investissement au Qatar. Ce n’est sans doute pas faute d’avoir essayé. Ainsi, en juillet 2007, alors que le contrat de Rik Daems était en cours, le nom de Belgacom a été cité par les médias parmi les candidats pour l’attribution d’une licence de téléphonie mobile au Qatar. Une information non confirmée par l’entreprise. Par ailleurs, depuis novembre 2006, Belgacom a noué des partenariats – officiels, ceux-là – avec l’opérateur Omantel, à Oman.
Dans l’entourage de Belgacom, certains s’étonnent qu’un contrat aussi sensible ait pu être signé avec un ancien ministre de tutelle de l’entreprise publique sans que le conseil d’administration en ait été informé. D’autant, souligne-t-on, que Rik Daems est le ministre qui, en 2003, est allé chercher Didier Bellens chez RTL Group, à Luxembourg, pour en faire le patron de Belgacom.

04 juin 2008

Pas de néerlandais, pas de crèche !

C’est une situation ubuesque. A Bruxelles, un couple hispano-britannique habitant la capitale ne peut inscrire son jeune fils de 16 mois dans une crèche flamande, faute de déclaration sur l'honneur que le néerlandais est la langue utilisée à la maison. Il a porté plainte pour discrimination auprès de la Commission européenne.
Le couple s'est heurté "aux caprices d'une administration appelée à interpréter le fameux décret du 28 juin 2002 sur l'égalité des chances dans l'enseignement", note le journal Le Soir.
Tous les documents du jeune enfant, qui comprend l'espagnol, l'anglais et le néerlandais, étaient rédigés dans la langue de Vondel: acte de naissance, inscription dans la commune et carte d'identité. "Mieux: il ne comprend pas un phonème francophone", ironise le quotidien.
Mais, faute de déclaration sur l'honneur que le néerlandais est la langue utilisée à la maison, l'inscription ne peut être effective.
Le couple a déposé plainte pour discrimination, le 7 mai dernier, auprès de la Commission européenne.

Lancement des éco-bonis en Wallonie

Le processus des « éco-boni » qui ont pour objectif de récompenser les automobilistes qui utilisent des véhicules propres a été concrétisé ce mercredi par le ministre wallon du Budget, Michel Daerden. En juin, 2.000 ménages wallons devraient obtenir leur prime.

Le principe a été défini en mars 2007 par les autorités wallonnes afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Il est appliqué depuis le 1er janvier 2008 mais le processus a véritablement été enclenché ce mercredi par la remise d’un premier chèque.
Le système de l’« éco-bonus » récompense les personnes qui acquièrent un véhicule émettant moins de 145 grammes de CO2/km, qu’il soit neuf ou d’occasion, alimenté à l’essence ou au diesel. Le principe ne s’applique pas aux véhicules de société.
La fourchette de la prime varie de 100 à 1.000 euros, selon le taux d’émission. Les propriétaires des voitures qui émettent moins de 105g CO2/km (1000 euros) et entre 105 et 115 g CO2/km (800 euros) sont les plus récompensés. Ceux dont les véhicules émettent entre 116 et 125 g CO2/km recevront 200 euros ; ceux dont les automobiles émettent entre 126 et 135 g CO2/km auront une prime de 150 euros, et les autres de 100 euros.
Les familles nombreuses, qui comptent au moins 3 enfants à charge, bénéficient d’une réduction de 10 grammes sur l’émission.
Le bénéficiaire ne doit effectuer aucune formalité pour bénéficier de la prime. Celle-ci est attribuée automatiquement par l’administration, avertie par la DIV (Direction d’immatriculation des véhicules).
En juin, quelque 2.000 ménages wallons devraient obtenir leur prime.
Dans le courant de l’année 2008, la mesure devrait bénéficier à environ 100.000 personnes. Pour la Région, le coût de l’opération devrait être de 22 millions d’euros.
Les conducteurs les plus pollueurs sont pour leur part, depuis le 1er avril, sanctionnés par un « éco-malus », qui s’échelonne entre 100 et 1000 euros. Le système s’applique aux propriétaires de véhicules qui émettent plus de 195 g CO2/km.

Didier Bellens indésirable chez Belgacom

Un avis du conseil d'administration défavorable à Bellens
LE GOUVERNEMENT doit reconduire le patron ou désigner son successeur. Le CA favorable à la seconde option. Trois premiers noms circulent.
Qui sera le candidat du gouvernement à la succession de Didier Bellens ? L'intéressé lui-même, que l'on dit candidat, ou un nouveau venu ? Une chose est certaine, le gouvernement ne doit plus tarder à prendre une décision. Car le timing administratif est particulièrement serré, dans un contexte politique très incertain.
Didier Bellens a été nommé à la tête de Belgacom le 1er mars 2003, pour six ans. Son contrat ne prévoit aucune indemnité à l'expiration, le 1er mars 2009. A la condition que l'intéressé soit informé de la non-reconduction du contrat au moins six mois avant sa date d'expiration. Soit, au plus tard, le 31 août prochain. Sans quoi Didier Bellens percevrait une indemnité égale à la moitié de son salaire annuel brut, soit environ 1,35 million d'euros.
Il reste donc très peu de temps au gouvernement Leterme pour s'accorder sur le sort du patron de Belgacom s'il ne veut pas être contraint de lui verser un bonus de sortie qui serait politiquement difficile à justifier. Le reconduire dans ses fonctions ne serait pas non plus sans risque. Car six ans, c'est long. Et si son contrat devait être résilié avant la fin de ce long bail, c'est un parachute doré de huit millions d'euros qu'empocherait Didier Bellens.
Dans la majorité, les palabres vont bon train. Selon nos informations, la ministre des Entreprises publiques, Inge Vervotte (CD&V), a reçu un rapport d'avis du conseil d'administration de Belgacom sur Didier Bellens, qui doit alimenter la réflexion du gouvernement. Il se dit que cet avis, à l'écrasante majorité des administrateurs, déconseillerait la reconduction de l'actuel patron.
Parmi les formations de la majorité, hormis le PS, Didier Bellens ne disposerait plus d'un réel soutien. Le CD&V serait prêt à le larguer et l'Open-VLD n'est guère plus enthousiaste. Au MR, on souhaite cependant que Didier Bellens soit évalué sur la base de critères objectifs et pas seulement sur des états d'âme. Mais les libéraux francophones se disent conscients que la polémique sur le salaire et le parachute doré du patron de Belgacom pèsera lourd dans la décision. Reste à lui trouver un successeur, si son contrat ne devait pas être renouvelé. Trois noms circulent déjà même si bien d'autres devraient rapidement suivre. Celui de Philippe Vander Putten, tout d'abord. Le tout frais ex-patron de Brussels Airlines (lire ci-dessous), figure logiquement parmi les candidats pressentis. Ancien administrateur délégué de Proximus, il a participé à la mise en Bourse de Belgacom où il reste très apprécié. Mais rien n'indique que Philippe Vander Putten ait la volonté de reprendre le chemin du boulevard Albert II. On le dit allergique aux étiquettes politiques.
Un autre nom circule également dans les couloirs de Belgacom, tout comme du côté du conseil d'administration et des cabinets ministériels : celui d'Alain Deneef. C'est lui qui a lancé l'ADSL, il y a une dizaine d'années, alors qu'il était au comité de direction de l'opérateur. Il a ensuite été président du conseil d'administration de la SNCB, sur le quota Ecolo.
Le troisième nom cité est celui de Bert De Graeve. Le patron de Bekaert connaît lui aussi parfaitement le secteur des télécoms et des médias. Il a longtemps travaillé chez Alcatel Bell, à Anvers, l'un des principaux fournisseurs de technologies pour Belgacom, avant de diriger la VRT. Mais rien n'indique que ce patron souhaitera quitter le groupe Bekaert. D'autant qu'il est flamand, dans un dossier où les francophones entendent se battre pour ne pas perdre leur unique patron d'entreprise publique.
Mais il se murmure qu'un marchandage politique n'est pas à exclure. Un scénario passablement alambiqué prévoit qu'en échange d'un patron flamand pour Belgacom, les francophones recevraient un nouveau poste de commande à la SNCB.

30 mai 2008

Birmanie: les généraux accusent la communauté internationale de pingrerie

La junte birmane a incité vendredi les sinistrés du cyclone Nargis à "manger des grenouilles" plutôt que d'accepter les "tablettes de chocolat" d'une communauté internationale accusée d'être chiche dans ses aides financières quatre semaines après le cataclysme.
Le quotidien officiel New Light of Myanmar s'est vivement étonné que 150 millions de dollars seulement aient été promis par des pays donateurs, alors que la Birmanie a évalué à 11 milliards ses besoins pour la reconstruction.
Le journal a fustigé les Etats qui ont posé comme condition préalable à toute aide financière le libre accès des organisations humanitaires internationales au delta de l'Irrawaddy, la région la plus affectée par Nargis.
"La population de Birmanie est capable de se relever de telles catastrophes naturelles, même sans assistance internationale", a affirmé le New Light of Myanmar, précisant que les habitants des zones côtières dévastées "peuvent facilement se procurer du poisson" et qu'"en ce début de mousson, on trouve de grosses grenouilles comestibles en abondance".
"Les habitants peuvent survivre en comptant sur eux-mêmes, même s'ils ne reçoivent pas de tablettes de chocolat de la communauté internationale", a dit le quotidien de la junte, selon qui autoriser les sauveteurs étrangers à se rendre librement dans le delta reviendrait à accorder aux donateurs "la permission de pénétrer dans toutes les maisons à discrétion".
Cette tirade enflammée survient alors que les généraux birmans ont encore renforcé leur emprise sur la Birmanie, prolongeant mardi d'un an l'assignation à résidence qui frappe depuis 2003 l'opposante Aung San Suu Kyi et confirmant brusquement vendredi la "promulgation" d'une nouvelle Constitution.
Un communiqué signé par l'homme fort de la junte Than Shwe, publié en première page du New Light of Myanmar, assure que le texte a été approuvé par 92,48% des électeurs lors d'un référendum les 10 et 24 mai. Il était initialement prévu que cette Constitution n'entre en vigueur qu'après des élections en 2010.
La junte n'a pas expliqué les raisons de cette annonce soudaine.
"Pour moi, ce n'est rien de plus qu'une proclamation de victoire", a estimé Aung Naing Oo, analyste birman réfugié en Thaïlande.
Le cyclone Nargis, qui a ravagé le sud de la Birmanie les 2 et 3 mai, a fait officiellement au moins 133.600 morts et disparus et 2,4 millions de sinistrés.
L'ONU estime que, quatre semaines après le passage de Nargis, environ un million de rescapés ont besoin d'une aide urgente dans le delta de l'Irrawaddy, région restée jusqu'à cette semaine fermée aux équipes de secours étrangères.
Malgré les nouvelles critiques des médias officiels birmans, les agences d'aide humanitaire des Nations unies ont indiqué qu'elles obtenaient désormais plus rapidement visas et permis d'accès au delta.
"Il y a des indications prometteuses qui suggèrent que le gouvernement va en gros dans la bonne direction", a assuré Terje Skavdal, un haut responsable humanitaire de l'ONU, lors d'une conférence de presse à Bangkok.
Mais l'accès demeure beaucoup moins aisé pour les organisations privées.
"Parfois il y a des obstacles, parfois non", a expliqué M. Skavdal.
"Il est particulièrement important qu'un accès libre et inconditionnel soit garanti à la Croix Rouge et aux ONG internationales, comme convenu la semaine dernière entre les hauts dirigeants birmans et le secrétaire général" de l'ONU Ban Ki-moon, a-t-il ajouté.
"La situation n'est pas très claire. Certaines des ONG les plus importantes semblent avoir des problèmes", a poursuivi M. Skavdal.
Une nouvelle équipe d'évaluation de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) était par ailleurs attendue à Rangoun vendredi pour une mission humanitaire de deux semaines.

Le privé investira un milliard pour l'école

Ecoles à rénover : 1 milliard de plus
C'est le privé qui investira le milliard d'euros, dans un horizon de dix ans. La Communauté française rétribuera le privé, sur 27 ans, à hauteur de 1,7 milliard. Un partenariat fort attendu, qui suscite pourtant des réactions mitigées.
C'était un peu l'Arlésienne de la législature communautaire. Or voici que son cadre juridique est sur les rails : le gouvernement de la Communauté française, jeudi, a adopté en première lecture l'avant-projet de décret visant à booster les rénovations et (re)constructions scolaires par des partenariats publics-privés (ou PPP). La première pierre rénovée à cette enseigne devrait être inaugurée vers la mi-2009 (pile pour les élections régionales, que l'on y voit ou non malice...).
1 Le problème. D'une part, un parc immobilier scolaire que l'on sait largement vétuste. D'autre part, des capacités d'endettement réduites à la Communauté française, puisque les critères de Maastricht l'empêchent d'emprunter les sommes nécessaires aux besoins. Mais, dira-t-on, "le refinancement" de 2001 ? Il a permis de parer au plus pressé, mais n'a guère pu enclencher des rénovations lourdes ou constructions neuves. D'où l'idée d'une structure alternative de financement de travaux, accessible aux trois réseaux (ci-dessous), et qui s'ajoutera aux systèmes existants (les fonds classiques, qui dégagent aujourd'hui quelque 100 millions par an).
2 Le système. La Communauté s'engage contractuellement à payer, pendant 27 ans, un montant récurrent à des consortiums de partenaires privés, où se retrouvent obligatoirement et à la fois des opérateurs financiers, de la construction et de la maintenance. En contrepartie, le privé finance les travaux, les exécute, assure l'entretien du bâti pendant les 27 ans en question. Avantages pour la Communauté : elle a l'argent rapidement sans pour autant s'endetter. Avantages pour le privé, outre le rendement de la rétribution : il traite non pas avec une myriade de pouvoirs organisateurs mais avec un interlocuteur qui apporte sa garantie, unique et stable (on veut dire : la stabilité d'un pouvoir public en charge de l'école, quel qu'il soit d'ici à 27 ans ! ). Le partenaire privé n'aura aucun droit réel sur le bâtiment; le pouvoir organisateur n'aura pas la maîtrise de l'ouvrage.
3 Les montants. Pour investir 1 milliard, le privé recevra une rétribution communautaire de 65 millions par an pendant 27 ans, soit quelque 1,75 milliard.
Et d'où viennent ces 65 millions annuels ? En fait, l'apport véritablement neuf du projet porte sur 25 millions/l'an, tirés sur le budget ordinaire de la Communauté (davantage, ce n'était pas possible, sous peine d'excéder les marges). Deuxième source : pour 15 millions, une augmentation du budget des bâtiments scolaires dans le cadre de la St-Boniface. La troisième, à 25 millions, constitue la part des pouvoirs organisateurs sélectionnés, puisque prélevée sur leurs subventions de fonctionnement.
4 Concrètement. Le système est accessible à tous les bâtiments scolaires (primaire, secondaire, supérieur non universitaire, centres PMS, promotion sociale, internats, artistique). Il porte sur des chantiers d'une certaine envergure (750 000 euros au minimum), qu'il s'agisse de rénover, étendre, reconstruire voir construire. L'opération devrait bénéficier à un total d'environ 300 établissements (sur 3 600).
Elle se déroulera en trois phases successives, chacune d'elles reposant sur un consortium choisi après un appel d'offres européen. Le gouvernement Demotte paraît ne pas douter de l'intérêt que manifesteront des partenaires privés.
Après adoption du décret, la première phase doit commencer dans le courant du second semestre. Elle pèsera dans les 300 millions, pour une cinquantaine d'écoles. Cette première sélection (malheur aux recalés...) sera opérée à partir des demandes antérieures pas encore rencontrées; des audits sont actuellement menés au sein des écoles concernées.

INCAPABLE DE FAIRE face au délabrement des bâtiments scolaires, la Communauté française va faire appel au secteur privé. En partenariat.

Un athénée brabançon qui a manqué de chauffage une partie de l'hiver parce que sa chaudière a rendu l'âme. Des classes provisoires en préfabriqué devenues définitives dans une école communale du sud de Bruxelles. Une école incendiée, en Luxembourg, dont les élèves ont été dispersés dans d'autres établissements en attendant un nouveau bâtiment. Ailleurs, des murs en lambeaux, des fenêtres brisées, des charpentes pourries, des plafonds éventrés, des escaliers branlants… Nos écoles attendent parfois jusqu'à 10 ans pour obtenir les crédits (publics) nécessaires à leur rénovation. Cela va bientôt changer.
Incapable de faire face aux demandes, la Communauté française annonce en effet depuis trois ans son intention d'appeler le secteur privé à la rescousse. Bingo ! Le décret est (enfin) prêt. Si le gouvernement l'approuve, comme prévu, ce jeudi matin, il devrait lui permettre de lever jusqu'à 1 milliard d'euros d'argent frais au cours des trois prochaines années pour faire face aux demandes les plus urgentes. Une manne. Grâce à la technique du partenariat public-privé (PPP), qui consiste ici à demander à des partenaires privés de financer et d'assumer la rénovation ou la (re)construction de bâtiments scolaires en échange d'une redevance annuelle. Gonflée d'intérêts substantiels. Les candidats, dit-on, « se bousculent » : banques, entrepreneurs, promoteurs immobiliers…
L'idée avait été lancée par Joëlle Milquet, la présidente du CDH, à la rentrée 2005. Elle s'inspire de ce qui se fait dans d'autres pays et dans d'autres secteurs, déjà, en Belgique. En Wallonie, l'autoroute A8 Tournai-Halle, l'ascenseur de Strépy ou le tunnel sous Cointe ont bénéficié d'un système similaire. En Flandre, ce fut la fermeture du ring d'Anvers, un projet de 3 milliards d'euros, et désormais aussi les écoles. Outre-Manche, où la technique est née, elle a notamment servi au métro de Londres.
Le PPP se justifie pour une raison purement comptable : la capacité d'emprunt des entités fédérées (Communautés et Régions) est limitée par les fameux critères de Maastricht, qui imposent un taux maximum d'endettement aux Etats ayant adopté l'euro. En somme, il s'agit d'une sorte d'emprunt indirect, débudgétisé, censé permettre d'apporter de l'argent frais pour faire face aux demandes les plus urgentes. On estime les besoins en attente à plus de 650 millions d'euros, dont 450 pour le seul réseau de la Communauté, alors que les trois fonds (un par réseau, en gros) qui financent actuellement les bâtiments ou les emprunts liés à l'investissement immobilier scolaire peinent à sortir 100 millions par an. Et de nouveaux besoins émergent à chaque instant.
Le nouveau système ne se substituera pas aux fonds existants, qui continueront à fonctionner en parallèle. En fait, le PPP ne concernera que 10 à 15 % du patrimoine immobilier scolaire et se concentrera sur les plus gros chantiers : constructions nouvelles, démolitions/reconstructions et rénovations lourdes. Tous les réseaux et tous les degrés, y compris le supérieur, pourront en bénéficier. Sauf les universités… et les bâtiments classés.
Pour beaucoup d'écoles, l'urgence s'impose. Et la plupart des intervenants s'accordent au moins sur un point : si le PPP n'est pas la panacée et comporte certains risques qu'il convient de bien identifier (lire par ailleurs), il peut apporter une solution rapide aux cas les plus désespérés. Qui s'en plaindra ?

Pas de transfert de propriété

Après une phase expérimentale théorique pilotée par un consortium de consultants (payés 1,5 million d’euros, dit-on), voici ce que prévoit concrètement, selon nos informations, le décret instituant un financement alternatif des bâtiments scolaires. Dit « Décret PPP ».
1Des lots de 20 écoles. Après avoir dressé la liste de ses besoins urgents et enregistré les demandes des autres réseaux s’ils souhaitent bénéficier du système (ils ne sont pas obligés), la Communauté française les groupera en lots d’une vingtaine d’établissements pour lesquels l’investissement nécessaire atteint au moins 750.000 euros par école et 25 millions au total. Pour chaque lot, elle lancera un appel d’offres auquel pourront répondre des « sociétés de projets » constituées pour l’occasion.
2La rénovation et l’entretien. Ces consortiums, formés par des banques, des promoteurs immobiliers, des entreprises de construction et des investisseurs privés (+ des partenaires publics s’ils restent minoritaires), signeront pour chaque lot un contrat prévoyant la prise en charge et le financement des travaux de rénovation ou de construction ainsi que l’entretien des bâtiments pendant toute la durée du contrat. Ils n’auront aucun droit de propriété et assumeront les risques liés à la construction et à la mise à disposition des bâtiments (retards, etc.). Les pouvoirs organisateurs définiront le cahier des charges (nombre de classes, etc.) et veilleront, le cas échéant, au respect architectural des bâtiments.
3Une redevance annuelle. Les contrats, signés entre 2009 et 2012, auront une durée de vie de 27 ans. Les sociétés de projets percevront chaque année une redevance couvrant le capital investi, les frais d’entretien et un intérêt légèrement supérieur (de 1 % ?) au taux des emprunts d’Etat. La Communauté française pense pouvoir assumer des redevances annuelles de quelque 65 millions d’euros. Cela équivaut, selon ses calculs, à un montant d’investissements total d’environ 1 milliard. Et pourrait concerner entre 10 et 15 % des bâtiments scolaires. Dans le cadre de la phase expérimentale, des projets ont déjà été identifiés comme éligibles pour un budget compris entre 316 et 408 millions d’euros.
4Une clé de répartition. Les trois réseaux d’enseignement seront concernés, mais pas de la même manière. En gros, les fonds existants interviennent actuellement à 100 % pour les bâtiments de la Communauté française et à 60 % pour ceux du réseau officiel subventionné (communes et provinces). Pour le libre, dont les pouvoirs organisateurs sont propriétaires des écoles, ils n’interviennent pas en capital mais garantissent les emprunts et prennent en charge une partie des intérêts. Le PPP prendra en charge 100 % de la redevance pour les bâtiments appartenant à la Communauté, 78,5 % pour ceux du réseau officiel subventionné et 53,5 % pour le libre. Sur les 65 millions de redevance annuelle déjà évoqués, le coût à charge de la Communauté pourrait atteindre jusqu’à 45 millions, selon certains.
5Et les autres bâtiments ? Le PPP sera financé par les fonds des bâtiments existants, dotés par la Communauté. Ceux-ci dépensent actuellement environ 100 millions par an. Un budget supplémentaire de 25 millions d’euros leur sera alloué. Il leur restera donc environ 80 millions pour faire face à toutes les autres demandes qui continueront d’affluer. Le PPP concernant 10 à 15 % des bâtiments, faites le compte : il y aura moins de sous, proportionnellement, pour ceux qui en sont exclus. Ils risquent donc de ne pas voir leurs demandes aboutir plus rapidement. Que du contraire.

L'ancien patron d'EADS inculpé pour délit d'initié

L'ancien coprésident d'EADS Noël Forgeard, soupçonné d'avoir financièrement tiré partie d'informations privilégiées sur le groupe d'aéronautique fin 2005 et début 2006, a été inculpé dans la nuit de jeudi à vendredi pour « délit d'initié » et laissé libre sous contrôle judiciaire.

« M. Forgeard a effectivement été mis en examen par les deux magistrats instructeurs, après un très long débat, pour délit d'initié », a expliqué à la presse son avocat Jean-Alain Michel, se refusant à détailler les mesures du contrôle judiciaire imposées à son client.
Le parquet de Paris avait requis le versement d'une importante caution.
L'avocat a rappelé que l'inculpation n'était pas une preuve de culpabilité, en précisant que son client se défendait d'avoir commis tout délit d'initié.
Ce délit est passible de deux ans d'emprisonnement et d'une amende pouvant atteindre 10 fois le montant du profit tiré de cette infraction.
M. Forgeard, 61 ans, a été présenté aux juges Xavière Simeoni et Cécile Pendaries à l'issue de 35 heures de garde à vue pendant lesquelles il a été interrogé par les policiers de la Brigade financière.
« Il a tenu le choc, il a le moral mais il est très accablé par cette mise en examen », a ajouté Me Michel.
Une information judiciaire contre X avait été ouverte le 20 novembre 2006 pour « délit d'initié, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société ».
La justice s'intéresse à la vente d'actions d'EADS réalisées par M. Forgeard les 17 novembre 2005 puis les 9 et 15 mars 2006. Ces ventes d'actions, issues de ses stock-options lui avaient rapporté 4,3 millions d'euros.
Pour l'Autorité des marchés financiers (AMF), M. Forgeard, ainsi que 16 autres dirigeants d'EADS et d'Airbus, sa principale filiale, auraient à cette époque été en possession d'informations privilégiées et donc été susceptibles d'avoir commis un délit d'initié.
Ces informations privilégiées concernaient des perspectives financières pessimistes d'EADS, connues en interne cinq mois avant leur communication au marché en avril 2006.
Elles portent également sur des retards à prévoir dans le programme A380. « Au plus tard le 1er mars 2006, les membres du comité exécutif et de son comité des actionnaires (ce dernier étant présidé par Noël Forgeard) avaient été informés (…) qu'une replanification du programme de production avait été engagée, impliquant une révision du calendrier du programme », souligne l'AMF.
Ce n'est que le 13 juin 2006 qu'Airbus annonçait un retard de six à sept mois du calendrier de livraison de l'A380. Cette annonce entraînait le lendemain une chute de plus de 26 % du cours de l'action EADS et trois semaines plus tard la démission de M. Forgeard.
D'autres informations privilégiées concernaient des retards sur le développement du long-courrier A350.
En tout, 17 dirigeants sont mis en cause par l'AMF, dont Thomas Enders, alors coprésident exécutif d'EADS et aujourd'hui patron d'Airbus. A ce stade de l'enquête, Noël Forgeard est le premier à être poursuivi sur le plan pénal.
Selon Me Michel, « un certain nombre d'autres personnes vont être convoquées prochainement ». « M. Forgeard considère et a dit que non seulement lui-même n'avait pas commis de délit d'initié mais qu'à sa connaissance personne, ni parmi les dirigeants, ni parmi les cadres, ni parmi les actionnaires n'en avait commis », a ajouté l'avocat.

Un pas de plus dans les synergies francophones

Le gouvernement de la Communauté française peut désormais inviter des membres de la Cocof et de la Région wallonne à ses réunions.

Benoît Cerexhe, siégera comme ministre associé à la Communauté.Les exécutifs francophones ont franchi vendredi un pas supplémentaire dans leurs synergies. Au cours d'une réunion conjointe, les gouvernements de la Communauté française, de la Région wallonne et de la Commission communautaire française ont convenu que le premier pouvait inviter des membres des deux autres à ses réunions. Il est en outre prévu que le président de la Cocof, Benoît Cerexhe, siégera comme ministre associé à la Communauté. Le 20 mars dernier, M. Demotte (PS), déjà ministre-président wallon, a pris la tête du gouvernement de la Communauté française. Des voix s'étaient néanmoins fait entendre pour garantir une marque bruxelloise plus forte dans l'exécutif communautaire et, dans un souci d'équilibre, plutôt par le biais d'un cdH. La modification intervenue vendredi va dans ce sens. Le règlement de fonctionnement du gouvernement de la Communauté permettra dorénavant d'inviter, lors des réunions de celui-ci, tout membre de l'exécutif wallon et de la Cocof, ou tout membre francophone du gouvernement bruxellois en qualité de ministre associé. Cette invitation sera systématique pour le président de l'exécutif de la Cocof, Benoît Cerexhe (cdH). "Cette table donne l'image d'une partie francophone de Bruxelles et d'une Wallonie affranchies, qui n'ont pas peur de se prendre en main. Nous préfigurons de la sorte une Belgique moderne où chacun joue son rôle avec efficacité", a souligné M. Demotte, à l'issue de la réunion. M. Cerexhe a fait remarquer quant à lui que de nombreux acteurs politiques s'étaient prononcés pour une généralisation du système des doubles casquettes ministérielles, ce qui est le cas de 4 des 7 ministres wallons. "Nous plaidons pour que cette logique soit étendue à l'ensemble des ministres bruxellois. Aujourd'hui, un pas important a été posé dans cette direction", a-t-il expliqué.Du côté Ecolo, la ministre bruxelloise Evelyne Huytebroeck a mis en avant les nombreux gestes et avancées de la coopération entre les Régions ces derniers mois, comparés à l'"ambiance délétère" qui règne en Belgique, et singulièrement au fédéral. M. Demotte a d'ailleurs abondé dans le même sens. "Alors qu'on a le sentiment que le gouvernement fédéral s'enfonce dans le marais de l'indécision, nous faisons le contraire", a-t-il fait remarquer, avant d'ajouter: "Il y a un moral d'acier du côté francophone! ".

Cerexhe, ministre associé à la Communauté française
Le ministre bruxellois de l'Economie, Benoît Cerexhe, siégera dès ce vendredi comme ministre associé au gouvernement de la Communauté française, rapporte Le Soir qui qualifie ce statut de "nouvelle étape dans le rapprochement des institutions francophones".Concrètement, le ministre Cerexhe sera convié aux réunions du gouvernement de la Communauté française pour y porter la voix bruxelloise et défendre les intérêts de la capitale. Il ne participera toutefois pas aux délibérations, n'exercera pas de compétences et ne disposera donc pas d'un cabinet en tant que tel, explique le quotidien. "Ma stratégie, c'est la mise en commun de nos politiques. Et avancer vers la fédération, qui permettra une gestion commune des compétences", avance le ministre-président de la Région wallonne et de la Communauté française, Rudy Demotte.La modification du règlement de fonctionnement du gouvernement communautaire prévoit aussi que le ministre-président puisse inviter tout ministre à assister à une séance. Pour Rudy Demotte, ce mécanisme d'invitation permettra d'associer les deux Régions sans passer par la lourdeur de réunions conjointes.

Le déséquilibre Wallonie-Bruxelles demeure
Le déséquilibre au sein du gouvernement de la Communauté française entre la représentation wallonne et bruxelloise demeure entier, estime le MR après la désignation de Benoît Cerexhe comme ministre associé."Au lieu d'être coiffé d'une double casquette, comme la logique le voudrait, notre pauvre ministre ne disposera que de son petit béret et de son bâton de pélerin pour prêcher la bonne parole bruxelloise au sein d'un gouvernement dans lequel les synergies Wallonie-Communauté française sont profondément imprégnées", ont souligné les députées bruxelloises Françoise Schepmans et Caroline Persoons.A leurs yeux, cette initiative règle seulement un différend de représentation entre le PS et le cdH depuis le remaniement ministériel et l'accession de M. Demotte à la présidence des exécutifs de la Communauté française et de la Région wallonne. Comme ses deux collègues, la chef de groupe à la Communauté française, Françoise Bertieaux, parle d'un "sous-ministre", sans compétence, sans portefeuille, ni droit de participation aux délibérations."Alors que la la Région wallonne compte, depuis le début de la législature, de vrais ministres à double casquette au sein du gouvernement de la Communauté française, Bruxelles n'a droit qu'à un ersatz ministériel", a-t-elle regretté.

27 mai 2008

Liège laisse la place à Mons comme capitale culturelle

La ville de Liège ne présentera pas sa candidature au titre de capitale culturelle européenne pour 2015.
La ville de Liège ne présentera pas sa candidature au titre de capitale culturelle européenne pour 2015. La majorité PS-CDH a voté en ce sens au conseil communal de Liège de ce lundi soir. L’opposition MR et Ecolo soutenaient, au contraire, la candidature de la Cité ardente, tout comme les 150 personnes présentes à l’Hôtel de ville, costumées d’un noeud papillon rouge symbolisant, selon les organisateurs, « l’influence d’Elio Di Rupo, président du PS et bourgmestre de Mons, sur ce débat liégeois ».
« Liège possède un vivier culturel renforcé par des infrastructures et financements. Libérée de sa dette historique, la ville s’affirme, progresse » a entamé d’emblée le bourgmestre PS Willy Demeyer. « Mais Mons a émis le souhait, depuis 10 ans, de devenir capitale culturelle et investit dans ce but-là. Il serait inopportun de saboter l’identité wallonne en mettant Liège en lice et malhonnête de la part des différents partis de revenir sur le consensus politique quant au choix de Mons » a poursuivi le bourgmestre, se défendant d’agir sur injonction de son président de parti et rappelant que Liège est une « capitale culturelle de fait ». Le Collège propose dès lors un « événement d’ampleur » : une exposition internationale en 2017. Par ailleurs, une convention de partenariat entre Liège et Mons, au cas où cette dernière remporterait le titre, a été soumise au vote.
Le CDH a souligné que soutenir Mons, c’était mettre à l’honneur toute la Région wallonne. Et de plaider pour une forte présence de Liège dans le projet de Maastricht d’être capitale culturelle en 2018.
Du côté d’Ecolo, Bénédicte Heindrichs, chef de groupe, rappelant que les candidatures ne sont pas clôturées, a établi le lien entre développement économique et culturel. « Va-t-on laisser passer cette opportunité sans précédent ? Comment ne pas oser tenir compte des plus de 7500 signataires de la pétition pour la candidature liégeoise ? » s’est-elle interrogée.
« Voilà douze ans que l’on a ce débat : présentons la candidature et le jury européen choisira le meilleur projet » a appelé le ministre Didier Reynders, chef de groupe MR, tandis que la conseillère Christine Defraigne dénonçait « l’inertie » de la majorité.
A l’issue d’un débat de deux heures, la majorité s’est opposée à la motion proposée par le MR et Ecolo, refusant par là le dépôt d’une candidature liégeoise, tandis que la convention de partenariat avec Mons a été approuvée par l’ensemble du conseil, à l’exception du groupe Ecolo, qui l’a jugée « vide ».
Pour rappel, le délai de rentrée des candidatures arrivera 10 mois après l’ouverture de l’appel européen, qui doit nécessairement se dérouler avant fin 2008.